Je pense que ce livre doit être lu avec beaucoup de recul, une vision positive et pleine d espoir.
Ce livre traite de sujets sérieux, très instructifs mais pouvant ruiner le moral d'une personne étant dans un état d esprit négatifs sur notre avenir.
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Vraiment chouette, une belle découverte
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Les vivants existent de leur plein droit et n'ont pas à se justifier d'exister. Les mots "espèces nuisibles" et "mauvaises herbes" ne sont que le reflet d'un préjugé séculairement ancré selon lequel les plantes et les animaux sont là pour nous servir et que nous avons sur eux un droit discrétionnaire. Ces termes sont la traduction directe de notre égocentrisme (ou anthropocentrisme), de notre ignorance et de notre étroitesse d'esprit. Les animaux considérés comme nuisibles ne le sont que pour nous ; et il en est de même des herbes prétendument mauvaises.
La quatrième extinction, il y a environ deux cents millions d'années, met fin au règne des ammonites, mollusques à structure spiralée dont la forme rappelle celle des cornes de bouc.
Peu de temps après cet évènement apparaissent les premiers dinosaures et les premiers mammifères. Parmi ces derniers, nos ancêtres les plus lointains sont des petits rongeurs nocturnes qui évoluent peu. Au contraire, les dinosaures se multiplient, occupent bientôt tous les territoires disponibles, des régions polaires aux zones équatoriales, se diversifient, prennent toutes les dimensions, de quelques décimètres à quelques dizaines de mètres, et deviennent les maîtres du monde.
Une météorite nommée Chixculub ( du nom de son lieu d'impact au Mexique) va bouleverser tout cela, après avoir gravité autour du Soleil quelque part entre Mars et Jupiter, pendant des milliards d'années, se voit lentement dévié vers notre Terre par le champ de gravité des planètes voisines. En moins de trente secondes, il traverse l'atmosphère et s'écrase dans le golfe du Mexique, dégageant une énergie équivalant à des millions de bombes atomiques de grand format.
Des monceaux de pierres, liquéfiées sous le choc, s'élèvent dans l'espace et retombent un peu partout sur la Terre. L'atmosphère s'échauffe localement à plus de mille degrés, et les forêts s'enflamment. D'opaques nuages de fumée sombre obscurcissent le ciel pendant des mois. Les rayons du Soleil ne peuvent les traverser, ce qui entraîne une interruption de la photosynthèse et une longue période de froid intense.
Grâce aux recherches géologiques dans les couches rocheuse témoins de ces évènements, nous pouvons maintenant reconstituer les phases du retour de la vie après le choc, identifier les espèces colonisatrices et leurs successeurs.
Nous ne savons pas comment les mammifères ont réussi à survivre à cette catastrophe planétaire. Mais ils sont toujours là, alors que les grands dinosaures ont disparu. Et, à leur tour, ils se diversifient rapidement. Leurs restes fossilisés apparaissent dans les couches géologiques postérieures à celle de l'extinction. Les premiers primates (qui vont donner les grands singes) sont déjà là il y a cinquante-cinq millions d'années, dix millions d'années seulement après la collision. L'évolution se poursuit à vive allure jusqu'à l'apparition des hominiens, il y a environ cinq millions d'années. Aujourd'hui, les humains, tout comme auparavant les dinosaures, sont les maîtres incontestés de la Terre dont ils occupent pratiquement toute la surface.
Devrions-nous nous réjouir d'apprendre un jour que des visiteurs de l'espace ont débarqué sur notre sol ? Bien sûr, notre curiosité serait grande d'entrer en contact avec eux, de nous instruire sur leur vision du monde, sur leur philosophie de la vie et sur leurs avancées scientifiques et technologiques, manifestement plus grandes que les nôtres, puisqu'ils maîtriseraient les vols interstellaires, alors que nous en serions encore loin.
Mais, question troublante : quelle serait leur attitude à notre égard ? S'ils arrivaient chez nous en conquérants, comme les Espagnols au Mexique il y a quelques siècles, notre sort serait loin d'être enviable. Nous ne serions vraisemblablement pas en mesure de nous opposer avec succès à leurs techniques supérieures. Il faudrait alors compter sur leur magnanimité et leur désir de convivialité. Mais s'ils ressemblaient à certains humains, et si l'on se fie aux récits des conquêtes coloniales, cette espérance pourrait bien être illusoire...
Voici par exemple l'histoire, triste et célèbre du pigeon migrateur américain.
Cet oiseaux porte au Québec le nom de "tourte voyageuse". Il servait a confectionner les "tourtière", plat traditionnel qui a le nom de l'ustensil dans lequel on le fesait cuire, sorte de tarte ou de chausson farci à la viande qui, aujourd'hui, se prépare sans le pigeon...Et pour cause: il n'existe plus.
Certaines étoiles, nous le savons, sont beaucoup plus vieilles que le Soleil. Leurs planètes pourraient donc être habitées depuis plus longtemps que ne l'est la Terre. Les hypothétiques civilisations qui s'y seraient développées pourraient avoir atteint un niveau technologique bien supérieur au nôtre.
Or après seulement quelques décennies de développement des techniques astronautiques, nous pouvons déjà quitter notre Terre et explorer la surface d'autres planètes du système solaire... Nous ne sommes pas en mesure de rejoindre les étoiles voisines, mais, au rythme où la science et la technologie progressent, nous pourrions y accéder dans un avenir pas trop lointain. Rappelons qu'à la fin du XIXe siècle les vitesses maximales atteintes par les véhicules de fabrication humaine étaient inférieures à cent kilomètres à l'heure alors qu'à la fin du XXe elles dépassent les trente mille kilomètres à l'heure. Quelles seront-elles en 2100 ? en 3000 ?
A la lumière de ces remarques, l'objection de Fermi s'énonce de la façon suivante : si d'autres intelligences existent, et si elles se sont engagées dans l'industrie astronautique, il n'y a aucune raison de penser que certaines d'entre elles ne soient pas déjà capables d'explorer le domaine des étoiles de la Voie lactée et même celui des galaxies extérieures. Leurs cosmonautes pourraient vraisemblablement débarquer sur notre planète et se retrouver parmi nous. Fermi regarde autour de lui et n'en voit pas.
Quelles pourraient être les raisons pour lesquelles nous n'aurions pas encore été visités (ni même contactés...) par ces extraterrestres ?
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