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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"L'Europe d'aujourd'hui est une poudrière, et ses dirigeants sont comme des hommes qui fument dans un arsenal...Une simple étincelle risque de déclencher une explosion qui nous consumera tous. Je ne peux pas vous dire quand cette explosion se produira, mais je peux vous dire où....C'est dans les Balkans qu'une espèce de fou mettra le feu aux poudres" .
OTTO VON BISMARCK
Chancelier Allemand (1862-1890) (sic p11)

♫Il suffira d'une étincelle
Oui, d'un rien, d'un contact
Il suffira d'une étincelle
D'un peu de jour, oui pour
Allumer le feu, allumer le feu
Et faire danser les diables et les dieux
Allumer le feu, allumer le feu
Et voir grandir la flamme dans vos yeux♫
Notre Johnny- 1998-

Depuis la bataille du Kosovo
Annexions, Alliances, mourir en héros
La vérité est écrite dans l'eau.
En attendant la lumière
En redoutant l'étincelle
Sur les rumeurs qui défilent
Sur cette montée de fièvre

Venu de Serbie, Groupuscule anarchiste
Celui qui veut vivre doit mourir
Celui qui est prêt à mourir
ne peut plus périr ! (EUH...ou inversement !)
un cri de ralliement
Déjà Esclave vient du mot Slave
Alors il anticipe, "la Main noire"
Il se font mousser, ils se slave honnêtes
Gavrilo Princip(07/1894- 04/1918)
L'oppression réprimée, voilà un principe
fils de Pétar, à ses cotés, il côtoie l'explosif...
Aucun véritable changement ne s'est jamais accompli, sans que du sang n'ait été versé.
Pas besoin de preuves. Juste d'un pretexte
La Main noire abat d'une main lègère
il aura suffit d'une étincelle, d'un geste...

15 Millions de personnes trouvèrent la mort au cours de la Grande Guerre.
Parmi elles, 1 260 000 serbes,
28% de la population de la Serbie.
(trouvé dans les dernières pages non numérotées !!!)






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Nous savons communément que la Grande Guerre de 14/18 a eu pour origine l'attentat meurtrier contre l'archiduc héritier d'Autriche, Francois-Ferdinand de Habsbourg, assassiné avec son épouse à Sarajevo en juin 1914.
Mais combien d'entre nous se souviennent du nom de celui qui portait l'arme?

Dans un roman graphique très didactique, Henrik Rehr s'intéresse à la biographie de Gavrilo Princip, étudiant serbe de Bosnie qui, en fréquentant les milieux anarchistes, participa à la préparation de l'attentat et en fut finalement le bras armé.
Par le jeu des alliances politiques, la vindicte belliqueuse initiée par le vieil empereur François-Joseph va faire exploser l'Europe et faire disparaitre, en cinq ans de conflit, des dynasties et des millions d'individus, redessinant les frontières de régions entières.

Le contexte politique du chaudron des Balkans est fouillé, explicatif, mis en scène dans des planches en noir et blanc où les arguments et revendications politiques sont foisonnantes et le quotidien des individus visuel. Dans un souci de neutralité historique, l'auteur met en scène les deux intervenants du drame en préparation, illustrant en parallèle la vie personnelle et publique de l'héritier de l'empire austro-hongrois et la vie difficile d'un jeune homme désargenté. Ces destins croisés les rapprochent du lecteur, sans manichéisme. On y découvre une vision politique humaniste chez l'archiduc et un engrenage politique devenant incontrôlable chez le jeune terroriste.
Je reprocherai simplement une difficulté technique à s'y retrouver dans les personnages, nombreux et trop similaires sous le coup de crayon.
Au final, un très bon ouvrage graphique, historique et humain.

Trop jeune à 20 ans pour être condamné à mort, Gavrilo Princip sera emprisonné dans une forteresse tchèque où les conditions de vie misérables (froid, faim, sévices carcéraux) le feront mourir de tuberculose en avril 1918.
Il sera considéré comme un héros sous le régime communiste de Tito et plus généralement par les peuples slaves des Balkans.
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Comme une sombre prophétie, ces quelques mots d'Otto von Bismarck ont probablement hanté l'esprit de certains à l'époque : "L'Europe d'aujourd'hui est une poudrière, et ses dirigeants sont comme des hommes qui fument dans un arsenal... Une simple étincelle risque de déclencher une explosion qui nous consumera tous... Je ne peux pas vous dire quand cette explosion se produira, mais je peux vous dire où... c'est dans les Balkans qu'une espèce de fou dérangé mettra le feu aux poudres." (citation de l'ouvrage). Et il avait quelque part raison si ce n'est que Gavrilo Princip n'était pas fou. Le 28 juin 1914 est une date clé de l'Histoire dont nous nous souvenons tous comme étant celle de l'assassinat de l'Archiduc François Ferdinand. Mais peu d'entre nous connaissons l'histoire de Gavrilo Princip, l'homme qui changea le siècle. D'où venait-il ? Pourquoi a t-il commis ce meurtre ? Comment son crime a t-il entrainé l'Europe puis le monde entier dans la 1ère Guerre Mondiale ? Autant de questions auxquelles on trouvera quelques réponses à la lecture de cette belle biographie illustrée de Henrik Rehr qui revient sur les causes de l'attentat et qui remonte aux origines du complot...

Gavrilo Princip, héros martyr ou terroriste insensé ?

Le jeune serbe n'a pas 20 ans au moment des faits (raison pour laquelle il échappe à la peine de mort) et son acte a permis la création du premier royaume de la Yougoslavie en 1918 (Pierre Ier de Serbie). Célébrée par les vagues successives de yougoslaves, la mémoire de Gavrilo Princip demeure jusqu'à l'effondrement définitif de la Yougoslavie au début des années 90, le symbole annonciateur de la liberté. Comme en témoigne ce texte griffonné sur le mur de sa cellule "Nos fantômes traversent Vienne à pied et saccageront le palais ; ils terrifieront les seigneurs", l'intention de Gavrilo Princip était de réduire à néant le pouvoir des oppresseurs. Et un peu comme pour se justifier de son geste, il déclarera pour sa défense au Tribunal de Sarajevo ces quelques mots : "Je ne suis pas un criminel, car j'ai détruit le mal. Je pense que je suis bon". Pourtant, la Grande Guerre fera 15 millions de morts dont 1 260 000 de victimes serbes et démontre qu'"avoir l'idée de commettre un acte... et le commettre vraiment, ces deux choses sont très différentes. Autre chose : une seule personne ne peut pas faire tourner la roue de l'histoire. La guerre aurait eu lieu de toute manière. Moi, je n'ai fait qu'appuyer sur la détente." (Gavrilo Princip). Doit-on voir dans cette dernière phrase les signes du remords ? Nous le savons, la violence et la haine naissent souvent du ressentiment. Gavrilo Princip qui a vu son peuple opprimé et qui a aussi été retoqué par les Comitadjis à cause de sa mauvaise santé (cf. le reportage d'Albert Londres à ce sujet) avant d'être récupéré par l'organisation de la Main Noire a peut-être été influencé par son ressentiment. Nous ne le saurons peut-être jamais mais ce n'est finalement pas cela qui importe. Ce qui compte, c'est le devoir de mémoire, ce travail collectif qui doit rappeler à l'Humanité que les erreurs de l'Histoire se répèteront à l'infini si l'Homme n'apprend rien de ses déboires...

Henrik Rehr, un auteur de BD dont le travail mériterait d'être plus largement diffusé en France

Des bandes-dessinées de Henrik Rehr, seulement deux ont été éditées en français : Gavrilo Princip et Mardi 11 Septembre. Elles sont (auto)biographiques et concernent toutes les deux la thématique du terrorisme alors que Henrik Rehr s'est par ailleurs illustré dans les récits d'horreur ou dans la science-fiction. On aimera son travail en noir et blanc style gravure ponctué de traits ou de pointillés. Le découpage original des planches et les transcriptions ou citations qui parsèment l'album sont également des points forts qui donnent envie de voir ce que le dessinateur est capable de donner sur d'autres créneaux comme par exemple le récit d'horreur pour lequel son coup de crayon doit particulièrement bien se prêter. Parce que oui, j'ai beaucoup aimé cette lecture et j'aimerais bien découvrir d'autres œuvres de Henrik Rehr dont les publications en français restent trop anecdotiques. Alors avis aux éditeurs, si vous souhaitez faire plaisir aux lecteurs, lancez-vous et offrez-nous la joie de découvrir d'autres travaux du dessinateur danois...
Lien : http://embuscades-alcapone.b..
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Ce n'est pas la première fois que je lis en bd une biographie consacrée à un homme qui a tué un personnage public important. Il y a eu l'assassin de Jaurès qui n'a pas vraiment marqué car c'était un crétin qui a d'ailleurs bénéficié d'un acquittement de circonstance. Cependant, en l'occurrence, il s'agit d'un assassin qui par son acte allait entrainer le monde dans l'abime de la Première Guerre Mondiale faisant au total près de 18 millions de morts.

Je n'avais jamais retenu son nom jusqu'ici. Je savais que c'était un gars d'origine serbe qui a attenté à la vie de l'archiduc d'Autriche François-Ferdinand et de son épouse qui était en visite à Sarajevo durant ce mois d'Aout 1914. En fait, l'Empire autrichien s'est servi de cet assassinat comme d'un prétexte pour déclencher les hostilités car la Serbie n'avait pas d'intérêt à le commettre. Par le jeu des alliances, de nombreuses nations sont entrés en conflit dont la France face à l'Allemagne. Bref, il était intéressant de voir par là où tout a commencé.

J'ai bien aimé ce récit car il explique les mécanismes qui ont conduit à l'acte. J'avais bien entendu parlé de la poudrière des Balkans mais sans véritablement savoir quels étaient les enjeux pour toutes ces nations slaves divisés entre plusieurs pays. L'Empire ottoman avait occupé la région pendant 500 ans et c'était le début de leur déclin et de leur retrait. Dans ce contexte, tout devenait possible pour la création de la Yougoslavie c'est à dire une unification des jeunes états slaves.

On pourra également apprécier le portrait qui nous est dressé des différents protagonistes. On s'aperçoit que l'archiduc n'était pas un homme aussi mauvais que cela. Idem pour son épouse. Par contre, l'Empereur était détestable. Ce n'est pas pour rien que son fils s'était suicidé à Mayerling en compagnie de son amour impossible. En ce qui concerne Gavrilo Princip, c'était un jeune âgé de moins de 20 ans qui avait l'amour de son pays et était prêt à se sacrifier pour la bonne cause. Bon, cet acte terroriste a entraîné la disparition du quart de son peuple dans cette grande guerre…

En conclusion, les amateurs d'Histoire vont apprécier cette oeuvre car elle est instructive et non partiale.
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le récit que nous livre ici Henrik Rehr est d'une profonde noirceur, à l'image du dessein de Gabriel/Gavrilo Princip d'assassiner l'archiduc François-Ferdinand d'Autriche. L'auteur, scénariste et dessinateur, nous fait entrer dans le plan de Princip, sa maturation au fil des années.
Comment et pourquoi Princip s'est forgé une conscience politique ; comment et pourquoi il a pu décider de passer à l'acte : ces étapes sont retracées à l'aide d'un dessin un peu terne, rehaussé de nuances de gris. le scénario nous fait comprendre l'essentiel.
Princip et ses complices terroristes, jeunes marginaux armés par la « Main noire », une organisation nationaliste secrète qui compte dans ses rangs quelques fonctionnaires bien placés, ont conçu leur action comme une véritable oeuvre d'art, l'accomplissement d'un destin macabre. Ils y ont beaucoup réfléchi. L'assassinat de l'héritier du trône d'Autriche n'est pas le fait d'un déséquilibré.
Cet album, traduit de l'anglais et publié par Futuropolis en 2014, se veut un focus sur l'étincelle qui mit au feu à la poudrière des Balkans et entraîna cette Grande guerre centenaire, largement commémorée l'année dernière. Mais l'on est bien sûr tenté de faire le rapprochement avec des actes terroristes récents. L'étude psychologique de l'assassin Princip, assez fouillée, nous y incite.
La suggestion de la couverture, sous forme de slogan tapageur : « Gavrilo Princip, l'homme qui changea le siècle », est démentie à l'intérieur même de l'ouvrage. H. Rehr, dessinateur et scénariste, fait dire à Princip : « Une seule personne ne peut pas faire tourner la roue de l'histoire. La guerre aurait eu lieu de toute manière. Moi… je n'ai fait qu'appuyer sur la détente. »
On constate ici que Princip est animé par une idée religieuse typiquement moderne, selon laquelle la révolution populaire est un facteur de progrès, et cela, paradoxalement, alors même que les acteurs de la révolution n'agiraient que dans une demi-conscience des actes qu'ils accomplissent, et non en pleine conscience. Princip se sent en effet prédestiné à commettre un tel acte, et le sentiment de prédestination est caractéristique d'une conscience religieuse.
Autrement dit, la foi dans le progrès politique et la révolution est un substitut à une autre forme de foi religieuse, plus traditionnelle. Princip et les quelques jeunes Serbes de Bosnie athées qui furent poussés par des comploteurs, intrigant à un niveau supérieur, croient à la fois dans la notion de patrie ou de terre sacrée serbe, d'ordre « mystique », et dans l'émancipation future du peuple et des classes populaires dont ils sont issus. Comme dirait Baudelaire, lui-même ancien révolutionnaire déçu par la révolution : « La Révolution, par le sacrifice, confirme la Superstition. »
A son procès, Princip énonce : « Je suis un nationaliste yougoslave et je crois à l'unification de tous les Slaves du Sud, libérés du règne autrichien. J'ai tenté d'atteindre ce but par le biais du terrorisme. Je ne suis pas un criminel, car j'ai détruit le mal. Je pense que je suis bon. Cette idée est née en nous, et nous avons commis cet assassinat. Nous aimions notre pays. Nous aimions notre peuple ! Je n'ai rien d'autre à dire pour ma défense. »
On voit bien que ces propos ne sont pas ceux d'un déséquilibré, en même temps qu'ils sont empreints de mysticisme.
Comme certaines des valeurs mystiques athées de Princip ont encore cours en Occident aujourd'hui, on pourrait taxer cet BD d'apologie du terrorisme, si le but de cet ouvrage n'était pas de comprendre et décrire, sans porter de jugement de valeur sur le geste ou la tyrannie autrichienne.
Comme on peut penser qu'il y a un type du soldat, commun à toutes les armées du monde, cette bande-dessinée dessine un portrait-type du terroriste, quelles que soient les raisons mises en avant, résolu au suicide pour un plus grand bien commun. Et, comme les gangsters fascinent plus que les policiers, les terroristes fascinent plus que les soldats enrôlés dans des armées régulières.
Emprisonné tout au long de la guerre, Princip finira par mourir en 1918, décharné et affaibli. La tuberculose le rongeait déjà depuis longtemps. La défaite de l'empire austro-hongrois vaudra à Princip d'être réhabilité à Sarajevo.
« Nos fantômes traverseront Vienne à pied et saccageront le palais : ils terrifieront les seigneurs. », aurait griffonné Princip sur le mur de sa cellule. de tels fantômes ne meurent pas tant que dure le terrorisme.

Lien : http://fanzine.hautetfort.co..
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Une excellente bande dessinée qui raconte l'assassinat du prince héritier d'Autriche-Hongrie à Sarajevo le 28 juin 1914, l'étincelle qui a embrasé la poudrière des Balkans et déclenché la Première Guerre Mondiale. le récit est principalement centré sur Gavrilo Princip, le jeune nationaliste serbe qui a appuyé sur la détente, avec des parallèles sur la vie du prince François-Ferdinand et son épouse Sophie, tous deux victimes de l'attentat.

Le dessin est sombre mais très efficace. le récit est prenant, avec quelques pages bien amenées qui expliquent le contexte historique et géopolitique des Balkans à la fin du XIX° siècle et au début du XX°.

Le résultat est passionnant : une belle leçon d'histoire, joliment illustrée - c'est le cas de le dire - par le destin d'individus pris dans le courant de l'Histoire.
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