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Critique de Livretoi


Un roman à plusieurs facettes autour du personnage principal de Dimitri un jeune homme de bonne famille tour à tour lobbyiste, journaliste pour l'AFP, écrivain en herbe avec deux projets en préparation, l'un sur la rencontre de Max Ernst et Jackson Pollock en 1942 et la naissance du dripping art, l'autre sur les origines françaises d'Internet et le personnages centraux de Louis Pouzin, l'inventeur du futur internet, et son fossoyeur, l'industriel patron de la CGE Ambroise Roux.
Dernier volet du roman, la quête amoureuse de Dimitri, ses relations avec ses amies, ses fantasmes sexuels sur les femmes, ses aventures, son obsession des rencontres amoureuses provoquées par le destin, les faux hasards heureux, les énergies individuelles, les rêves individuels.
Chaque chapitre traite exclusivement ou mêle ces thématiques.

Si on est intéressé par l'histoire d'internet on adorera les chapitres qui y sont consacrés, inversement ces chapitres pourront être un passage à vide si on s'attache uniquement à la narration autour de Dimitri. Idem pour le chapitre autour de Max Ernst et le dripping art, qui tombe un peu comme un cheveu sur la soupe, même si c'est le sujet d'un des deux romans de Dimitri. Là, l'auteur s'est fait plaisir, il a évoqué un sujet qui l'intéressait personnellement.

La vie amoureuse et fantasmatique de Dimitri fait parfois sourire mais le personnage est attachant, on le suit dans ses pérégrinations. L'auteur aime les femmes, la sexualité, et si le lecteur le suit sur cette thématique, alors on aime. Moi j'aime quand l'auteur parle des femmes, même si parfois je trouve qu'il tombe dans la vulgarité gratuite et inutile, ce qui déclenche chez moi un petit malaise, au point que je me demande comment l'auteur peut aller jusqu'à écrire de façon aussi crue, crue au sens du choix des mots, pas des scènes décrites. Car il n'existe pas de sexualité vulgaire en soi. Exemple, les scènes sexuelles entre Max Ernst et son amie Peggy Guggenheim, inventées, et à mon sens inutiles.

Là où Eric Reinhardt est le meilleur, à mon sens, c'est dans le portrait drôle, cynique d'Ambroise Roux, l'industriel qui a délibérément empêché le développement d'internet en France. On rit, on sourit, Eric Reinhardt excelle dans les descriptions au vitriol. Toute l'enquête de Dimitri sur son projet de roman autour de l'histoire d'internet avec Ambroise Roux comme figure centrale mais aussi Valéry Giscard d'Estaing, est vivante, intéressante, amusante, notamment l'excursion à Trégastel dans la propriété de l'industriel.

On peut regretter que certains passages du roman soient un peu superficiels ou se noient dans les détails. On peut s'ennuyer ou décrocher quelque peu si l'histoire d'internet n'intéresse pas particulièrement. Mais l'intrigue est relancée au chapitre suivant et on poursuit sa lecture avec plaisir. Donc globalement, un roman agréable à lire.

J'aimerais que l'auteur pousse encore plus loin ses qualités d'humoriste, de conteur ironique voire cynique et nous ponde un jour un roman léger et drôle de bout en bout, avec une veine narrative qui ne dévie pas, des personnages caricaturaux à la Clochemerle comme celui brillamment brossé d'Ambroise Roux. Son mordant m'a fait penser à celui de Pierre Lemaitre dans la trilogie « Au-revoir là-haut », « Couleurs de l'incendie » et « Miroir de nos peines ».

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