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3,69

sur 1840 notes
Il m'arrive de temps en temps de consulter les listes des prix littéraires afin d'y piocher des idées. Ce n'est pas parce que je suis convaincue d'y trouver des pépites, c'est parce que je suis curieuse et que j'aime bâtir ma propre opinion sur des titres dont on parle beaucoup. C'est ainsi que j'ai choisi de lire il y a quelques jours L'amour et les forêts, sans rien connaître de l'auteur et sans avoir lu une seule critique. J'ai forcément dû en entendre parler un peu à sa sortie, mais comme il date de 2014, autant dire que les quelques informations que j'ai pu avoir sur ce roman se sont évanouies dans le tréfonds de ma mémoire…
D'abord, c'est un joli titre. On ne sait d'ailleurs pas vraiment s'il sera question d'amour ou de forêts dans ce roman quand on en commence la lecture, tant la figure de l'auteur occupe les premières pages. Il est là qui parle de lui et qui nous raconte sa rencontre avec une certaine Bénédicte Ombredanne, professeure agrégée de Lettres exerçant dans un lycée. Une « fan ». Ça a l'air de faire du bien à l'égo et c'est très moderne, cette intrusion de l'auteur dans une histoire qui aurait peut-être pu se passer de ce procédé. Je m'explique – et qu'on me hue si besoin – ce roman qui pourrait être considéré comme réussi par le thème qu'il aborde est un échec en terme de narration. L'histoire de Bénédicte est terrible, elle se suffit à elle-même. Je l'appelle Bénédicte, contrairement à l'auteur qui ne cesse de l'appeler Bénédicte Ombredanne – c'est insupportable – comme pour mieux la mettre à distance. C'est complètement réussi d'ailleurs ! Je suis une ultra-sensible et je crois n'avoir quasiment rien ressenti à l'égard de cette pauvre héroïne pendant les deux-tiers du roman. C'est parce que c'est mal raconté (oups, j'ai osé) : sa décision de chercher un homme sur Meetic et les discussions qui s'ensuivent… caricaturales à souhait, sa rencontre avec l'homme parfait (du premier coup, on repassera sur la probabilité), le long passage sur le tir à l'arc, les scènes de sexe sans intérêt majeur… Bon, ça c'est le début. Ensuite, viennent l'aveu et la description d'un véritable enfer psychologique vécu par la jeune trentenaire. On compatit un peu mais rien n'est fait non plus pour nous rendre le personnage sympathique. On peine aussi à comprendre l'enfermement de ce personnage dans sa situation, mais ça c'est un autre débat. La seule partie qui a trouvé grâce à mes yeux est la troisième : c'est la soeur de Bénédicte qui reprend le flambeau narratif si j'ose dire et c'est… glaçant. Là, on tient quelque chose de puissant. Mais le reste du roman… C'est décousu, ça manque d'unité. On passe d'une envolée lyrique à des propos d'une grossièreté affligeante. Et l'histoire… Non, vraiment, on n'y croit pas ! Quel dommage quand on sait que des Bénédicte Ombredanne, il y en a un nombre effrayant… Alors, on va peut-être me dire que je n'ai rien compris au livre, c'est ce qu'on a visiblement reproché à d'autres lecteurs qui ont livré des critiques négatives (je viens d'en lire quelques-unes). Or, je n'ai pas besoin de comprendre, j'ai besoin de ressentir et quand je ne ressens quasiment rien sur un sujet aussi douloureux, c'est le signe pour moi d'un naufrage romanesque.

Lien : http://aperto.libro.over-blo..
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Je ne m'étendrai pas trop sur ce roman.

Il m'a plu, m'a touchée, m'a chamboulée...

L'emprise des hommes sur les femmes, le harcèlement, etc sont des sujets sur lesquels je suis particulièrement sensible.

L'histoire de Bénédicte Ombredanne m'a serrée le coeur d'un bout à l'autre.
Le comportement, de plus en plus ignoble, de son mari ( de ses enfants aussi... gloups...) m'a broyé les entrailles...
C'est juste immonde !

Un roman qui restera longtemps gravé dans ma mémoire.

Une histoire poignante, tragique... pour laquelle j'ai envie de crier "Pourquoi ?"...
Le bonheur était là, sans doute, à portée de main !
Alors, pourquoi...

R., tu as bien fait d'insister (un peu... beaucoup ! lol) pour que je sorte ce livre du fond de ma pal.
Merci !
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Engoncée dans sa vie, Bénédicte va s'échapper de son quotidien englué par son mari humiliant, harceleur certifié.
Quelle folie, une après-midi d'amour acceptée pour rencontrer la réalité d'un homme collecté sur le net. @playmobil677.
Une initiation au tir à l'arc méritant quasiment le label « Ghost » de la poterie, la chamboulera.
Quel bonheur insensé de converser sans tabous, de prendre ses marques dans d'inédites visions de soi-même.
Elle va réapprendre à s'aimer, s'introduire, s'enfoncer dans sa tête dense, touffue comme une forêt.
Bénédicte s'y perdra. Y laissera sa vie saine.

Acuité des sentiments égrenés mot à mot, bruts, noirs comme des ballades pas à pas dans des forêts profondes où le soleil de la vie pénètre peu.
Ecriture sensuelle aux phrases longues comme des prémices bien faites.

Bénédicte écrira à Eric Reinhardt subjuguée par son dernier roman qui l'a profondément touchée. Ils se verront par deux fois. Elle va s'épancher, lui faire des confidences, elle lui racontera qu'elle n'est pas une bonne mère, une bonne femme mais une vraie femme.
« Peut-on se dévouer quasi exclusivement dans l'ordre : à son mari, à ses enfants sans retour constructif ? »
Perdue dans sa vraie vie. Elle s'en inventera une autre…

Un SMS raté, puis rien. Plus rien de Bénédicte.
Eric Reinhardt mènera son enquête, il débroussaillera les forêts de sensations douloureuses, de quotidiens à la dramatique palpable, de souffrances constantes plaquées aux émotions par châtiments-représailles de Jean-François, son mari, dénué de compassion d'avoir été dépouillé de l'amour de son père. Lamentable.
Tatouer sur l'autre l'épaisse empreinte de sa lâcheté jusqu'à la mort. Pitoyable.

Roman désarmant, où vous aurez le temps de mesurer l'ampleur de l'abandon de soi. Horripilant parfois, désolant souvent.
« Vous savez, Eric, c'est terrible de ne plus être touché. »
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En entamant ce livre, je me suis rapidement dit:
"Ce n'est pas encore celui ci qui va me réconcilier avec Eric Reinhardt!"

Car il ne m'a pas fallu plus de vingt pages pour retrouver avec agacement cette écriture lourde et un brin pédante, ses phrases verbeuses interminables et devoir m'accrocher en me disant que je ne pouvais pas décemment jeter l'éponge si vite.

Et puis, contre toute attente, l'intérêt a pointé son nez!
Pourtant, c'était loin d'être gagné, après un début d'autofiction, un chapitre d'échanges virtuels sur Meetic et une première rencontre sentimentale sucrée au possible, assortie de plus de dix pages sur l'art du tir à l'arc ( lourd dans le cliché!).

Le talent premier d'un écrivain est sans doute sa capacité à provoquer des sentiments forts chez son lecteur et la descente aux enfers de ce couple dysfonctionnel, entre domination et soumission, donne des bouffées de violence physique et de révolte intellectuelle. Une relation conjugale névrotique disséquée jusqu'à l'os avec cette plume étouffante qui, pour le coup, colle magistralement au propos.
L'analyse des personnalités, la psychologie des faits illustrent la part de l'éducation dans la construction d'un individu, le cataclysme engendré par la perte des illusions et des valeurs essentielles d'amour, de confiance et de loyauté.

Livre intelligent, ambitieux, au personnage féminin très travaillé, frêle image "à la confiance mutilée" et au corps détruit par un homme inflexible, déconstruit dès l'enfance.
Je comprends l'engouement des lecteurs enthousiastes. C'est un roman remarquable et donc remarqué, soulevant un phénomène de société. C'est hyper réaliste, oppressant! Mais je persiste et signe: j'ai bien du mal avec cette écriture incapable de concision, elle me rebute, je me noie en dedans.

(Merci à Delphine, :-) Sans sa critique, lue dans un moment de "creux" je n'aurais pas continué l'aventure)
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Aujourd'hui, je découvre Eric Reinhardt comme on découvre une forêt ou un amour. A petits pas, j'avance dans l'histoire, prenant le temps de respirer entre chaque paragraphe, car c'est du lourd, aussi lourd qu'une vieille souche abandonnée d'un arbre presque centenaire, qu'au aura coupé par sadisme ou par déchéance.

Dans cette forêt entre Metz et Strasbourg, vit un homme des Bois, aussi gentil que Robin, maniant tout aussi bien l'arc et les flèches. Mais surtout, j'essaie d'apercevoir dans la pénombre sylvestre le regard souriant d'une Bénédicte Ombredanne. Dans cette forêt, elle a retrouvé le sourire perdu il y a plus de dix ans. C'est que la vie entre Metz et Strasbourg ne prête pas à sourire, surtout en hiver, mais ce n'est pas le moment de plaisanter, car ce roman n'en demande pas. Il est sombre, difficile, cruel. Il est émouvant, poignant, plombant. Alors une certaine tristesse teintée de rage et d'incompréhension s'empare de moi, comment est-ce possible, comment est-ce envisageable. Et pourtant, oui, je n'ai guère de mal à ressentir ce mal-être, cette souffrance inadmissible, le harcèlement mental de son mari.

Qu'est-ce qu'il m'a pris de lire un tel roman ? En fait, c'est grâce à – ou à cause de - Virginie Elfira, quelle belle femme. Oui j'ai vu Virginie Elfira, elle est belle non, ah Virginie, elle est magnifique non, dans une forêt, elle est sublime non, Virginie pas la forêt, et elle me parle d'amour et de forêt, d'un homme dans les bois, bref de l'histoire de ce roman. Alors quand je tombe sur ce dit roman, je m'en empare aussitôt et le dévore comme on dévorerait un bretzel chaud (ça c'est pour le côté Est de la France) avec une pinte de bière (y'a t'il autre chose pour accompagner un roman ? ou alors peut-être un Gewurztraminer pour la spécificité de celui-ci). Et malgré la dureté de l'histoire, j'ai trouvé une certaine poésie dans les mots de l'auteur qui pour l'occasion se met aussi en scène dans les pages de son roman. Il y a quoi devenir un peu dingue, comme Bénédicte. Et tout au long de cette longue descente aux Enfers de la violence conjugale, je – tu, on – ne peux m'empêcher de lui demander de partir, s'enfuir ou se rebeller. Avant de la voir abandonner. Et moi, dans tout ça, bien au chaud sous mon plaid, le verre vide à la main, j'abandonne pas, Virginie Elfira ou Eric Reinhardt. Oui, je relirai certainement d'autres romans de cet auteur.

« L'amour et les forêts », un joli titre tout de même. Cette escapade en forêt s'avérera une magnifique bouée d'oxygène, car là-bas, il peut y avoir de belles âmes qui y résident.
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Des critiques élogieuses, lauréat de trois prix, ce roman avait tout pour plaire.
Dès le premier chapitre, mise en abyme de l'auteur qui se met en scène et raconte ses rencontres avec sa lectrice admirative, Bénédicte Ombredanne.
« J'avais senti qu'elle avait besoin de me raconter sa vie. J'entretenais ses confidences par des questions et des encouragements affectueux, il me semblait primordial qu'elle puisse évacuer ce que j'ai compris qu'elle gardait pour elle seule depuis des années. »
Et nous lecteur, un peu voyeur, entrons dans l'intimité de cette femme qui raconte ce mari pervers et harceleur qui l'humilie et la surveille sans cesse. Voulant prendre un peu de recul, elle s'inscrit sur un site de rencontres et là, bingo ! Elle tombe sur l'homme idéal, l'opposé de son pauvre mec de mari.
Ils se retrouvent et le conte de fée continue. Tout est idyllique et la passion est au rendez-vous. On comprend alors le titre du roman puisque la rencontre amoureuse se déroule en lisière d'une forêt
« Elle entendait, provenant des arbres qui entouraient la maison, des oiseaux qui chantaient, c'était un poudroiement sonore continuel autour du lit et de leurs corps enchevêtrés. »
C'est bien joli, cet amour qui tombe du ciel et cette orgie de sexe, mais le retour à la réalité est plutôt duraille. Sans alibi bien ficelé, (elle tente bien le coup de la panne d'essence !) Bénédicte Ombredanne est victime de la jalousie perverse et du chantage odieux exercés par son mari. Sa vie devient un enfer.
L'écrivain réapparait dans l'histoire, comme un guide touristique guidant nos pas à travers les méandres de cette histoire quelque peu tarabiscotée. Car cette Bénédicte Ombredanne, pour laquelle malgré ses malheurs, je n'ai pas éprouvé une grande compassion, cette Bénédicte donc n'est peut-être pas celle qu'on croyait.
L'écrivain va découvrir qu'elle a une soeur jumelle (jamais mentionnée par l'intéressée) Et cette soeur va faire un portrait très différent de Bénédicte, racontant ses dépressions, ses cancers, et sa souffrance autant physique que psychologique auprès de ce mari toxique. Bénédicte lui aurait avoué son fantasme d'un rendez-vous secret avec un homme inconnu. Tiens donc ! L'écrivain et nous avec, aurions donc été manipulés à notre tour par une femme victime ? Où s'arrête la vérité, où commence le fantasme ? Et si l'auteur avait interprété et réécrit l'histoire de Bénédicte ? Un peu comme dans un conte (on a déjà la forêt profonde et le prince charmant !) Et donc nous manipule à son tour (facile quand on écrit l'histoire !)
Bon, je n'ai pas la réponse, et je m'en contrefiche car je me suis bien perdue dans cette histoire un peu tordue, il faut le dire. Je ne sais pas où l'auteur voulait m'emmener, et il a dû bien s'amuser avec ses personnages Playmobil. Mais moi, j'ai trouvé cela bien longuet et je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages.
J'ai attendu, en vain, que l'auteur s'empare de la violence conjugale et développe davantage ce thème de façon plus réaliste. Hélas ! On passe à côté (ou bien c'est moi qui suis passée à côté du roman !)
Un roman que, malgré ses trois prix, j'oublierai bien vite.

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Touché par la lettre d'une de ses lectrices, Eric Reinhardt fait une entorse à sa règle et accepte de rencontrer la jeune femme lors d'un de ses passages à Paris. Cette rencontre amicale sera suivie de quelques mails, quelques SMS et d'une seconde rencontre, essentielle celle-là puisque Bénédicte Ombredanne, professeure agrégée de lettres dans un lycée messin, mariée et mère de famille, entreprend de lui raconter sa vie. Une vie qu'elle rêvait enchantée, sublimée, merveilleuse, mais qui s'est brisée sur l'écueil de la réalité. La jeune fille qui avait tout pour réussir est, la trentaine passée, une femme résignée, sous la coupe d'un mari abusif qui fait de sa vie un enfer.


On a beau avoir tout pour réussir, parfois la machine se grippe. Une déception, un échec et on se retrouve démuni et prêt à se tourner vers une main tendue dans ce moment difficile. Ce moment de faiblesse ne prête pas à conséquence, le temps guérira les blessures...Mais si la main tendue est moins amicale qu'il n'y paraît, le drame s'installe. Si celui qui est là, toujours présent, attentif, protecteur, en profite pour se rendre indispensable, prendre le dessus, prendre le contrôle, alors tout bascule. Et c'est ce qui est arrivé à Bénédicte Ombredanne, héroïne tragique du dernier roman d'Eric REINHARDT. L'ami d'enfance qui lui fait remonter la pente après un rude échec, est un pervers narcissique prêt à lui faire payer l'indifférence dont il a été victime jusque là. Sous son emprise, Bénédicte se fane peu à peu, oublie ses aspirations, ses ambitions, se recroqueville sous le regard toujours critique d'un mari humiliant et possessif. Pourquoi reste-t-elle ? Et pourquoi toutes les femmes dans son cas continuent-elles de supporter jour après jour les tortures psychologiques infligées par un mari despotique qui combat un sentiment fort d'infériorité par un féroce besoin de contrôle et de domination ? Par gratitude, amour, peur ? Parce qu'il a détruit en elles toute rébellion, toute confiance en soi ? Parce qu'elles ne supporteraient pas un nouvel échec et veulent donner à leur entourage l'image du bonheur conjugal ?
Avilie, asservie, Bénédicte Ombredanne est seule, isolée, par le despote, de ses amis et de sa famille, éloignée de ses enfants par le travail de sape et de manipulation de son mari. C'est dans la lecture et l'écriture qu'elle s'évade, puisant là la force de continuer. Grâce à son imaginaire, elle peut vivre une autre vie, rencontrer peut-être l'amour véritable, la passion...Et en payer le prix ! le harcèlement de son mari ne connaît pas de limites, se moque du jour et de la nuit, la tue à petit feu, la privant de sommeil, de calme, de vie.
C'est ce lent processus, insidieux et pervers, que raconte Eric REINHARDT dans ce livre où il se met en scène, dépositaire des confidences et des secrets de Bénédicte, sans s'imposer. Il devient un personnage à part entière de cette histoire à tiroirs où les révélations arrivent lentement, où l'on ne peut pas toujours démêler le vrai du faux, mais où Bénédicte Ombredanne, soumise mais lumineuse, raconte l'amour de la vie et la capacité à sublimer chaque instant, chaque petit rien, pour en faire quelque chose de précieux. Une héroïne forte et touchante, portée par la très belle plume d'un auteur qui signe ici un roman attachant et marquant.
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On m'avait pourtant bien prévenue: Lorraine, attention, il faut lire ce livre pendant tes vacances car cela va te secouer! Ce conseil me fut délivré par une amie qui me connaît bien et je ne regrette pas de l'avoir suivi scrupuleusement.
Je referme ce roman boulversant, le coeur chaviré, les yeux humides, et j'avoue avoir versé quelques larmes ce qui m'arrive rarement pendant une lecture!
Le destin de Bénédicte Ombredanne, relaté dans l'amour et les forêts est au coeur de ce récit émouvant. Cette jeune mère de deux enfants et épouse d'un mari violent et pervers saura-t-elle se libérer de l'emprise qui l'enchaîne et l'englue? Cette quête de liberté, cette soif d'amour seront-elles comblées?
Nous cheminons avec l'espoir pour compagnon aux côtés d'un écrivain, Eric, sorte de double de l'auteur qui a rencontré à deux reprises Bénédicte et qui a entretenu une relation téléphonique et épistolaire avec elle sur plusieurs années, recueillant les confidendes de cette femme bafouée en quête de bonheur.
Un beau portrait de femme brossé avec délicatesse, où s' opposent l'érotisme torride et joyeux de l'amant à la violence froide et clinique de l'époux.L'écriture de Reinhardt ne tombe jamais dans le mélo grâce à une construction narrative faite de ruptures: changements de narrateur et retours en arrière, donnant encore plus de relief au personnage de Bénédicte.
L'amour et les forêts, l'essentiel est de ne pas rester à la lisière mais de s' y engouffrer!
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Bénédicte Ombredanne. J'avais envie de mettre en exergue cette identité pour ne pas oublier toutes celles qu'on oublie, qui s'oublient. Il est des êtres qui ne veulent pas créer de problème, qui passent inaperçus, qui ne vivent que pour les autres, par gentillesse, par peur, par tout un mélange de sentiments qui font qu'on les rêve plus qu'on ne les connaît.
Sans lumière, parce que le piège s'est refermé, elles s'en vont un jour, sans bruit, sans éclat. Oh non, pas d'éclat, tout va bien. Un ou deux Xanax plus tard. Oui tout va bien. le plus dramatique c'est que personne ne s'en aperçoit parce qu'elles donnent le change, elles ont l'intelligence et une finesse d'esprit qui leur permet de berner les autres. Quel dommage, l'intelligence au service de sa propre servitude. Cette sensibilité est justement ce qui va les contraindre à l'enfermement, à supporter l'insupportable, l'inconcevable. La victime est consentante, malgré elle.
Un très beau roman, j'ai beaucoup apprécié la plume de l'auteur, fine, délicate et si réaliste.
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Touché par la lettre d'une lectrice, Eric Reinhardt a entretenu avec elle de longs échanges épistolaires et ils se sont même rencontrés à deux reprises. Il a découvert une jolie femme, intelligente, cultivée, pleine de subtilité, se consumant littéralement dans l'enfer de son mariage avec un pervers narcissique. C'est elle, Bénédicte, l'héroïne de cette tragédie dans L'amour et les forêts.
Ce roman est un peu bavard et le début est assez ennuyeux mais le style et l'écriture d'Eric Reinhardt sont ciselés et il va au fond des choses, laissant lentement l'émotion étreindre le lecteur. C'est un véritable enfer conjugal qui s'étire tout au long du roman mais les derniers chapitres sont tout à la fois les plus intéressants et les plus poignants, dévoilant des pans entiers de la vie de la jeune trentenaire à travers le récit de sa soeur.
Comment Bénédicte a-t-elle pu supporter la médiocrité d'un mari insignifiant s'acharnant à l'humilier quotidiennement ? Eric Reinhardt sait garder une certaine distance avec son sujet tout révélant la cruauté des situations.
Grâce aux confessions de Bénédicte tout au long de leurs courriers, on pénètre impuissant dans l'intimité de son ménage.
Au fond, personne ne sait vraiment ce qui se passe dans l'intimité d'une couple. C'est un épais mystère et chaque couple est unique.
Eric Reinhardt a rendu sa dignité à Bénédicte avec une certaine élégance et beaucoup de sincérité.




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