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C'est l'histoire d'un petit homme, du nom de Thierry. Il sait à peine lire, comprend mal la vie galopante à l'extérieur. Lui, il préfère les livres et les images inoffensives. Il dort dans un dortoir parmi d'autres enfants, surveillés par des soeurs. Il y a aussi Sophie qui joue de la musique et qui parle aux fleurs.

Dans la vie du petit homme, il y a un lundi pas comme les autres. Il devrait être en classe ce lundi pour son contrôle de mathématique mais un homme l'emmène pour une longue route, on lui dit que c'est important. Il ignore où l'homme l'emmène. Il a comme une boule au ventre. Pour se soulager, il se souvient de sa vie avant ce lundi. Il se souvient des cerfs volants sur la plage, de Sophie qui lui dit que Thierry est une fleur, il se souvient aussi très bien de sa mère mais encore plus des silences qu'elle sème dans ses départs. Thierry est souvent seul alors les silences, il les connaît bien, il les entend mieux que quiconque.

Un doux récit nostalgique sur les routes de l'enfance, de ces choses que l'on garde et les autres qu'on abandonne.
Un roman sur l'absence, sur le vide, un bel hommage aux rêveurs qui veillent sur les souvenirs pour tempérer les vents contraires.

Pour ceux qui dorment, pour ceux qui s'en vont sans crier gare, il y aura toujours un veilleur, assis au pied de nos rêves oubliés.
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Un jeune enfant installé dans une voiture aux côtés d'un homme qu'il ne connaît pas et qui l'emmène il ne sait où, on lui a seulement dit : « C'est un jour important », Il fait chaud, sa chemise lui colle à la peau et le gratte autour du cou. Il voudrait pleurer mais n'ose pas, alors pour se distraire, il convoque ses souvenirs.
La pension où il vivait au milieu d'enfants solitaires comme lui.
Il n'y était pas malheureux grâce à Sophie qu'il aimait écouter jouer du piano.
Le garçon rêve des cerfs-volants qu'il voyait sur la plage lorsque sa mère l'y emmenait, toujours accompagné de « Monsieur ».
Parfois, c'était à la montagne qu'il retrouvait Charles, le fils de « Monsieur ».
Sa mère n'en parle pas beaucoup, d'ailleurs, elle ne lui parle jamais vraiment.
Parfois, le mercredi et le samedi, l'enfant se retrouve seul dans un bar devant un sirop de pêche. Sa mère le laisse quelques heures aux bons soins du patron et part vers un univers inconnu après avoir lancé un laconique « je vous le confie ».
Benoit Reiss signe un texte où délicatesse, tendresse et pudeur se mêlent pour parler de l'enfance malmenée.
Il n'y a jamais de violence, ni verbales, ni physiques contre « le petit veilleur », mais seulement des silences qu'il arrive à aimer car ils lui parlent de sa mère et lui disent qu'elle reviendra.
J'ai eu la gorge nouée face à cet enfant démuni dans un monde dont il ne comprend pas les codes.
Il est attachant, j'ai eu envie de le serrer fort pour le rassurer.

J'ai frôlé le coup de coeur, légèrement déçue cependant par une fin que j'ai trouvé un peu abrupte par rapport à la délicatesse du reste du roman.

Merci à NetGalley et aux Editions Buchet-Chastel pour ce partage.
#LePetitVeilleur #NetGalleyFrance


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Lors du Festival Étonnants Voyageurs, j'ai surpris Gaëlle Josse devant un stand, contemplant ce petit livre… Elle s'est penchée vers la libraire et lui a dit : « Ce texte est une merveille. »
A peine venait-elle de reposer ledit exemplaire que nous étions deux indélicates observatrices à nous jeter sur les deux exemplaires qui restaient : le petit veilleur (jamais entendu parler) de Benoît Ress (ah, si ! j'avais lu en 2017 L'Anglais Volant publié chez Quidam).
Entre nous, heureusement que Gaëlle Josse n'en a pas désigné une dizaine du bout du doigt… je crois bien que j'aurais craqué !
Alors, ce petit veilleur ? le conseil de Gaëlle Josse était-il un bon conseil ?
Oh que oui ! Et pourquoi n'ai-je pas entendu parler plus tôt de ce petit bijou ? Parce que ce texte est d'une très grande beauté, oui, il est fin, sensible, poétique… Il m'a parfois fait penser à du Duras dans la minutie et la délicatesse des images et des sentiments évoqués.
Le roman retrace un parcours en voiture décrit du point de vue d'un petit garçon nommé Thierry qui, enfoncé dans son siège, ne perçoit que des bribes du paysage. On ne sait pas qui est l'homme qui conduit ni où ils vont. On sait seulement que pour l'enfant, c'est un jour important. Les adultes lui ont expliqué cela. Il n'a pas bien compris pourquoi.
Au fil de la route, l'enfant se souvient de son passé, de son quotidien, évoque une mère souvent absente et qu'il passe son temps à attendre , soit dans un café, soit seul dans un appartement. Des images de la pension religieuse où il vit lui reviennent à l'esprit et notamment une jeune fille qui s'appelle Sophie avec laquelle il jardine et qu'il écoute jouer du piano.
Ce petit garçon observe le monde et nourrit son imagination des détails qui le composent. Souvent, il attend le retour de sa mère qu'il souhaite ne jamais quitter. Seul, il s'abandonne à la contemplation de ce qui l'entoure, ce qui donne lieu à des descriptions très fines et très poétiques qui traduisent merveilleusement la grande sensibilité de l'enfant. Tout est suggéré dans ce roman où la parole des adultes, assez rare d'ailleurs, est souvent rejetée par l'enfant car elle brise l'univers qu'il s'est construit, pour se protéger certainement.
Le petit veilleur est un texte court mais sa puissance est telle qu'il imprime en nous toute la précision et l'acuité du regard de l'enfant sur le monde qui l'entoure et qu'il tente de déchiffrer… A l'émerveillement se mêle un sentiment de solitude, d'abandon peut-être, d'espoir toujours de revoir cette mère qui disparaît si souvent et si mystérieusement. Benoît Reiss décrit avec beaucoup de sensibilité l'attente, le vide, le silence, une odeur qui flotte dans l'air, le bruit des vagues. On est porté par la beauté du texte, sa poésie, et l'on attend le coeur un peu serré une fin que l'on redoute un peu.
Superbe !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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« Sur le dossier du siège avant, à la place du mort près du conducteur, le cuir a été creusé haut à cause des épaules des grands qui s'y sont assis. Il a beau se redresser, se mettre sur la pointe des fesses pour essayer de se tenir droit, il n'y entre pas. Il est là-dedans comme dans un moule trop grand. C'est la même chose sous ses jambes ; ça fait une grande bassine dans quoi il s'enfonce. Il doit sans arrêt prendre appui sur les mains pour se soulever et voir un peu la route. »

Un trajet que le lecteur suit, subit, appréhende, apprécie de par les mots, les idées, les flashbacks intimement choisis...
Benoît Reiss nous intime d'avancer sur cette trajectoire, celle de Thierry, un jeune garçon qu'un inconnu achemine vers une destination tenue secrète, vers un endroit que l'on n'ose imaginer.

Subtilement, intensément décrits : l'habitacle de la voiture, les arrêts, les paysages ... LA réalité.

Les pensées, les souvenirs de Thierry nous transportent; et nous effleurent...
sa solitude, ses états d'âme, sa quête...
la douceur d'un rêve d'enfant mais
quand la réalité n'est pas à la hauteur, qu'elle est capricieuse, qu'elle dérange, quand le silence est chargé de l'absente.

Un petit bijou de poésie et de finesse.
Un petit guetteur attachant, qui met à rude épreuve notre sensibilité.
Et des notes de piano dans l'ombre du mur de la plage, « les pieds dans les galets froids, pour l'entendre l'appeler mon petit veilleur...»

Instant de grâce; à nul autre paraître.
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Dans le premier chapitre de cette petite pépite, Thierry s'exprime.... Il rêve et soulève à demi ses souvenirs et ses espoirs. Le foyer, Sophie, la jardinière qui l'a pris sous son aile, sa mère, auprès de laquelle il mène une existence étrange, faite de départs et d'attente. Et puis il y a l'homme, celui qui conduit la voiture, dans laquelle Thierry est assis. Où le mène cette voiture, qui longe l'océan, qui traverse des villes et des villages, terrains d'observation pour Thierry?
Grâce à l'écriture envoûtante de Benoît Reiss, la poésie l'emporte sur l'angoisse, la beauté des paysages sur la noirceur de l'existence de ce "petit veilleur".
Le deuxième chapitre, très court, amène enfin Thierry à destination, mais c'est aussi la réalité qui court au-devant de ce petit garçon qui attendait toujours le retour de sa maman. C'est beau, c'est triste.
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Un petit garçon dans une voiture, un voyage vers un lieu inconnu pour un rendez-vous important tel est le début de ce livre très poétique où l'auteur effleure la vie de cet enfant sans jamais vraiment la dévoiler. Petit veilleur du retour d'une mère fréquemment absente et absorbée par d'autres projets, l'enfant fait, pendant le voyage, appel à touts ses moments de bonheur auprès de cette mère éthérée. Une belle écriture au service d'un texte à la fois grave et léger, profond mais jamais pesant.
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Bien calé dans son fauteuil de cuir au creux marqué par « les grands » qui l'occupent habituellement, Thierry est parti pour un voyage en voiture sur une longue route qui doit l'amener il ne sait où, pour y voir il ne sait quoi. Ce qu'il sait, c'est que le conducteur c'est « Monsieur », qu'il a laissé derrière lui sa pension où il est interne lors du temps scolaire, et sa mère qui vit dans un appartement où il la rejoint de temps à autre. Sauf lorsqu'elle le laisse aux bons soins d'un patron de café, attablé devant un sirop de pêche pendant des heures.

Seul dans sa tête malgré les efforts de « Monsieur » pour lui parler ou lui offrir un chocolat en cours de route, Thierry essaie de ne pas succomber au chagrin ni à l'angoisse. Alors, il convoque les souvenirs déjà nombreux malgré son jeune âge : les religieuses de la pension, Sophie, l'employée qui joue du piano pour lui et dont il aime les mains virevoltantes sur les touches. Sa mère, imprévisible et perturbée, mais qu'il aime et qu'il regrette.

Où va-t-il, conduit par Monsieur qui lui a juste dit que c'était une « journée importante » ? Nous imaginons le pire, un enfant agressé, un placement autoritaire, qui sait ?

Récit touchant de poésie, émouvant et triste, l'auteur a, paraît-il, convoqué ses souvenirs d'enfance ici, rédigés dans une écriture belle qui ne peut que nous émouvoir.
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