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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Deux familles voisines du Wisconsin, deux familles aux liens complexes qui ont leurs soucis, leurs problèmes, leurs non-dits et leur lot de drames. Beaucoup de sujets sont abordés : la violence d'un père alcoolique, l'enfant qui clame son amour une fois engagé dans la guerre du Vietnam, le couple de personnes bien mais qui ne peut avoir d'enfants, l'amour de sa terre, le désespoir et pardons impossibles...
C'est un livre brut où les personnages se dévoilent petit à petit. J'ai beaucoup apprécié la découverte du Wisconsin et la "magie" et étrangeté de cette région. L'histoire est marquante, je recommande car elle a été pour moi une très belle lecture.
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Je trouve que la force d'un livre c'est le pouvoir qu'il a de nous bousculer, de nous remuer, de nous sentir vivant à travers les émotions qu'il nous envoie .
Dans le Wisconsin, terre âpre du middle west vit la famille Lucas et le couple Morriseau.
John Lucas fermier alcoolique et violent, sa femme Claire qui porte à bout de bras l'exploitation familiale, les deux enfants James et Bill. Claire se fane petit à petit sous les coups de son sauvage de mari .
Nous sommes en 1967 en pleine guerre du Vietnam, autre endroit autre violence.
James et le petit Bill ont pris l'habitude d'aller chez les Morriseau, Ernie et Rosemary. Les deux enfants trouveront beaucoup d'amour et un peut de stabilité parmi ce couple en mal d'enfant.
Le récit commence par le départ de James pour le Vietnam et du soulagement du père de se débarrasser de ce fils encombrant .
On entre en enfer avec le désespoir De Claire, la solitude de Bill sans son frère, la folie de John.
Ernie et Rosemary seront la lumière qui chassera la tempête.
Mary Relindes Ellis nous raconte des vies brisées, le désespoir, la violence, le poids de la culpabilité sans jamais tomber dans le larmoyant.
Ce roman n'est pas une histoire mais des histoires, des vies disséquées, faites de combats intérieurs, d'introspection.
Ce livre m'a bousculé, comment ne pas être insensible à tant de détresse.
La violence conjugale, les enfants battus.
Wisconsin est un roman qui nous fait réfléchir et ouvrir les yeux.
Une belle lecture, dure et éprouvante mais nécessaire.
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Bill, huit ans, est un petit garçon solitaire, chahuté par les autres gamins qui lui rappellent, au cas où il l'oublierait quelques instants, que son père est un alcoolo minable et violent, et que sa mère est complètement frappée. Frappée par son mari, certes, et personne ne peut l'ignorer. Mais frappée du ciboulot, rien n'est moins sûr.
Bill a un chouette grand frère, Jimmy, qui le bouscule gentiment pour faire le mariole devant les copains mais qui l'aime et le protège. Bill l'adore, ce frérot, c'est le seul adulte sur lequel on peut compter dans ce foyer sinistre où le père terrorise tout le monde. Mais Jimmy a dix-huit ans, et à cet âge on peut s'enrôler dans les Marines pour "voir du pays" (quand on vit dans un bled du Wisconsin, ça ne se refuse pas, un tel... mirage) et accessoirement pour fuir son abruti de père. Oui mais en 1967, les jeunes Américains qui s'engagent dans l'armée sont envoyés au Vietnam...

En regardant cette couverture de loin, je voyais un petit garçon en train de faire pipi. Image surprenante et de mauvais goût qui me faisait bouder cet ouvrage malgré les avis dithyrambiques. Quelle erreur de s'arrêter à une couverture (surtout que je me trompais sur l'image) ! Ce roman est une pépite.
On se glisse vite dans le décor, et comme le fera Jimmy, on regarde Bill souffrir, serrer les dents, porter sa mère à bout de bras, lutter bravement pour ne pas se laisser submerger. Et on rage de n'être qu'un spectateur impuissant face à tant de drames. Cela semble tellement simple de consoler un enfant...
On assiste également à la guerre du Vietnam, la vraie, pas celle des beaux discours politiques censés justifier pourquoi le conflit s'éternise. On la voit à travers le regard de Jimmy et de tous ceux qui se battent dans la jungle, ceux qui voient leurs copains mourir en appelant leur mère, ceux qui attendent le courrier pour garder un petit bout de contact avec leurs proches, un lien avec leur "chez-eux" ; tant que ce fil-là existe, c'est qu'ils sont encore en vie et qu'ils pourront peut-être retrouver tout cela, un jour. Jimmy connaît l'enfer, mais aussi la solidarité, un semblant de famille, une confiance parmi ses frères d'infortune alors que l'équilibre familial était si précaire chez lui.
Dans toute cette horreur, celle d'un petit garçon exposé à la brutalité paternelle et celle d'un jeune soldat dans l'enfer de la guerre, quelques lueurs : douceur et amour d'une mère et d'un couple de voisins, réconfort que l'on peut trouver dans la nature, présence précieuse des morts, par leur souvenir et leur "voix" qui soutient et guide...

Cet ouvrage sombre et sensible est somptueux. De ceux que l'on qualifie de "beau livre", comme 'Seul le silence', 'Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur' et bien d'autres.
On se prend immédiatement d'affection pour Bill, et ses blessures vous prennent aux tripes. On admire Ernie et son image de père/mari idéal, homme obsédé par la guerre en général, celle du Vietnam en particulier, en rogne contre l'enrôlement des jeunes et la responsabilité de leurs aînés qui "laissent faire" - mais quelle alternative ?
Tous les portraits (y compris celui du chien) sont réussis, d'ailleurs, car nuancés : l'auteur gratte le vernis, tout le monde a ses faiblesses, même les gens "bien" qui semblent solides, tout le monde porte une croix - plus ou moins lourde, certes -, même ceux à qui tout semble sourire. Comme le reste, les dialogues sonnent juste, pas posés là pour faire joli : des paroles sages, réconfortantes, mais au moins autant de mots maladroits, blessants, même entre ceux qui s'aiment.

Brillant roman, optimiste malgré toute cette tristesse. de ces livres qui rappellent « que d'autres ont éprouvé des sentiments comparables aux siens ou fait des expériences similaires », et « que, belle ou laide, la vie a de la valeur. » (p. 377)
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Mary Relindes Ellis avec ce premier roman fort, entre directement dans la cour des grands écrivains américains. Ce livre est passionnant , bouleversant. Il sort des clichés sur les Etats-unis. L'amérique profonde est celle que l'on aime avec ses drames, sa violence, le racisme ambiant des hommes du Wisconsin rudes et violents. et que la guerre a marqué, détruisant tant de familles tout au long des générations comme si l'histoire se répètait sans cesse. On ne peut lire ce roman sans penser aux livres de Louise Erdrich et l'on souhaite que ce premier roman n'est que le prélude d'une longue série tout aussi réussis.
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Note moyenne d'environ 4,2.
Critiques élogieuses des lecteurs.
Alors, il faut se lancer, même si parfois je suis complètement en contre-courant de la majorité des lecteurs.
Début de lecture peu convaincant, je n'arrive pas trop à adhérer, mais bon ce n'est que le début. L'histoire de ces gamins qui font des conneries de gamins, ce n'est pas trop ma tasse de thé.
Mais voilà, comme je le disais, ce n'est que le début, et comme sur les neuves voitures anciennes, il y a la période de rodage, car juste après, c'est la claque.
Ce livre n'a plus voulu me lâcher, ou le contraire, je ne sais plus.
J'avais l'impression de faire un peu partie de cette famille, d'être lié avec eux.
Mais quelle écriture, quelle lecture, ce premier roman de l'auteure.
On ne peut rester insensible à ces enfants et cette mère que la vie n'épargne pas, pris en charge par des voisins adorables. Donc, je ne peux que conseiller, plutôt vivement conseiller aux personnes qui ont un faible pour les belles et tristes histoires familiales, d'ouvrir "Wisconsin", avec ses personnages plus qu'attachants, enfin presque tous.... A n'en point douter, ce livre en ravira plus d'un. Et moi, je n'hésite pas à le qualifier de chef d'oeuvre.
Pour une première de l'auteure, c'est une réussite.
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Un coup de coeur ! Oui, parfaitement : un coup de coeur pour ce roman.

Pourtant, ce n'était pas gagné : de nombreux personnages, des époques différentes, des flash-backs. Et pourtant, la sauce prend.

Je me suis attachée à cette famille bancale : la mère dépressive qui touche la terre et la ressent ; le fils aîné parti au Vietnam et qui se raconte dans ses lettres ; le fils cadet qui tente de survivre grâce à la bienveillance des voisins qui jamais ne posent de questions.

Je me suis également attachée à l'histoire des voisins, tout aussi triste.

Une mère et un fils qui se retouve des années après ; des apparitions qui nous font prendre conscience que les êtres aimés sont toujours parmi nous.

Une langue belle qui enveloppe les accidents de la vie dans de la poésie.

Des poissons d'eau dans les yeux en fin de lecture.

Un coup de coeur, je vous dis !

L'image que je retiendrai :

Celle de la mère et de son fils étudiant le-a géologie du sol de leur terre pour tenter de comprendre les forces qui l'anniment.

Une citation :

"Mieux vaut vivre avec ses blessures que mourir étouffé dans sa coquille." (p.227)
Lien : http://motamots.canalblog.co..
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Histoire émouvante d'une famille du Wisconsin, vivant dans une ferme isolée entre lacs et forêts, dans les années soixante.
À tour de rôle chacun des personnages de cette famille , ainsi que le couple de voisins, prendra la parole, pour nous raconter les faits, entre passé et présent, en y mettant toutes leurs émotions, leurs douleurs, leurs regrets.

James, le frère ainé , Bill, le cadet et leur mère Claire doivent supporter la cruauté du père de famille alcoolique John Lucas. Ce dernier peut entrer dans des phases de cruauté impitoyable.
Chacun d'eux essaiera à sa manière de contrer et de survivre à cette brutalité, cette violence.

Claire semblera sombrer dans la folie. Cependant c'est une femme intelligente et cultivée. Son mari la brutalisera justement car il ne se sent pas à sa hauteur, il en est jaloux. Lui n'a pas reçu d'éducation, seulement les coups de son père . Bien que Claire semble une coquille vide lorsqu'on la regarde, en elle demeure un attachement viscéral à la nature, la terre , les arbres. Elle sent les pulsations de la nature, la force qu'elle dégage, elle va y puiser sa force pour ne pas sombrer.

James va s'engager pour la guerre du Vietnam dans les Marines, pour faire honte à son père, par défi. Il connait son secret, il sait qu'il est un imposteur quand il leur parle de ses médailles gagnées à la guerre. Il fuit cette vie à la ferme alors qu'il possède d'instinct la capacité et le désir de vivre à la campagne, dispositions naturelles encouragées et apprises par son voisin Ernie. Il est devenu beaucoup plus fort que son père et ses talents irritent et vexent son père , qui lui ne sait que s'enivrer pendant que les autres font le travail à sa place. S'il ne part pas, ce sera l'affrontement.

Bill est un petit garçon sensible, il va être le réceptacle de la douleur familiale. Il s'apitoie aussi bien sur le sort des bêtes blessées que sur ses proches qu'il aime tant. Sauf son père. Il reste imperméable aux sarcasmes de son père, ce qui finalement lui en coutera quand son père voudra lui montrer qui est le chef de famille, à sa manière, violente et lâche.

Les deux voisins Ernie et Rosemary, sont un couple sans enfants et ils en souffrent. Ils essaieront d'apporter leur soutien et leur amour aux deux garçons. Ernie apprendra à James à chasser. Ce dernier deviendra un tireur exceptionnel. Ernie s'en voudra toujours de ne pas avoir réussi à empêcher James de s'enrôler dans les marines, mais que pouvait il face à la jeunesse de ce garçon, prêt à en découdre avec son père, à lui prouver qui est l'homme et qui est le lâche.

Bien que violent, c'est un roman merveilleux.
Il nous décrit des contrées magnifiques :
"La nuit lui semblait féérique, ainsi baignée par le clair de lune et égayée par la musique du vent dans les pins."
"Rien n'est plus agréable que le spectacle d'une rivière au printemps, surtout dans une nature encore sauvage. Pendant des années, j'ai essayé en vain de trouver un mot pour qualifier la couleur de cette saison-cette nuance particulière de vert tendre qui tire au jaune. Ce jour-là, le soleil jouant parmi les feuillages nous a donné à tous des envies d'éternité."

Cette beauté de la nature est mise en opposition avec la cruauté des hommes, au sein de leur famille ou dans la guerre impitoyable et imposée par les grands de ce monde.

Ce livre nous parle de la difficulté de vivre avec les non-dits , de ne pas pouvoir exprimer sa douleur, de la maltraitance. On y parle aussi beaucoup de spiritualité, de ces morts qui se raccrochent aux vivants, de contes indiens transmis par le père d'Ernie.

On referme ce livre avec une note d'espoir, Bill va pouvoir renaitre grâce au pouvoir de la lecture et à l'amour de sa mère et de ses voisins. " Les livres affirmaient que, belle ou laide, la vie avait de la valeur."

Le Wisconsin et la rivière Chipawe nous donne des envies de voyages. La sagesse d'Ernie, qui lui vient de son grand père indien incite à en connaitre davantage sur cette culture, ses contes magiques et envoutants.





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J'ai tout bonnement fondu face à la très belle couverture de Wisconsin. Elle m'a donné une bonne impression et l'envie irrépressible de le lire.

L'histoire se passe dans l'Etat du Wisconsin et, plus précisément, au coeur d'une famille déchirée. le père est un ivrogne violent qui n'aime rien ni personne et, par conséquent, la mère est dépressive. Ensemble, ils ont eu deux fils : Jimmy, l'aîné et Billy, le cadet. Un jour, Jimmy s'engage chez les Marines pour combattre au Viêt-Nam, un départ qui bouleversera toute leur vie.

Malgré le résumé, je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre avant d'entamer ma lecture. Et ce n'est pas négatif, ça a aussi du bon de partir à l'aveuglette ! Wisconsin est indéniablement poignant. C'est un roman dur, que je ne conseillerais pas aux plus sensibles. Il parle beaucoup de la guerre, et pas seulement de celle du Viêt-Nam. Il y a ceux qui partent au front, ceux qui y sont morts et ceux qui ne savent pas pourquoi ils ont survécu.

Le personnage le plus important est Billy, le plus jeune garçon. Je l'ai adoré et je n'ai pu que comprendre ses actes. On s'y attache avec plaisir et on le suit de son enfance à sa vie d'adulte. Dans la ferme voisine, vivent Rose et Ernie, un couple sans enfant qui fera tout pour aider leurs voisins. Nous suivrons leur histoire des années 1960 à 2000.

Je ne pourrais pas lister tout ce que j'ai ressenti en lisant ce roman. Il n'y a pas assez de mots pour cela. Wisconsin est une histoire dure qui montre que rien n'est impossible tant qu'on est en vie. Il y a des révélations vraiment effroyables où j'étais mal en point, attristée. Et pourtant, l'espoir n'est jamais bien loin et la fin est magnifique.

Pour conclure, je classe Wisconsin dans mes coups de coeur et je le recommande au plus grand nombre (public averti toutefois).
Lien : http://romansurcanape.fr/wis..
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Dans ce livre, on découvre le Wisconsin comme une terre difficile à cultiver et à vivre. On y découvre aussi une famille de 2 fils dont le père est alcoolique, la mère au bord de la folie et les fils qui se soutiennent comme ils peuvent jusqu'au départ du grand frère pour la guerre du Vietnam ou il pensait pouvoir se sauver de l'horreur de son quotidien.
Peu à peu au fil des pages, on apprend à découvrir les différents personnages du livre, leurs destins s'entrecroisent. Tous autant touchant les uns que les autres il essayent de vivre le mieux qu'ils peuvent (et souvent avec beaucoup de peine) malgré les malheurs de la vie. On trouve aussi dans ce livre le partage et le soutient des hommes les uns envers les autres lors de coup dur de la vie. Beau livre dur mais beau.
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Je ne vais pas faire de court résumé : les autres critiques l'ont déjà fait et très bien ! Je vais plus lasser mes impressions, mon ressenti .
C'est un roman bouleversant, émouvant, remarquable, malgré toute l'horreur humaine qu'il raconte. Je me suis attachée aux personnages et il m'a été difficile de refermer ce roman. Une belle découverte, assurément !
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