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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voilà un premier roman fort sensible, une saga familiale qui nous fait suivre les Lucas et leurs voisins les Morriseau.
La narration se fait chorale, à cinq voix, passant du « je » au « il » pour explorer toutes les nuances de la violence qu'elle soit guerrière ( on suit Jimmy Lucas, 18 ans, engagé volontaire dans la guerre du Vietnam, chapitres très réussis alors que ce ce thème a été multi-traité) ou familiale ( Jimmy, son petit frère Bill et leur mère Claire doivent porter le fardeau d'un père / mari irrémédiablement violent et alcoolique ).

Il y a beaucoup de profondeur pour mettre en lumière le pouvoir de l'amour rédempteur qui transcende la souffrance. Certains passages sont superbes et d'une grande justesse comme lorsqu'il s'agit d'évoquer la psyché féminine ou comment deux femmes qui se méfient l'une de l'autre peuvent se rencontrer et en quelques minutes devenir assez intimes pour parler de leurs douleurs et sauver un autre cher qu'elles ont en commun. On se tient là, tout près des personnages et on les sent vibrer.

Est-il donc nécessaire de faire monter les enchères concernant des révélations de plus en plus terribles ? Dans le dernier quart du roman, j'ai malheureusement été un peu gênée par une de ces révélations qui jouent trop sur le pathos. le récit était déjà suffisamment puissant pour l'amener vers plus de mesure.

Lu dans le cadre de l'US book challenge du groupe Facebook du même nom ( livre 3 : lire un roman portant le nom d'un Etat USA ) https://www.facebook.com/groups/294204934564565/
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Quoi de mieux qu'un bouquin plein de promesses ? Un bouquin qui les tient ! Et là , avec ce premier roman , Ellis place deja la barre tres haut . Une superbe chronique familiale ou tragédies et nature se partagent les premiers roles...

En lisant la 4e de couv' , l'on se dit que pour les barres de rire , on repassera . Ce roman possede la force comique d'un Damien Saez et d'un Miossec réunis . Rappelant furieusement le Winter's Bone de Woodrell , l'on y retrouve une famille miséreuse traçant irrémédiablement son noir sillon , promesse inégalable d'une récolte riche en amertume et en désillusion . Theme peu ragoutant de prime abord , au second non plus d'ailleurs . Je dis ok . de plus , des livres traitant de tels sujets , il en existe des caisses et l'exercice peut sembler éculé . Re-ok . Seulement voilà , c'était sans compter sur l'écriture d'Ellis ! L'auteure , dotée d'une plume sensible et juste , vous embarque instantanément dans cette région du Midwest Américain en vous dressant le tableau intimiste de deux familles voisines , portraits s'enracinant en pleine guerre du Vietnam et magnifiquement dépeints sur un peu plus de trois décennies !
A ma droite , les Lucas . Claire , maman courageuse devant supporter vaillamment les cuites à répétition de son John de mari qui ne vénere que deux choses au monde : l'alcool à outrance et les taloches prodiguées à l'envie sur toute personne passant à portée de paluche ! Bon à rien , mauvais en tout ! Mauvais pere , mauvais mari , élu chef de famille irresponsable 8 années consécutives ! Ses seuls trophées...
De cette triste union naitront James , l'ainé , et Bill . Sortes de Tom Sawyer et Hucklberry Finn toujours partant quand il s'agit de faire une bétise .
A ma gauche , les Morriseau . Vieux couple touchant ayant bravé les interdits . Une blanche et un sang mélé s'étant juré fidélité ad vitam eternam . Ernie , parfaite antithese de John , ancien vétéran , fait prospérer une ferme qu'il gere de main de maitre . Rosemary , elle , doit vivre au jour le jour avec cette idée qui la ronge de ne jamais pouvoir enfanter . C'est pourquoi , tout naturellement , James et Bill y trouveront , chez eux , un second foyer empli de tendresse et d'amour.
Deux familles dissemblables , deux parcours de vie chaotiques forgés par la guerre et se retrouvant , à des degrés moindres , dans la douleur d'un apre quotidien .

Ellis évoque magistralement le manque , l'absence provoquée par le départ de James , engagé volontaire pour aller "bouffer" du jaune mais surtout pour fuir ce pere qu'il déteste et laisser Bill se construire comme il peut dans son nouveau rôle de soutien protecteur . Quoi de pire que la mort d'un soldat si ce n'est l'annonce de sa disparition . Pas de corps à pleurer , juste l'espoir ténu d'un possible miracle . Ce livre est une longue plainte saisissante . Celle d'une mere ayant le sentiment d'avoir été à coté de la plaque toute sa vie . Celle d'un frere déchiré , semblant avoir hérité des genes du pere , qui pleure autant qu'il boit sa moitié disparue . Celle d'un vieux couple qui assiste , impuissant , à la longue descente aux enfers de cette famille dévastée et qui ne peut se résoudre à accepter l'inéluctable mort d'un p'tit gars qu'ils considéraient comme leur propre fils . Les émotions ne sont que tristesse et désespoir . Elles jaillissent à chaque page et vous éclaboussent de leur noirceur contagieuse ! Ellis maitrise à la perfection une narration qui s'enfonce graduellement dans le cafardeux et le mélancolique . Une misere sociale et morale accablantes .L'auteure verse dans le douloureux sans jamais en faire de trop . Objectivité du récit , sincérité du verbe . Un récit empreint d'une désespérance omniprésente , magnifié par la description de ces paysages d'une beauté sauvage époustouflante . le tout , dans un contexte de guerre oppressant m'invitant à aller réecouter sur le champ ( de mines ) ces bons vieux standards anti Vietnam que sont Born In The USA du Boss ou bien encore Star Spangled Banner et Machine Gun d'un Hendrix survolté .
Si les themes que constituent la perte d'un etre cher , l'enfance maltraitée , l'hérédité , la solitude , vous titillent , laissez-vous emporter par cette berceuse vénéneuse...

Wisconsin , la beauté déprimante et ténébreuse d'un coucher de soleil hivernal...
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Un roman violent et tendre à la fois.
Un roman sur les liens familiaux, que le lien soit filial ou pas.
Un roman sur la vie, un roman où la mort fait partie de la vie.
Un roman sur l'Amérique profonde.
Un roman qui, malgré sa dureté, fait un bien fou. Rien n'est jamais perdu...
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Dans le nord du Wisconsin, la terre est ingrate, le climat aussi, les hommes sont rudes, la vie est faite de grands espaces et de solitudes.

Bill, son frère James, ses parents Claire et John Lucas vivent dans une de ces fermes isolée à proximité d'Olina petite ville ouvrière étriquée dans ses préjugés et ont pour voisin Rosemary et Ernie un couple sans enfant. Depuis la seconde guerre mondiale jusqu'à nos jours, l'on va suivre ces six vies. Comme une sorte de huis-clos rural.

James va s'enrôler dans l'armée et sera envoyé au Vietnam pour échapper à son père alcoolique et violent. Bill qui a neuf ans et rêve de pèche et de chevaliers et Claire qui semble sombrer dans la folie vivent dans l'angoisse en attendant de recevoir les lettres de James et surtout en attendant son retour. Cet événement va perturber le fragile équilibre familial et chacun va peu à peu dévoiler sa personnalité, ses blessures profondes, son âme.

Un roman poignant, plein de sentiments à la fois violent et tendre, qui happe le lecteur par son atmosphère. Les thèmes abordés, l'alcoolisme, la guerre, les violences physiques, la solitude et le désespoir sont toujours traités avec sensibilité. La narration est faite par chacun des personnages ce qui permet de varier les points de de vue, de les croiser, de donner au récit une densité et une richesse que l'on ne voit pas si souvent dans le roman américain contemporain.

Un excellent premier roman.
Lien : http://animallecteur.canalbl..
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Quand on s'est lancé dans une découverte régionale de la littérature américaine à travers les écrivains de différents états, et qu'on tombe sur ce titre et cette couverture, il est difficile de résister, quitte à se tromper.

Bonne pioche en l'occurrence, et pourtant le Wisconsin est loin d'y apparaitre sous son jour le plus rieur (je suis d'ailleurs toujours épatée par la capacité des auteurs américains – écrivains, scénaristes - à se raconter en tant que nation avec aussi peu de complaisance).

C'est un roman glauque et violent, un de ces récits de l'envers du décor du rêve américain qui fait mal au ventre, et dont les faibles lueurs de chaleur humaine (puissance de la fraternité, générosité des voisins) et d'onirisme animiste touchent d'autant plus qu'elles ne parviennent pas à faire reculer l'emprise de la misère désespérante qui opprime et oppresse les protagonistes, même la nature ne peut rien faire pour eux.
Malgré la note d'espoir de la fin, la tonalité dominante du roman dont je garde le souvenir est le désespoir, et c'est pourtant un beau souvenir de lecture.
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Wisconsin est un très beau roman sur l' Amérique profonde de la fin des années 60 .
On suit l'histoire de deux familles , dans la première , il y a le père devenu alcoolique , maltraitant , la mère intelligente qui survit comme elle peut dans cet environnement hostile , qui s'accroche à cette vie dure , sans espoir , par amour pour ses deux fils .
Dans la deuxième famille , un couple qui n'a pas d'enfants qui accueille comme elle peut les deux frères de la maison voisine .
L'aîné va s'engager pour le Vietnam , et laisse son jeune frère désemparé , on a l'impression qu'il n'y a plus aucun espoir de changement car Billy , le deuxième fils se met à boire comme son père mais heureusement , il va rencontre un jeune fille qui croit en lui .
Un très beau livre dont on se souviendra longtemps .
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Je viens de terminé la lecture de " Wisconsin" et je suis encore sous l'émotion de ce magnifique roman de Mary R. Ellis.
A travers le destin de deux familles les Lukas, écrasé par un père violent et alcoolique et les Morrisseau (dont les fils Lukas vont trouver réconfort et amour dans leur ferme voisine), l'on suit les drames de leur vie, de la guerre du Vietnam au début du troisième millénaire.Le tout bercé par une nature splendide et somptueuse. Un roman qui brassent de nombreux thèmes avec pudeur et retenue, tour à tour Ellis donne la parole aux différents protagonismes et l'on est pas près d'oublier James, Billy, Ernie, Rosemary ou Claire.
Comme le dit Eric Neuhoof en quatrième de couverture :"On a envie de le prêter à tout le monde, de se facher avec ceux à qui il ne plaira pas".
Un premier roman fort et envoutant.
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Voilà un roman que je ne connaissais pas, pris par hasard, à la médiathèque,surprenant, violent,enivrant, animé d'un souffle rare qui cherche constamment son équilibre entre violence et pardon!
"Wisconsin "est une très belle oeuvre, l'histoire de deux familles rurales dans l'Amérique des années 60.....
La première,le père:John, à l'alcoolisme monstrueux,la maman:Claire qui essaie de survivre dans cet environnement sombre grâce à l'amour de ses deux enfants, Bill,8 ans,James, 18ans.....
Dans la deuxième famille, un couple de voisins: Ernie et Rosemary Morriseau,qui ne peut avoir d'enfants, tente de donner de l'amour aux deux frères......
James s'engage pour aller combattre au Vietnam, laissant son petit frère désemparé....
Un ouvrage qui décrit brillamment les paysages de l'ouest américain, nous apprend à écouter le souffle et le pouls de la terre....."terre de chasse, de grues, de cerfs, d'eaux profondes où grouillent des truites", le lac gris acier,la rivière Chippewa, les feuilles jaunes des bouleaux,les tortues - alligators, les blaireaux, les loups, les coyotes....la terre est belle dans le nord du Wisconsin mais ingrate et le climat aussi...
Un roman poignant, tendre et majestueux, ample par son humanité, sa sensibilité qui nous happe malgré ses 436 pages....naturellement les thèmes abordés , alcoolisme destructeur,jungles de guerre vietnamiennes, violences physiques, enfance douloureuse, sont traités avec justesse et une grande sensibilité...pudeur et retenue....
C'est une superbe chronique familiale dont la fin nous redonne de l'espoir......
C'est une narration croisée, où chacun des personnages va donner son point de vue, ce qui enrichit considérablement le tissu de cette histoire passionnante et sincère, par endroits remarquablement poétique,où la nature, la tragédie intime et la violence se partagent les rôles....
Mais ce n'est que mon avis.




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Plusieurs points de vues, plusieurs narrateurs pour conter la vie de deux fermes voisines du Wisconsin.
Chez les Lucas, le petit Bill voit partir son grand frère Jimmy pour le Vietnam, fuyant la violence d'un père alcoolique et la folie d'une mère démissionnaire. Mais pour Bill cet abandon est une tragédie; après l'annonce de la disparition de James, il sombrera peu à peu. Chez leur voisins les Morisseau l'ambiance est plus apaisée, beaucoup plus aimante. Pourtant la vie ne les a pas épargné eux non plus : revenue de la guerre avec des séquelles d'une maladie, Rosemary accumule les fausses couches.
Ils trouveront chez les Lucas les fils qu'ils n'ont pas pu avoir.

Après des débuts très prometteurs, j'avoue avoir un peu piqué du nez vers le milieu du livre, pour finalement beaucoup apprécier la fin de l'ouvrage.
La plume est belle, et si l'histoire est dure certains passages lumineux décrivent la vie dans cet état du nord, teintée de légendes indiennes, avec beaucoup de poésie. Simplement j'ai parfois un peu de mal avec les changements de narrateurs et les constructions en « morceaux de puzzle », qui me donne l'impression de lire des nouvelles qu'on aurait agencées ensemble pour créer un roman...
Un livre que j'ai apprécié néanmoins pour son atmosphère rurale si particulière et la finesse des passages sur l'attente des familles de soldats partis au front.
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Pendant la seconde moitié du XXème siècle, deux familles vivent dans un petit village du Wisconsin. Les Moriseau sont originaires de cette région, les Lucas s'y sont installés parce que les terres étaient bon marché. le climat froid et le sol sont en effet peu favorables à l'agriculture. Mais les difficultés des Lucas pour faire prospérer leur ferme s'expliquent surtout par l'alcoolisme du père, John. La mère, maltraitée par ce mari violent, ne parvient pas à protéger leurs fils comme elle le voudrait.
Dans ce petit village, hormis les Moriseau, peu de personnes sont enclines à aider les membres de cette famille en détresse. D'ailleurs la crainte qu'inspire John invite à ne pas s'en mêler. Les codes sociaux en vigueur conduisent plutôt James, Bill et leur mère à tenter de cacher leurs difficultés plutôt qu'à solliciter de l'aide. La vie est tellement difficile pour les frères que chacun cherchera à sa façon à s'en évader.

Les caractères des protagonistes et leurs rapports sont présentés de manière subtile, souvent très émouvante. Les échanges entre les frères, James et Bill, sont particulièrement riches, à la fois rudes et tendres. A travers les histoires personnelles des personnages du roman, on découvre l'histoire d'une nation en conflit au Vietnam. Les conséquences de cette guerre sont mises en évidence, pas seulement pour ceux qui n'en réchapperont pas mais aussi pour ceux qui en reviennent affectés physiquement ou psychologiquement, ainsi que pour leur entourage.

Cette lecture fut très agréable malgré la tristesse du propos. L'intégration de phénomènes mystiques dans le récit gâche un peu la qualité de l'ouvrage à mes yeux. Heureusement cet aspect reste mineur et j'ai pu le considérer comme le ressenti de personnages presque jusqu'à la fin.
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