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Critique de fanfanouche24


"Dans la solitude volontaire, chacun libère sa capacité de dépaysement, devient "sincère" en vivant chez lui comme un "voyageur" et ne tient aucune de ses habitudes pour acquise. (...)
Au contraire, le solitaire accepte d'être désorienté, de voir sous un jour différent le pays qui lui était familier. Des points de vue inédits se forment. Sa pensée est stimulée : " C'est un événement important quand un homme , qui a toujours vécu sur le versant est d'une montagne et a toujours eu le regard tourné vers l'ouest, en fait le tour pour regarder à l'est". le vrai voyageur regarde les mêmes choses sous des angles variés, avec un oeil neuf. [cf. H.D. Thoreau, Sept jours sur le fleuve. ] (p. 134)

Un ouvrage emprunté à la médiathèque... qui nous offre une large réflexion sur les "solitudes volontaires", solitudes non permanentes... qui sont des pauses pour faire des bilans, se positionner avec lucidité sur notre place au sein de la société humaine...
D'abondants passages consacrés à l'oeuvre et à la philosophie de D.H Thoreau, mais aussi d'Albert Camus, Rousseau, St Augustin, Rilke...Zimmermann, Chamfort, Montaigne etc. Henri David Thoreau occupe la partie la plus conséquente de cet essai !

"Comprenons : la solitude n'est peut-être pas toujours aimable; mais on aime être seul. Car il est une solitude que l'individu supporte sans peine. C'est la solitude du pas de côté. Elle combine le désengagement et l'engagement, le retrait et la participation, la quiétude et l'inquiétude. (...)Elle assouvit le désir de fuir vers les marges, dans la nature ou ailleurs. Jusqu'au moment où elle rappelle la nécessité de revenir au centre. Quand on fait un pas de côté, on rejoint un poste d'observation qui n'est jamais très éloigné de la société. (...)
Le pas de côté est une sorte de danse indienne autour du foyer qui énonce les normes communes. Il s'agit d'en extraire l'esprit de liberté." (p. 216)

Olivier Remaud, philosophe de formation, directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales, nous pousse aux questions universelles de chaque homme: " Que fuyons-nous dans le voyage ? Que trouvons-nous dans la solitude ? Que veut dire être à soi ?La société nous suffit-elle ? Quel genre de citoyen est le solitaire ?
Peut-on se rendre solidaire quand on est solitaire ? , etc. "

Les solitudes volontaires semblent être indispensables pour être un "meilleur être social"..., un individu qui se remet en question à l'écart des toutes les pressions, pour revenir dans la "mêlée" plus fort et indépendant...avec un sens critique réactivé...
Cet essai aborde les différentes solitudes volontaires: les voyages, l'entrée en religion, une mise à l'écart temporaire pour gérer révolte, rebellion, et une mise en ordre régulière de ses propres convictions à mettre en pratique dans son existence "avec les autres"...

L'ouvrage est complété par une bibliographie...
Un essai passionnant... que je reprendrai ; une relecture sera bien bénéfique... tant l'ouvrage est dense et large dans ses questionnements...

"Une fois la justice réalisée, Robin des Bois se réconcilie avec le roi. Lui et ses acolytes sortent triomphalement de la forêt. Ils lèvent les masques. Ils ont fini par gagner la bataille de l'intégrité morale, après avoir établi que seules des lois rédigées et appliquées avec honnêteté étaient susceptibles d'organiser le pays. le "hors-la-loi "est au bout du compte plus fidèle à l'esprit démocratique des lois que n'importe quel autre citoyen. (p. 181)"
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