Il savait que parfois, pour survivre, il faut partir. Ce qui veut dire aussi qu'il faut laisser les gens partir. Même ceux qu'on aime.
Vous dormez à côté de quelqu'un pendant des années, pourtant vous ne savez toujours pas de quoi il rêve.
C'est difficile de savoir quoi faire de sa tristesse.
A choisir son conjoint comme on fait passer un entretien d'embauche, il ne faut pas s'étonner qu'il y ai des licenciements en cas de crise.
Yukiko était japonaise et jolie. Lorsqu’elle n’était pas serveuse, elle était comédienne, ce qui était une sorte d’hyperbole de la dèche, parce qu’il y avait plus de comédiennes que de serveuses en Californie. Mais elle portait ce destin avec une superbe admirable. Vous ne pouviez la manquer dans la rue. Elle avait quelque chose, une sorte de vibration, un sillage quand elle marchait : il semblait que l’air tremblait autour d’elle comme s’il n’osait pas la toucher. Les chances qu’ils se rencontrent étaient très minces, celles qu’elle accepte de coucher avec lui véritablement minuscules, ce qui fait qu’il avait vécu leur histoire comme un miracle permanent.
Quand on n'est pas doué pour le bonheur, quand on ne sait pas retenir les belles choses, il vaudrait mieux s'abstenir de les fréquenter, parce que ça se termine souvent mal.
Un rêve passe derrière ses paupières, au fond de ses yeux noirs, comme un reflet d'obscurité dans l'eau d'un puits.
Tous les clichés du Japon sont vrais, même ceux qui se contredisent. Mais il n'y a pas un seul étranger pour les regarder. Il n'y a aucun exotisme.
Il faut trahir nos parents, pour grandir.
On n'a jamais vu un samouraï écrire une lettre d'adieu à sa femme avant de se suicider. (p. 11)