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Citations sur Plupart du temps, tome 2 : 1915-1922 (61)

Si près du champ trop clair où se brise le ciel
Où se brise mon coeur si je quitte tout ce que j'aime
J'oublierai tout cela
Je partirai
Mais le chagrin pesant trouvera ma trace quand même


("Au bord des champs")
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En face

Au bord du toit

Un nuage danse
Trois gouttes d'eau pendent à

la gouttière
Trois étoiles

Des diamants
Et vos yeux brillants qui regardent
Le soleil derrière la vitre

Midi

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Dans le monde étranger


Je peux plus regarder ton visage
Où te caches-tu
La maison s’est évanouie parmi les nuages
Et tu as quitté la dernière fenêtre
Où tu m’apparaissais
Reviens que vais-je devenir
Tu me laisses seul et j’ai peur

Rappelle-toi le temps où nous allions ensemble…

Je suis seul je frotte mes paupières
Et j’ai presque envie de pleurer
Il faut marcher vers cette lumière dans l’ombre
C’est toute une histoire à raconter

La vie si simple et droite sans tous les petits à-côté
Vers la froide lumière que l’on atteindra malgré tout
Ne te presse pas
Qui est-ce qui souffle
Quand je serai arrivé qui est-ce qui soufflera
Mais seul je n’ose plus avancer

Alors je me mis à dormir…
J’ai oublié tous mes amis
Mes parents et quelques maîtresses
J’ai dormi l’hiver et l’été
Et mon sommeil fut sans paresse

Mais pour toi qui m’as rappelé
Il va falloir que je me lève
Allons les beaux jours sont passés
Les longues nuits qui sont si brèves
Quand on s’endort entrelacés

Je me réveille au son lugubre et sourd
D’une voix qui n’est pas humaine
Il faut marcher et je te traîne
Au son lugubre du tambour
Tout le monde rit de ma peine
Il faut marcher encore un jour

À la tache jamais finie
Que le bourreau vienne et t’attelle
Ce soir les beaux jours sont finis
Une voix maussade t’appelle
Pour toi la terre est refroidie

De loin je revois ton visage
Mais je ne l’ai pas retrouvé
Disparaissant à mon passage
De la fenêtre refermée

Nous ne marcherons plus ensemble
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...


...

La porte s’entre-bâille
La rue s’éloigne
Il n’y a plus rien
Seulement la façade
Le visage
Et la place d’un regard
La palissade
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On ne revient pas sur sa trace sans risquer quelques désilusions (Un autre accueil)
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Bêtes

Tu regardes en passant l'animal enchaîné
Il part de son élan
L'exil entre les haies
Son oeil sonde le ciel d'un regard étonné
La tête contre la barrière
Vers ce reflet de l'infini
L'immensité
Prisonnier autant que toi-même
L'ennui ne te quittera pas
Mais je me souviendrai toujours de ton regard
Et de ta voix terriblement humaine


(la disposition des vers fait respirer le poème par de nombreux alinéas et retraits qu'il est malheureusement impossible de rendre ici)
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Les ardoises du toit – 1918

Sur chaque ardoise
qui glissait du toit
on
avait écrit
un poème

La gouttière est bordée de diamants
les oiseaux les boivent

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La Vie dure

Il est tapi dans l'ombre et dans le froid. Quand le vent souffle il agite une petite flamme au bout des doigts et fait des signes entre les arbres. C'est un vieil homme ; il l'a toujours été sans doute et le mauvais temps ne le fait pas mourir. Il descend dans la plaine quand le soir tombe ; car le jour il se tient à mi-hauteur de la colline caché dans quelque bois d'où jamais on ne l'a vu sortir. Sa petite lumière tremble comme une étoile à l'horizon aussitôt que la nuit commence. Le soleil et le bruit lui font peur ; il se cache en attendant les jours plus courts et silencieux d'automne, sous le ciel bas, dans l'atmosphère grise et douce où il peut trotter, le dos courbé, sans qu'on l'entende. C'est un vieil homme d'hiver qui ne meurt pas.

Aux premières heures du jour je me suis levé lentement. Je suis monté à l'échelle du mur, et, par la lucarne, j'ai regardé passer les gens qui s'en allaient.

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SOLEIL



Quelqu’un vient de partir
Dans la chambre
Il reste un soupir
La vie déserte
La rue
Et la fenêtre ouverte
Un rayon de soleil
Sur la pelouse verte
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O

Il y a des mains qui passent
Quelque chose passe dans le vent
Trois têtes au moins se balancent
Mes yeux partent à fond de train
J'arriverais à temps
Mais un poing me retient

Un homme est tombé
Quelqu'un est sorti et n'est pas rentré
Au cinquième la lampe est toujours allumée

Dans la nuit
Sous la pluie

18 francs cinquante de taxi

Le numéro tombe à l'eau

Elle passe devant la bouche d'égout
Le trou
Quel dégoût
La pendule qui bat dans la maison est comme un cœur
Il y a des moments où l'on voudrait être meilleur
Ou tuer quelqu'un


Là il y a un piège

Un chat noir file sur la neige

Et des gens!
Des gens que je crains moins que les agents


La lune est fatiguée de regarder la nuit
Elle est partie

Et je vais m'y mettre
La porte ne me sert de rien ni la fenêtre

Je prie pour émouvoir le concierge du paradis
Celui où tu vis

3heures 1/4
Dans la vie je me serai toujours levé trop tard

Le temps est passé
Je n'ai rien fait

Une ombre glisse entre cour et jardin
Je serai là encore demain matin
Sur le trottoir


Des visages flottent là-bas dans le brouillard
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