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Citations sur Plupart du temps, tome 2 : 1915-1922 (61)

ALLEGRESSE

L'air sent la mer
L'hiver à une pareille altitude m'effraie
On ne sait où naissent les vents
Ni quelle direction ils prennent
La maison tangue comme un bateau
Quelle main nous balance

Au cri poussé au dehors je sortis
Pour voir
Une femme se noyait
Une femme inconnue
Je lui tendis la main
Je la sauvai

Après lui avoir dit mon nom
Qu'elle ne connaissait pas
Je la mis à sécher à l'endroit le plus chaud
Je la vis revenir à la vie et embellir
Puis comme la chaleur augmentait
Elle disparut
Evaporée
Je me mis à pousser des cris et à pleurer
Puis j'éclatai de rire

J'avais un moment recueilli la renommée
Dans mon intimité
J'ouvris la porte et me mis à courir
A travers champs à chanter à tue-tête
Quand je rentrai le calme s'était fait chez moi
Et le feu qui s'était éteint fut rallumé

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SORTIE

Le
Vestiaire

Le
Portemanteau

La lumière
Au mur des têtes inclinées

Un rayon d'électricité
La voix qui chante

Un cœur qui s'est ouvert
Dans la salle éclatante

Un soir d'hiver
La foule que le feu déverse
Sur le trottoir et sous l'averse
Les diamants renvoyant les éclats
Dans la nuit le silence plane

Et c'est une voiture qui l'emporte
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Sur chaque ardoise
qui glissait du toit
on
avait écrit
un poème

La gouttière est bordée de diamants
les oiseaux les boivent
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VISITE

Les bateaux s'étageaient dans le tableau du fond

Où les hommes jouaient aux cartes

Les mots les plus légers montent jusqu'au plafond

Devant eux la fumée s'écarte

Les autres battent des ailes dans les plis des rideaux

L'ennui de la soirée pèse sur les cerveaux

Un livre a refermé ses portes

La prison des pensées où la mienne était morte

Toutes les bouches qui riront

Gagneront la fenêtre et l'air sur le balcon

Les vitres d'en face pâlissent

Dehors tout l'univers résonne

L'heure est venue

La cloche sonne
Et tous deux nous nous regardions
Perdus entre les murs de la même maison
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REALITE DES OMBRES

Dans cet étrange faubourg en pleine ville où le plus obscure travail s'exécute, personne n'est jamais venu voir. Seul dans la nuit, dans la boue où tremblent des lumières rouges ou vertes, un certain peuple vit. J'ai compris la fatigue de ces pieds attelés au gain, à l'existence.
Dans l'ombre un homme informe ou une femme sans âge cherche, et, sans qu'on puisse savoir de quoi, emplît sa hotte.
Mais une autre, en toilette et sur les talons hauts, préfère le halo des réverbères et se met en valeur.
En passant quelquefois ces deux êtres se frôlent, sans mépris, car c'est leur vie qu'ils cherchent tous les deux sur ce même trottoir.
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Nomade


La porte qui ne s’ouvre pas

La main qui passe
Au loin un verre qui se casse
La lampe fume
Les étincelles qui s’allument
Le ciel est plus noir
Sur les toits

Quelques animaux
Sans leur ombre
Un regard
Une tache sombre

La maison où l’on n’entre pas
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S'arrêter devant le soleil
Après la chute ou le réveil
Quitter la cuirasse du temps
Se reposer sur un nuage blanc
Et boire au cristal transparent
De l'air
De la lumière
Un rayon sur le bord du verre
Ma main déçue n'attrape rien
Enfin tout seul j'aurai vécu
Jusqu'au dernier matin

Sans qu'un mot m'indiquât quel fut le bon chemin
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Une éclaircie


Il fait plus noir
Les yeux se ferment
La prairie se dressait plus claire
Dans l’air il y avait un mouchoir
Et tu faisais des signes
Ta main sortait sous la manche du soir
Je voulais franchir la barrière
Quelque chose me retenait
Le cri venait de loin
Par derrière la nuit
Et tout ce qui s’avance
Et tout ce que je fuis
Encore
Je me rappelle
La rue que le matin inondait de soleil
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Départ

L'horizon s'incline
Les jours sont plus longs
Voyage
Un coeur saute dans une cage
Un oiseau chante
Il va mourir
Une autre porte va s'ouvrir
Au fond du couloir
Où s'allume
Une étoile
Une femme brune
La lanterne du train qui part
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NAISSANCE À L'ORAGE


Toute la face ronde
Au coin sombre du ciel
L'épée
La mappemonde
sous les rideaux de l'air

Des paupières plus longues
Dans la chambre à l'envers
Un nuage s'effondre
La nuit sort d'un éclair
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