La conquête de Mr Darcy

Et si, après avoir vu sa demande en mariage repoussée, Mr Darcy décidait de tout mettre en oeuvre pour faire changer Elizabeth Bennet d'avis ? C'est ce que nous propose l'américaine Abigail Reynolds dans cette mauvaise réécriture d'Orgueil et préjugés.

Il vaut mieux être averti : si vous voulez apprécier ce roman, oubliez l'oeuvre originale ! Car il est difficile de reconnaître les personnages créés par Jane Austen dans ces héros fades, complètement dénués de subtilité et dotés d'une psychologie de bas étage. Quant à l'histoire, non seulement elle n'a aucune crédibilité, mais en plus c'est une romance historique pitoyable, mal écrite avec des scènes qui tournent au ridicule, comme l'accouchement d'Elizabeth. La seule bonne idée d'Abigail Reynolds, c'est de développer le personnage de Georgiana et sa relation avec Elizabeth.

Bref, si vous voulez passez un bon moment avec Elizabeth Bennet et Mr Darcy, relisez plutôt l'oeuvre originale !

Comme j'aime les Austeneries et comme j'avais beaucoup aimé le premier roman lu de l'auteur, j'étais vraiment ravie de pouvoir me plonger dans celui-ci. J'ai malgré tout vite déchantée et j'avoue que je l'ai même lu un peu rapidement, sans réellement m'attarder sur les pages.

Une fois passée en « avance rapide », j'ai un peu plus apprécié le roman puisque j'avais moins à m'attarder sur les dialogues que je trouvais longs et ennuyeux ainsi que sur les pensées des personnages qui partent tous deux dans des extrapolations un brin redondantes.

Je ne dirais pas que je n'ai pas aimé ce roman car ce n'est pas tout à fait le cas. Je l'ai apprécié. Mais pas comme une Austenerie. On ne retrouve pas ici le caractère de Darcy et d'Elizabeth. Ni même des autres personnages en vérité. Où est passé Lady Catherine par exemple alors qu'elle aurait tellement eu sa place entre ces pages ! Les soeurs Bingley aussi, que nous croisons si peu et où Caroline est presque un petit chaton ronronnant (certes avec des griffes mais de toutes petites petites…).

Loin de la réserve affichée par Darcy dans Orgueil et Préjugés, celui que l'on trouve ici est plutôt un lover, presqu'autant (sinon plus ?) intéressé par l'idée de mettre Elizabeth dans son lit que par celle de l'épouser. Quant à Lizzy, si son caractère entier fait qu'on peut à la rigueur comprendre ses réactions, la sagesse qu'elle montre dans le roman de Jane Austen ne colle absolument pas à ses actes ici.
Pourquoi juger Lydia alors que, au regard de l'époque, ce qu'elle-même a permis n'était pas forcément mieux ? Disons qu'au moins Lydia à le mérite (ou la stupidité puisqu'il s'agit de Lydia) d'assumer totalement ses actes.

Au-delà de cela, les personnages sont sympathiques, l'histoire agréable et les dialogues finissent par être amusant au fil des pages.

Un roman qui serait sûrement bon s'il n'avait pas été un « what if » d'Orgueil et Préjugés.

Trois semaines. J'ai bien dit TROIS SEMAINES pour en finir avec ce roman. Moi qui lis en général un livre en une seule fois et grand maximum pour les pavés ou les perles en trois jours, trois semaines équivaut à des minutes et des minutes de tortures, à peu près comme un hiver sans Schtroumpfs ou chocolat … J'ai eu envie de l'abandonner un nombre incalculable de fois mais en dehors du fait que je n'aime pas de ne pas finir un livre, il y avait toujours un petit passage qui me faisait espérer et me poussait à continuer. Une fois le livre fini, j'ai bien regretté de l'avoir commencé même si les derniers chapitres sont moins pires et rattrapent (un tout petit peu) le carnage.

Bon, déjà il faut que j'avoue une chose, j'ai beaucoup de mal avec les « what if » (une sorte de « que se serait-il passé si ». J'adore les austeneries dont les réécritures modernes ou les romans dont l'oeuvre de Jane Austen est un élément central (comme Coup de foudre à Austenland), j'aime également certaines austeneries historiques mais je suis assez difficile. J'aime celles où il est question d'autres personnages qui deviennent héros comme par exemple La quête de Mary Bennett que j'avais beaucoup apprécié ou l'excellent Longbourn). En fait, j'aime beaucoup quand l'auteur s'inspire de l'oeuvre de Jane Austen pour ce qui est des lieux, ses personnages secondaires mais j'ai beaucoup du mal quand les héros sont ceux de Jane. Parce que bien trop souvent, je ne les reconnais pas et c'est bien le cas ici. (suite sur le blog)
Lien : http://lune-et-plume.fr/la-c..

Parmi tous les livres issus de la paralittérature autour de Jane Austen, je pense que celui-ci est sans doute le pire ou celui qui présente le moins d'intérêt.
L'auteur propose son intrigue sur le le principe du "what if". On prend donc l'histoire peu de temps après qu'Elizabeth Bennet ai repoussé la demande en mariage de Darcy. L'auteur réécrit à partir de là toute l'histoire. Pourquoi faire? Autant écrire carrement quelque chose qui n'a rien à voir.

Par ailleurs, on ne retrouve que relativement peu de ce qu'on aime dans Orgueil et préjugés. En particulier, pratiquement tous les personnages de l'oeuvre originale sont évincés. Les caractères et comportements d'Elisabeth et Darcy sont même fortement remodelés. Ceux-ci passent leurs temps à dépasser les limites de la décence dès qu'ils sont en tête à tête et à en informer qui veut bien l'entendre dès qu'ils sont en société.
Finalement, l'auteur fait d'Elisabeth une Lydia bis et de Darcy un personnage a peine plus recommandable que Wickham. Soit l'auteur n'a rien compris à Orgueil et préjugés soit elle fumé la moquette...dans tous les cas ca n'est pas très satisfaisant.