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Un livre touchant, émouvant qui peut aussi déranger, dans la première partie, en particulier. Les années "sida" qui ont fait tant de ravages sont évoquées dans cette histoire forte, avec une écriture remarquable.


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Une épiphanie à la beauté presque insoutenable, au corps-à-corps avec le sida qui se déployait alors.

Sur mon blog : https://charybde2.wordpress.com/2017/01/31/note-de-lecture-lamant-des-morts-mathieu-riboulet/
Lien : http://charybde2.wordpress.c..
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Comment aimer ceux qui vont mourir et comment guérir ceux qui restent?

La phrase d'accroche de ce livre aurait pu amener à tout autre chose. "Le père, de temps à autre, couchait avec le fils. ". Elle en aura peut-être refroidi certains, avec ses airs provocants, comme une rengaine aguicheuse qui miserait sur le trash, sur le buzz.
Mais ceux qui auront dépassé ce premier trouble verront que la surprise n'en est que plus grande, que la langue que Mathieu Riboulet délie est aussi riche que le sujet peut être cru, comme si l'un devait rattraper les excès de l'autre, les renverser. Car ce style enlevé ne peut fonctionner que parce qu'il est appesanti par l'aspect viscéral du livre, lui-même rendu acceptable par les tournures de phrases qui l'enveloppent. Cercle vertueux, Transcendance.

Et c'est sans doute de cela qu'il s'agit au long du roman, une transfiguration quasi christique. Jerôme se révélera en découvrant son voisin de palier à moitié mort dans l'escalier comme d'autre devant une apparition de la Vierge. Plutôt ironique pour une "fille perdue" qui n'en finit pas de chercher l'anéantissement.

On est bien loin finalement de la surenchère sordide de la quatrième de couverture -inceste, maladie, déchéance, mort- qui nous donnait l'impression d'en avoir déjà trop lu. Car oui, L'Amant des Morts nous conte Jerôme, garçon facile sur qui tout passe, le père, l'absence de la mère et la succession des amants. L'épidémie du sida -en pleine explosion dans les années 90- ne le touchera pas plus qu'une rumeur et c'est seulement quand la mort lui tombera dans les bras que la révélation aura lieu. Et on en était là, nous avec lui.
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L'Amant des morts est le genre de roman qui ne laisse pas indifférent. de deux choses l'une : soit le lecteur se trouve rebuté dès l'incipit, soit il se laisse séduire par la manière de conter de Mathieu Riboulet.
La quatrième de couverture nous informe que le récit se situe à l'époque où « l'épidémie de sida bat son plein ». L'homosexualité côtoie l'inceste, et ces deux tabous forgent l'intrigue, mais dire que celle-ci se résume à ces thèmes-là serait trop réducteur.
La genèse de l'histoire évoque la rencontre des parents, qui sert à ancrer les évènements dans une sorte de fatalité, et donnera lieu à la naissance de Jérôme, personnage principal de son état. le jeune homme hérite ainsi d'un caractère marqué par la résignation maternelle et un désir constant, transmis par le père.
Le point de rupture a lieu lorsque la mère découvre la relation incestueuse liant père et fils ; elle s'absente alors, pour ne plus revenir. Plus tard, Jérôme rejoint Paris, où il mène une vie mi- rangée, mi- dissolue, sous l'oeil attentif de ses tantes – réminiscences de la mère disparue. Se livrant corps et âme à sa quête de plaisirs, il se fait l'amant du premier venu et devient « une fille perdue », sans se soucier des risques encourus. Confronté à la maladie d'autrui, une révélation s'opère, bouleversant le cours de son existence, et de ses errances.
Nous est donc offert, par le biais d'une écriture ciselée, le récit d'un anéantissement de soi, entre perte de repères et besoin de se lier à tout prix.
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Critique publiée sur Senscritique (2011)

C'est délicieusement triste, ce livre de Mathieu Riboulet. Autant vous dire que je ne connais pas l'auteur, mais que j'ai d'ors et déjà prévu d'acheter ses autres publications.

L'histoire n'est évidemment pas joyeuse, c'est celle d'un jeune garçon de province qui sait jouer de ses charmes, qui se fait baiser par son père avec qui il partage ses penchants, et qui part à la découverte de plaisirs éphémères avec des inconnus de passage.

Il quitte ensuite sa provincee pour Paris où il s'installe chez ses tantes, et mène une vie de débauche sexuelle, la vie des années 90. Autour de lui malheureusement l'épidémie de VIH se faiblit pas, et il y sera bientôt confronté de plus près qu'il n'y avait songé, en accompagnant et en voyant mourir son voisin de palier.

Au delà de l'histoire qui est dure et glacée, un peu comme un équivalent gay du film "Darling", c'est surtout l'écriture quasi chirurgicale de l'auteur qui est admirable, le style précis et recherché, les phrases parfaites, la formule impeccable. C'est aussi beau pour l'histoire que pour le style, donc je le conseille avec peu de réserves.
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Un livre absolument majeur de la littérature française contemporaine, qui nous relie à des puissances fondamentales en nous. D'une manière générale Riboulet excelle à nous parler du corps et des hommes et de l'amour mais là on est certainement à un moment culminant de son travail.
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Un livre profond, surprenant, dont j'ai aimé le style, et la force du personnage principal, jeune homosexuel en prise avec la difficulté de vivre, l'impossibilité d'être, et la joie profonde d'aimer librement.
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C'est un scandale
 
SCANDALE n. m. Effet fâcheux, choquant, produit dans le public par des faits, des actes ou des propos considérés comme contraires à la morale, aux usages. (Le nouveau petit Robert)
Mathieu Riboulet tente de dire l'indicible du désir absolu, sans limite, qui, terriblement humain, va à l'encontre de ce qui constitue l'être social. Il retrace le cheminement de l'approbation de l'amour jusque dans la mort, rejouant l'éternel conflit d'Éros et Thanatos. On pense à Sade dont il nous est dit que la lecture est "pleine d'ivresse, de liberté et de fièvre."
Jérôme, le personnage de ce court récit, trouve la joie dans "l'infini silence d'une allégeance archaïque". Il est une "fille perdue, déshonorée par son père" qui semble dire à tous, dans un geste de profanation et de blasphème : « Prenez, car ceci est mon corps. » Il est dans une dépense de lui-même et une prodigalité extrême, loin de nos petites économies sociales.
L'autre scandale réside dans le fait que cette denrée inépuisable du plaisir nous est rapportée dans une langue d'un parfait classicisme aux phrases sinueuses et au vocabulaire foisonnant. Ce bonheur physique de la lecture confirme que Riboulet, mort en février dernier, est un des auteurs majeurs de ce début de siècle.

Benoît Pichaud

Lien : https://lesheuresbreves.com/
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L'histoire violente et crue d'un jeune homme malmené par les siens et par la vie. Inceste, violence,… le sujet est difficile.

Et c'est tout l'art de Mathieu Riboulet d'en faire un roman initiatique à l'écriture particulièrement dense et juste, ponctuée de réflexions légères et touchantes sur la difficulté d'être au monde et de se construire.

Un petit roman remarquable porté par un vrai grand talent d'écrivain.
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C'est bien écrit, très bien écrit même, mais je suis malgré tout resté assez indifférent à ce récit. C'est presque trop bien écrit, trop littéraire, au détriment du récit lui-même. Trop profond, peut-être.
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