Citations sur Les chroniques des vampires, tome 1 : Entretien avec .. (92)
Ton corps est en train de mourir, n'y prête pas attention. On est tous passé par là.
Car lorsque je donne la mort, je le fais rapidement et pendant que la victime est inconsciente, la laissant comme dans un sommeil enchanté. Mais cette fois-ci, j'avais affaire au lent déclin du corps qui refuse de se rendre face à cet autre vampire qu'est le temps.
— En quoi cela vous rend-il aussi malfaisant que n'importe quel autre vampire? N'y a-t-il pas une hiérarchie dans le mal? Le mal n'est-il qu'un dangereux gouffre dans lequel nous sombrons dès le premier péché, qui nous précipite dans ses profondeurs?
Le mal, ce n'est qu'un point de vue, murmura-t-il. Nous sommes immortels, et, ce qui nous attend, ce sont les somptueux festins que la conscience ne peut apprécier et que les mortels ne peuvent connaître sans regret. Dieu tue, et nous ferons de même ; il frappe sans distinction riches comme pauvres, et ainsi ferons-nous. Car aucune créature de Dieu nous est semblable, aucune ne lui ressemble autant que nous, anges noirs qui ne sommes pas confinés aux limites puantes de l'enfer, mais qui pouvons vagabonder de par toute la terre et tous les royaumes du monde.
Le seul pouvoir qui existe est en nous ...
Cette nuit-là, elle s'était enfuie, bouleversée, de Lestat ; il l'avait pressée de tuer une femme dans la rue, et c'était cela qui avait provoqué sa fuite et son émoi. Je suis sûr que cette femme ressemblait à sa mère. Elle avait fini par nous échapper complètement, mais je l'avais retrouvée dans une armoire, sous les vestes et les manteaux, serrant sa poupée. Je l'avais portée jusqu'à son petit lit, m'étais assis à son côté et lui avais chanté une chanson. Elle m'étreignait de son regard comme elle étreignait sa poupée, semblant essayer, aveuglément, mystérieusement, de calmer une douleur dont elle n'avait pas encore commencé de comprendre la nature. Pouvez-vous imaginer la scène, cette demeure somptueuse, les lumières basses, et ce père vampire ? La poupée était la seule à avoir un visage humain, la seule.
— Je voudrais libérer ta conscience — bien que je n'ai jamais su précisément ce que signifiait ce mot, me chuchota-t-elle à l'oreille, tout en caressant mes cheveux.
Et suppose que nous te laissions aller...suppose que le coeur de la Grande Faucheuse puisse résister à ta beauté... vers qui pourrait elle se tourner son coeur débordant de passion? Il faut que quelqu'un meurt à ta place ! Veux tu choisir la personne pour nous? Celui qui va prendre ta place et souffrir comme tu souffres maintenant?
"Il éleva la chandelle, révélant d'autres horreurs tout autour de moi : de Bosch, les damnés acceptant passivement leur avilissement ; de Traini, les cercueils chargés de cadavres ; de Dürer, les cavaliers monstrueux, et, agrandie à une échelle insupportable, une théorie de gravures, d'emblèmes et d'estampes médiévales. Même sur le plafond, se contorsionnaient des guirlandes de squelettes et de cadavres en décomposition, de démons et d'instruments de torture, comme si c'était là une cathédrale à la glorification de la mort elle-même.
Daniel : Alors qu'est ce que vous faites dans la vie ?
Louis : Je suis un vampire.