Citations sur Les chroniques des vampires, tome 1 : Entretien avec .. (92)
DEs pèches. Des pèches d'un bosquet enchanté où les fruits ne tombent jamais des branches. Où les fleurs ne se fletrissent ni ne meurent.
« sortons. laissons la chair instruire l'esprit »
« débarrasse ton corps de tout ce qui lui reste d’humain, et ne t’entiche pas trop de la nuit, tu pourrais t’égarer »
Ils multiplient leur propre espèce, c’est évident, mais qu’y a-t-il à l’origine ? demandait-elle.
(question de Claudia)
Claudia trouvait tout cela merveilleux, respectueux et tranquille, à l’inverse d’un enfant gâté, et fut aux anges quand Lestat loua les services d’un peintre qui transforma les murs de sa chambre en une forêt magique où des licornes et des oiseaux dorés s’ébattaient parmi des arbres chargés de fruits et des ruisseaux étincelants.
- Vous n’avez pas toujours été un vampire, c’est-ce pas ? commença-t-il.
- Non. Je suis devenu vampire à l’âge de vingt-cinq ans, et c’était en l’an 1791.
Le jeune homme fut frappé par la précision de la date, et la répéta avant de demander :
- Comment est-ce arrivé ?
- On peut faire à cela une réponse simple… Mais je ne crois pas avoir envie de faire des réponses simples. Je crois que je préfère raconter toute l’histoire.
Combien pensez-vous qu’il y ait de vampires qui aient la trempe nécessaire pour affronter l’éternité ? Pour commencer, ils ont de l’immortalité les notions les plus sinistres. Car, en devenant immortels, ils voudraient que tout ce qui a été l’accompagnement de leur vie devienne immuable et incorruptible comme ils le sont eux même. Alors qu’en réalité tout change, sauf le vampire lui-même ; tout, à l’exception du vampire, est soumis à décomposition et corruption permanentes. Bientôt, si l’on possède une âme peu flexible, et souvent même si l’on est doué de souplesse d’esprit, l’immortalité devient une peine de prison que l’on purge dans une maison de fous peuplée de figures et de formes totalement inintelligibles et sans valeur. Un soir, le vampire en se levant se rend compte que ce qu’il a craint, pendant des dizaines d’années peut-être, est arrivé : il se rend compte tout simplement qu’à aucun prix il ne veut vivre davantage. Que les styles, les modes, les formes d’existences qui lui rendaient l’immortalité attrayante ont tous été balayés de la surface du globe. Et que rien ne subsiste qui puisse le libérer du désespoir, sinon l’acte de tuer. Alors le vampire s’en va mourir. Personne ne saura où il s’en est allé. Et souvent personne dans son entourage – si toutefois il cherche encore la compagnie d’autres vampires -, personne ne saura qu’il est atteint de désespoir. Depuis longtemps il aura cessé de parler de lui-même ou de rien d’autre. Il disparaîtra.
Et pour la première fois depuis le début de ma longue vie de meurtres j'ai tué avec un sentiment d'exquise jouissance, pour une cause qui était bonne.
— N'attendez pas des gens qu'ils vous comprennent. [...] Ils voudraient se servir de votre vie comme si ce n'était que de l'huile destinée à brûler dans la lampe qui leur convient. Vous devez les défier, les défier avec assurance et pureté d'âme.