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Citations sur Histoire de Clarisse Harlove (233)

Une grande partie du traitement auquel une femme doit s’attendre avec lui dépendra peut-être d’elle-même. Peut-être sera-t-elle obligée, avec un homme si peu accoutumé à se voir contrarier, de joindre la pratique de l’obéissance au vœu qu’elle aura fait d’obéir. Elle devra se faire un soin continuel de plaire. Mais quel est le mari qui ne s’attende pas à trouver ces dispositions dans une femme ; avec plus de raison, peut-être, s’il n’a pas lieu de croire qu’elle l’ait préféré dans son coeur avant que de prendre ce titre ? Et n’est-il pas plus facile et plus agréable d’obéir à un homme qu’on a choisi, quand il ne serait pas toujours aussi raisonnable qu’on le désire, qu’à celui qu’on n’aurait jamais eu si l’on avait pu se dispenser de l’avoir ? Pour moi, je crois que les lois conjugales étant l’ouvrage des hommes, qui ont fait de l’obéissance une partie du voeu des femmes, elles ne doivent point, même en bonne politique, laisser voir à un mari qu’elles puissent violer leur part du contrat, quelque légère qu’elles en croient l’occasion ; de peur qu’il ne s’avise, étant lui-même le juge, de ne pas attacher plus d’importance à d’autres points dont elles auraient une plus grave opinion. Mais, au fond, un article juré si solennellement ne doit jamais être négligé.

Lettre 40 : Miss Clarisse Harlove à Miss Howe.
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Croyez-vous qu'il y ait au monde un homme si méchant qu'il ne donne pas occasion, à ceux mêmes qui doutent de son caractère, d'être plus satisfaits de lui dans un temps que dans un autre ? et lorsqu'il la donne en effet, n'est-il pas juste qu'en parlant de lui, les expressions soient mesurées à sa conduite ?

Lettre 38 : Miss Clarisse Harlove à Miss Howe.
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La vie, qui est pour la plupart des humains un état mêlé, un espèce d’échiquier, où le blanc et le noir sont alternativement en mesure égale, ne m’offre plus qu’une perspective de la plus affreuse couleur.

Lettre 270 : Miss Clarisse Harlove à Miss Howe.
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Ton aventure me chagrine ; mais j'espère qu'elle ne te retiendra pas longtemps au lit. Je me suis fait raconter par ton laquais combien il s'en est peu fallu que tu ne te sois cassé le cou. Puisse ta chute ne présager rien de pis. Il me semble que tu n'es plus d'une humeur aussi entreprenante que tu en faisais gloire autrefois. Cependant, gai ou mélancolique, tu vois que le cou d'un libertin est toujours en danger ; si ce n'est pas du côté de la justice, c'est de la part de son propre cheval. Cette bête me paraît vicieuse, et je te conseille de ne jamais remonter dessus. C'est trop que le cavalier et le cheval soient vicieux à la fois.

Lettre 250 : M. Lovelace à M. Belford.
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Dans certains moments, je suis tenté de regretter mon entreprise, puisque le corps et l'âme ont été d'une insensibilité tout à fait égale ; et puisque, suivant l'expression d'un philosophe dans une occasion plus grave, il n'y a point de différence remarquable entre le crâne du roi Philippe et celui d'un autre homme.
Mais apprends, Belford, que les extravagantes notions des gens ne changent rien à la réalité des faits. Il demeure vrai, après tout, que Miss Clarisse Harlove n'a subi que le sort commun de mille autres personnes de son sexe ; excepté qu'elles n'ont pas attaché des idées si romanesques à ce qu'elles nomment leur honneur. Voilà tout.

Lettre 248 : M. Lovelace à M. Belford.
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Depuis la duchesse jusqu’à la fille de cuisine, il n’y a point de femme qui ne soit contente d’elle-même lorsqu’elle fait la conquête d’un homme à la première vue. La plus laide ne l’est jamais à ses propres yeux. Elle trouve vingt raisons pour justifier l’opinion d’un amant, soit avec le secours, soit en dépit de son miroir.

Lettre 232 : M. Lovelace à M. Belford.
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Il n’y a point un souverain sur la terre, s’il n’est pas homme de bien et s’il est d’humeur guerrière, qui ne doive faire mille fois plus de mal que moi. Pourquoi ? parce qu’il a le pouvoir d’en faire davantage.
Un honnête homme, diras-tu peut-être, ne souhaitera jamais de pouvoir faire du mal. Il ne le doit pas, lui répondrai-je, fort bien : mais s’il a ce pouvoir, mille à parier contre un qu’il en abusera.

Lettre 214 : M. Lovelace à M. Belford.
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Que signifient tes ennuyeuses lamentations sur la maladie de ton parent ? Tout le monde ne convient-il pas qu’il n’en peut revenir ? Le plus grand service que tu aurais à lui rendre serait d’abréger sa misère. J’apprends qu’il est encore infesté de médecins, d’apothicaires et de chirurgiens ; que toutes les opérations ne peuvent pénétrer jusqu’au siège du mal, et qu’à chaque visite, à chaque scarification, ils prononcent sur lui la sentence d’une mort inévitable. Pourquoi prennent-ils plaisir à faire durer ses tourments ? N’est-ce pas pour enlever sa toison, plutôt que des lambeaux de sa chair ? Lorsqu’un malade est désespéré, il me semble qu’on devrait cesser de payer les médecins. Tout ce qu’ils prennent est un vol qu’ils font aux héritiers.

Lettre 185 : M. Lovelace à M. Belford.
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À l’égard de ses sentences, il est impossible qu’elles produisent jamais un bon effet sur moi. J’ai été suffoqué de bonne heure par sa sagesse des nations. Dans mon enfance, je ne lui ai jamais fait aucune demande qui n’ait fait sortir un proverbe de sa bouche ; et si le sens de la sage maxime tournait au refus, il ne fallait point espérer d’obtenir la moindre faveur. J’en avais conçu tant d’aversion pour le seul mot de proverbe, qu’aussitôt qu’on m’eût donné un précepteur, qui était un fort honnête ministre, je lui déclarai que jamais je n’ouvrirais ma Bible, s’il ne me dispensait d’en lire un des plus sages traités, contre lequel néanmoins je n’avais pas d’autre sujet d’objection que son titre. Pour Salomon, je l’avais pris en haine, non à cause de sa polygamie, mais parce que je me le représentais comme un vieux maussade personnage, tel que mon oncle.
Laissons, je te prie, les vieux dictons aux vieilles gens.

Lettre 185 : M. Lovelace à M. Belford.
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« C’est la résistance qui enflamme les désirs, et qui aiguise les traits de l’amour. Il est désarmé lorsqu’il n’a rien à vaincre : il languit, il perd le soin de plaire. »
Les femmes ne l’ignorent pas plus que les hommes. Elles aiment de la vivacité dans les soins qu’on leur rend. De là vient, pour le dire en passant, que l’amant vif, empressé, est si souvent préféré au froid mari. Cependant le beau sexe ne considère pas que c’est la variété et la nouveauté qui donnent cette ardeur ; et que si le libertin était aussi accoutumé que le mari à leurs faveurs, elles ne lui seraient pas moins indifférentes. Que les belles prennent cette leçon de moi : l’art de plaire consiste, pour une femme, à paraître toujours nouvelle.

Lettre 185 : M. Lovelace à M. Belford.
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