Ce premier roman est à la fois d'une dinguerie folle et d'une tristesse infinie. C'est l'histoire de Paule, végétarienne depuis que sa mère lui a tué Charles, son poulet préféré de l'élevage familial. Paule est partie depuis 20 ans vivre à la ville avec Louis son mari architecte.
Elle est revenue à la ferme peu avant le décès de sa mère. Celle-ci lui a fait promettre de tuer Théodore son poulet préféré à elle. Paule a pensé qu'elle ne le ferait pas. Et puis, si ! C'était sa dernière volonté ! Paule retrouve les gestes avec difficulté et va écrire la biographie du poulet pour se donner du courage. Ensuite elle ira le vendre au marché parce que dans une ferme, la mort doit être utile. Celle de sa mère lui apporte en héritage 300 poulets, 50 poules et 10 000 euros. Paule devrait repartir mais elle a encore quelque chose à faire. Tout est confus dans sa tête. Elle continuera à élever les poulets, les tuera, leur écrira des notices nécrologiques pour leur rendre hommage et les vendre.
Avec de grands changements, la situation ne va pas s'améliorer. Pour Paule c'est ingérable. Les paradoxes sont partout et nous interpellent violemment.
Un juste reflet de notre société schizophrénique.
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Un roman qui peut paraître comique mais aussi tragique ... tout dépend de la façon dont on l'aborde.
En démarrant le récit j'ai commencé à aimer et à adhérer pour finalement au fil du temps m'en lasser et même avoir hâte que cela se termine.
Ceci dit c'est un roman très original qui vaut le coup d'être lu et dont l'écriture est sympathique.
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Bon il m'aura fallu plus de 3 jours pour me lancer enfin dans la rédaction de mon avis après lecture de ce roman tellement il est particulier, presque un ovni...
A tel point que je ne sais toujours pas si j'ai aimé ou non. C'est pourquoi je lui met la moyenne neutre de 2,5/5.
Tout d'abord, j'ai été attiré par ce roman car j'étais tombée sur des critiques très positives sur les réseaux et par le bandeau autour du roman annonçant "D'une parfaite dinguerie, d'une drôlerie inédite."
Bon il faut être honnête, j'attend toujours le côté drôlerie inédite mais par contre c'est clair que c'est d'une parfaite dinguerie.
Ce roman se veut une fable des temps modernes à l'heure de la mondialisation, du capitalisme et de la consommation à outrance banalisée et suivant des effets de mode éphémères.
Nous avons donc dans ce roman des personnages humains et des personnages animals puisque les poulets (à vocation alimentaire) tiennent une part entière de l'histoire et sont humanisés au possible. A tel point que certains poulets sont plus "normaux" dans leur réaction et leur comportement que certains humains du roman, notamment l'héroïne, totalement barrée.
A tel point que l'on n'attend simplement que la goutte d'eau la faisant basculer complètement du côté folie. Et que lorsque cette folie arrive, on n'est tout simplement pas étonné même si les conséquences de la bascule sont quand à elle d'un goût bien amer.
Ce roman nous incite également à réfléchir à nos rapports vis-à-vis des animaux et surtout notre hypocrisie à s'arrêter caresser un animal, le câliner et ne pas imaginer un instant le manger, pour ensuite aller sans scrupule s'avaler ses frères et cousins au restaurant ou fast-food du coin...
Mais telle est la vie et personnellement je n'ai pas encore choisi de ne manger que de l'herbe....
Pour revenir au roman, nous avons plusieurs passages où l'autrice incorpore des biographies des poulets voués à passer "à la casserole" et il est vrai que sans me faire rire, certaines biographies étaient sympathiques et bien amenées.
Pour conclure, je dirais cependant que je suis quand même contente d'avoir lu ce roman complètement à part, mais qui lors de sa lecture et maintenant plusieurs jours après la dernière page avalée, ne saurait me faire basculer d'un côté ou d'un autre sur "j'aime" ou "j'aime pas".
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A la mort de sa mère, Paule revient à la ferme familiale, consacrée à l'élevage de poulets. Pour se déculpabiliser d'abattre ses volatiles avant de les vendre au marché, elle se met à leur rédiger de petites notices nécrologiques personnalisées, qui deviennent rapidement un véritable atout commercial. L'ampleur de son succès va toutefois la faire peu à peu s'éloigner de son objectif initial : le bien-être et le respect des animaux de boucherie.
Cette histoire que j'interprète au final comme une fable sur la déconnexion moderne, pratique pour nos bonnes consciences, entre la vie animale et la viande que nous consommons, qui nous fait accepter les élevages industriels hors-sol, les argumentations marketing fallacieuses, et la souffrance animale dénoncée dans certains abattoirs, a bien failli me perdre en cours de route : déjanté jusqu'à l'absurde, teinté d'une cruauté un tantinet perverse et dérangeante, habité par une héroïne dont on ne sait plus si elle est juste simplette ou carrément folle, le récit a eu d'autant plus de mal.
Face à mon absence d'affinité à la fois pour son histoire, ses personnages et son style, sa vraie originalité n'a pas suffi à me rendre agréable cette plongée dans un cauchemar peuplé de poulets, à mes yeux presque sans queue ni tête.
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Est-ce une parabole ? une parodie ? j'ai été assez amusée par cette description imaginaire de l'industrialisation de l'élevage propre à satisfaire des exigences du bien être animal. Amusée aussi par le développement d'un argumentaire marketing sentimental, ainsi que par la naïveté de ceux qui se laissent séduire.
Je dois reconnaître que je comprends mieux maintenant le point de vue de l'éleveur-euse de poulets : la finalité de son travail c'est mon assiette. Pour autant, cela ne change pas mon point de vue sur le contenu de mon assiette !
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