Quand Arthur Alter, décide de réunir ses deux enfants dont il s'est éloigné depuis la mort de leur mère, deux ans auparavant, il joue son dernier atout pour conserver la maison familiale et son train de vie. Mais leur réunion idéaliste ne réveillera t-elle pas d'obscures ressentiments ?
Avec ce roman, l'auteur déconstruit la famille parfaite avec une intelligence et une rudesse que l'on ne peut que souligner. Dans une alternance passé-présent, on découvre des couches de souvenirs, d'événements qui nous rapprochent de l'histoire ou du caractère des personnages. C'est lent, laborieux, distant et nécessaire.
On se laisse glisser dans ce récit virulent où les passions familiales s'appellent et se répondent, non sans amour-haine et une ombre de causticité. On s'attaque aux modèles de la société américaine et ses contradictions, avec une forme d'humour et de férocité.
L'écriture mêle habilement secrets et pudeurs, aux révélations et confrontations. On écorche les codes, on gratte les vernis pour se confronter à l'opacité humaine. On assiste à des dialogues sourds ou fielleux.
On est prisonnier de l'énergie de ce roman qui dessine un portrait grossier des personnages. Les interactions sont faussées par les ambitions non révélées. le déroulement de la chronologie familiale reste l'essence même du roman. La psychologie d'Arthur, Maggie et Ethan se cristallisent au fil des pages en réponse à la souffrance et au vide de "l'absente" Francine. Avec les héros de ce roman, on ne se fait pas de cadeaux, quand on veut bien regarder la vérité en face.
L'auteur porte une réflexion volontaire et pose ici les limites au consumérisme et à l'individualité dans un déballage familial qui n'est finalement qu'un prétexte...
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