AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Différents (16)

« Vous ne savez pas tous ce que signifie cet insigne ? Vous allez l'apprendre, très vite ! […] Jean avait 19 ans. C'était un ouvrier de la fabrique. Un beau jeune homme, le meilleur tisserand de notre usine. […] Nous nous connaissions depuis l'enfance, nous avions partagé nos premiers jeux, puis, en grandissant... nous découvrîmes notre amour. » […] Nous nous aimions ! » martèle Achille en parcourant des yeux la foule muette, guettant peut-être un mouvement, une critique, un jugement dans les dizaines de regards braqués sur lui. Mais personne ne bronche. […] Jean m'avait fait découvrir mon attirance pour les garçons. L'époque était dangereuse pour ceux de notre espèce, car l'homosexualité était punie de prison sous le régime de Vichy et, même si ma position sociale me protégeait quelque peu, j'aurais brisé le cœur de ma mère si je lui avais révélé mes penchants. Quant à Jean, le milieu ouvrier était pétri d'intolérance. Nous nous rencontrions donc en cachette dans un refuge caché au fond de ce parc, la nuit. C'est là que, un soir, les miliciens nous surprirent. Après nous avoir molestés, ils nous livrèrent à l'administration allemande. […] La suite ? Des convois étaient organisés en direction des grands camps d'internement...» […] Dans le camp, l'administration nazie nous avait attribué des insignes : noirs pour les asociaux, verts pour les "droit commun", roses pour les homosexuels. Je ne sais par quel miracle je me vis classé parmi les "droit commun". Un sort plus enviable que le fameux triangle rose qui signalait les déviances sexuelles... Jean, lui, arborait ce maudit symbole qui le livrait autant aux sévices des geôliers qu'aux brimades des détenus. Il [Jean] ne travaillait plus avec nous. Il faisait, à présent, de longs séjours dans un bâtiment isolé. Au début, j'en étais heureux pour lui […]. Pourtant, il me semblait le voir s'affaiblir, il n'était plus que l'ombre de lui-même, mon beau tisserand, émacié, décharné, fuyant les regards. Des bruits couraient sur ce pavillon : un médecin allemand y expérimentait de nouveaux vaccins contre le typhus ; les Tziganes, les asociaux lui servaient de cobayes. On parlait même de castration pour les homosexuels... […] Un soir, on nous rassembla sur la plate-forme où, d'habitude, se déroulait l'appel. […] À cause de ma petite taille, j'étais placé au premier rang, près d'un jeune asocial à la peau mate qui travaillait dans la même unité que la mienne. À son teint, je le croyais espagnol ou italien, car nos crânes rasés, nos allures faméliques, nos uniformes de détenus gommaient tous les indices sociaux. Il ne se liait à personne, mais un jour où j'étais prêt à tomber d'épuisement, il avait détourné l'attention du Kapo afin que je puisse reprendre mon souffle. Au bout d'une attente interminable, trois maîtres-chiens arrivèrent, accompagnés de leurs bergers allemands en laisse, et un officier se campa face à nous, jambes écartées, pour lire une déclaration. Je compris qu'un prisonnier avait tenté de s'échapper. […] On amena le détenu, le visage défiguré par les coups, les vêtements en lambeaux. Il fallait le porter tant il avait été battu. Je reconnus Jean. J'allais hurler, lorsqu'une main brune se plaqua sur ma bouche. Mon voisin me glissa en espagnol : "Tais-toi". Ils agenouillèrent Jean de force, lui placèrent un sac sur la tête... Et ils lâchèrent les chiens sur lui. […] Je ne me souviens pas des jours qui suivirent. Le garçon qui m'avait soutenu venait me voir. Dès qu'il le pouvait, il me déchargeait des tâches les plus lourdes, me glissait un peu de nourriture. C'était Lazlo. J'appris, grâce aux bribes d'espagnol que je connaissais, qu'il était gitan. Sa tribu avait été dispersée, nombre d'entre eux se retrouvaient dans les camps. »
Commenter  J’apprécie          70

4eme de couverture:
« En m’acceptant tel que j’étais, tu m’as forcé à grandir. »

Il est beau, il est intelligent, il a du goût… Will débarque dans la classe d’Agathe comme un cadeau. Un cadeau… spécial ?
Achille d’Aurède, son vieux voisin, serait-il tombé sur la tête ? Il a ouvert le parc de sa belle propriété à toute une famille de Gitans, et le moins que l’on puisse dire c’est que cela ne plait pas à tout le monde !
Quand des lycéens de la région lyonnaise voient leur quotidien croiser l’Histoire - avec un grand H – les secrets volent en éclat, et tout se bouscule dans la tête d’Agathe.
Et si la vie, sa vie, commençait maintenant ?
Commenter  J’apprécie          30
Envolée la malheureuse pocharde égarée : son heure est venue. Elle a une cause à gagner, finie la servitude.
Commenter  J’apprécie          20
Combien de temps je n'ai plus mis les pieds ici ? L'endroit n'a pas changé, la balancelle de fer forgé recouverte de son matelas de velours vert, les vitraux colorés, la petite terrasse de bois qui domine le parc ... Ici, j'ai joué à la poupée, à la princesse ... Toute seule, je me suis inventé un monde. La première fois que j'ai pénétré dans cette gloriette, le jour de mes huit ans, Achille a déclaré, avec un ton solennel qui tranchait avec sa légèreté habituelle : « C'est mon cadeau, Agathe, ici, tu es chez toi ... » Comme je le questionnais, il a lâché à contrecœur que ce refuge avait abrité les meilleures et les pires heures de sa vie. Il ne m'y dérangerait pas. « Des rires, des jeux, des rêves de petite fille, quoi souhaiter de mieux pour que la vie reprenne ici ? » a-t-il ajouté, avec une expression indéchiffrable, en me tendant la clé.
D'une voix sourde, je soupire :
« Tu sais, Bastien, Achille entretient cet endroit comme si c'était une chapelle, je suis sûre que c'est ici qu'ils se retrouvaient, qu'ils ont été arrêtés ... »
Commenter  J’apprécie          10
Je ne comprends rien à ce qu'ils racontent, mais je pressens que les allusions de Lazlo sont capitales. Pourquoi, pour qui, je ne le sais pas encore.
Commenter  J’apprécie          10
Souviens- toi ... Un jeune qui se tait, que l'on frappe, et sa seule faute est d'être différent ... La haine qui court les chemins et les Fils du vent pourchassés, comme alors ... En tant d'années, nos peuples n’ont pas progressé en humanité. Toi et moi, n'avons nous rien à apporter à l'Histoire, nous qui avons vu l'amitié fleurir sur l'horreur ?
Commenter  J’apprécie          10
Et ta mère ?
- Je crois qu'elle se doute de quelque chose mais on n'en a jamais parlé. De toute façon, elle est bourrée d'anti-dépresseurs, elle tremble devant mon père. S'il était au courant, il lui rendrait la vie encore plus infernal. Et moi ... S'il apprenait quelque chose, je me tuerais !
- Mais un jour, tout de même, quand tu seras adulte, tu sera bien obligé ...
- Jamais ! plutôt mourir !
Commenter  J’apprécie          10
Plongée dans la contemplation de ce tableau, je n'ai pas remarqué que Will s'approchait de moi. Son souffle caresse mes cheveux, j'entends sa respiration, il hésite, comme s'il allait dire quelque chose. En douce, j'appuie ma tête sur son épaule. Mais je sens un imperceptible mouvement de recul de sa part. Alors je me redresse et bafouille, faussement détachée : « Il est beau, ce mec. »
Commenter  J’apprécie          10
Elle me glisse un regard de lecteur de code barre. En un dixième de seconde, elle évalue le coût, TTC, de ce que je porte sur moi .
Commenter  J’apprécie          10
On s’aime… mais c’est impossible.
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (25) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Quiz autour du livre "Metal Melodie" de Maryvonne Rippert

    Comment Agnès manifeste-t-elle son changement de vie à chaque fois qu'elle doit prendre un nouveau départ ?

    Elle part se reconstruire dans son village natal
    Elle se coupe les cheveux
    Elle se réfugie dans la musique

    10 questions
    54 lecteurs ont répondu
    Thème : Metal mélodie de Maryvonne RippertCréer un quiz sur ce livre

    {* *}