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sur 1640 notes
Lisa 20 ans, contact Alice Keridreux, avocate, pour la représenter lors d'un procès en appel. Il y a 5 ans elle a accusé un homme de viol.

J'ai aimé le fait d'imaginer la position des uns et des autres face à ce procès, en particulier l'avocate, mais aussi le processus qui a amené à cet énorme mensonge.
Seul bémol, le titre dans lequel tout est dit, mais au moins il reste facilement en mémoire.

Bonne lecture
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S'il y a bien un roman qui a beaucoup fait parler de lui lors de la rentrée littéraire de 2022, c'est bien celui-ci. À l'heure des #meetoo, #balancetonporc, et autres accusations à l'encontre d'acteurs bien connus, il était audacieux de choisir le contrepied dans un roman parlant de viol et d'attaquer à l'erreur judiciaire et aux fausses accusations. Et puis, ce roman s'était aussi fait remarquer par sa présence surprise dans la sélection au prix Goncourt 2022. J'étais donc curieuse de le lire...

Le titre annonce directement la couleur. On a affaire à une menteuse. Lisa avoue à sa nouvelle avocate qu'elle a menti à tout le monde il y a 5 ans et qu'elle a laissé un innocent se faire condamner pour viol. Enfermée dans son mal-être à l'adolescence, en proie à de petites violences croissantes, elle a laissé les gens autour d'elle construire ce mensonge, sans jamais démentir... préférant devenir la victime que l'on plaint et que l'on respecte plutôt que de rester l'ado en perdition au sujet de laquelle on fait courir moult rumeurs...

Vu comme ça, ce roman avait tout pour plaire... Mais l'écriture est franchement simpliste, les personnages tellement caricaturaux qu'ils n'émeuvent pas du tout : la fille aux gros seins qui affolent les garçons, le pauvre bougre à l'enfance difficile qui forcément finira en taule, les profs trop zélés qui écoutent leurs élèves, le directeur qui lui ne les écoutent pas assez, l'avocate féministe qui jugent ses consoeurs... stop it !
Et malgré quelques pensées intéressantes, le livre passe à mon avis complètement côté du sujet, basculant dans la facilité et la polémique plutôt que dans la réflexion et la psychologie... j'en attendais bien plus de ce livre au titre un brin racoleur.
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Pascale Robert-Diard est une habituée des tribunaux et réalise fréquemment des chroniques judiciaires pour le journal le Monde. Elle a donc décidé d'écrire un roman qui va à contre-courant de ce que l'on peut entendre en 2024 : et si celle qui se définissait comme une victime était en fait une menteuse ?

Dès le départ, on sait déjà que la victime de 15 ans au moment des faits, est une petite menteuse. Sa nouvelle avocate, Alice Keridreux, flaire petit à petit le mensonge lorsqu'elle dépeint se qu'il s'est passé avec un plâtrier nommé Marco Lange.

Le livre est petit et efficace. L'auteure ne cherche pas ici à dédouaner la victime, simplement de chercher, je pense, à comprendre :
- Qu'est-ce qui amène une jeune fille de 15 ans à accuser quelqu'un de faits aussi graves s'ils sont faux ? Par quels mécanismes en arrive-t-on jusque là ?
- Surtout, quelles peuvent être les conséquences pour l'accusé ? Peux-t-on lui laisser le bénéfice du doute ?

Bien que fortement décrié pour être à contre-courant de la libération de la parole pour les victimes, j'ai trouvé au contraire que ce livre était intéressant dans le sens où il ne fallait pas toujours tout prendre pour argent comptant. Il est parfois préférable de prendre du recul et rechercher les faits.


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Plutôt déçue par ce roman dont j'attendais plus vu le sujet traité, et qui finalement ne fait que le survoler. Des personnages peu attachants et malheureusement très caricaturaux . Et que dire du titre qui dévoile complètement le récit... Un roman qui ne me restera pas longtemps en mémoire.
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A la sortie du livre, je me souviens de critiques parlant d'une gifle sur le mouvement MeToo.
S'il en est une, elle claque encore sur le derrière des femmes. Puisque si la parole est autorisée, elle doit être parfaite, pure.
Malgré le mouvement, la parole de la femme est toujours conditionnée et contrainte, dissoute d'un commun qui ne lui appartient pas.
Ce sont les mêmes ressorts que pour le racisme ; il suffit qu'un homme noir agresse et ce sont tous les hommes noirs qui sont agresseurs.
Pour le sexisme latent, ce sont les mêmes ressorts : une femme menteuse, et la paroles de toutes est remise en cause.
Plutôt qu'une gifle au mouvement MeToo, c'est un barômètre de la situation de la femme en Occident qu'on parcourt.
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La Petite menteuse est à mi chemin entre le roman et la plaidoirie. Ici, on embarque pour un moment qui ressemble à un plaidoyer et parfois même un procès-verbal réalisé en direct dans un commissariat. le style retenu par l'auteure peut intriguer et peut-être même apeurer le lecteur mais croyez-moi, « ça matche » comme on le dit si bien !

Ce qui est plaisant dans cette histoire c'est que la colonne vertébrale du roman n'est autre que le mensonge et les raisons qui l'entrainent, tout est construit autour de cela et donne une vraie profondeur à l'histoire. Grâce à la jeune Lisa, on s'interroge sur le regard que notre société pose sur la statut de victime et de cette immunité dont elle peut disposer sous le couvert d'un mouvement tel que Me too… même si ce dernier est évidemment parfaitement légitime.

Il faut reconnaître à Pascale Robert-Diard l'audace d'oser parler du doute que l'on peut avoir face à une potentielle victime. En effet, l'auteure n'hésite pas à pointer du doigt les erreurs judiciaires et également à tacler parfois les mouvements féministes.

Une fois commencé, ce livre vous tient en haleine et est impossible à lâcher… Lecture en apnée, nerfs en pelote, le lecteur est vraiment malmené mais malgré tout, il faut noter la justesse de ton et l'humanité qui se dégage de cette sombre histoire.
Lien : https://ogrimoire.com/2024/0..
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le roman de la journaliste-chroniqueuse judiciaire-auteure Pascale Robert-Diard, La petite menteuse aux éditions L'Iconoclaste fait partie des cinq romans sélectionnés pour le Prix du Gois 2024* par les bibliothèques près de chez moi, en Vendée dont la médiathèque de Saint-Gervais que je fréquente régulièrement.

Pour la deuxième année consécutive, j'ai le plaisir de participer en tant que lectrice à ce prix. Il s'agit donc de lire ces romans, puis de voter au plus tard le 30 avril pour celui que l'on préfère.
L'an passé, une rencontre entre les participants a eu lieu pour confronter nos avis. J'espère que cela se reproduira cette année.
La petite menteuse est un roman de société dont le point de départ est le tout proche procès en appel, cinq ans plus tard, d'une affaire de viol subi par une jeune fille de quinze ans, Elisa Charvet.
Depuis le premier verdict, l'accusé, Marco Lange, purge sa peine de dix ans de prison avec tout ce que cela implique pour les "pointeurs". L'accusé a toujours clamé son innocence.

Dans ce court roman à l'écriture au scalpel sans fioritures, factuelles et incisives, le lecteur sait dès le départ à quoi s'en tenir grâce au titre du roman.
Nous comprenons donc que nous allons plutôt assister au décortiquage de l'enchaînement des différentes phases de cette affaire judiciaire pour la comprendre et surtout comprendre ce qui a conduit Elisa à mentir.
Tout au long du roman, c'est le point de vue d'Alice Kéridreux qui nous est présenté, l'avocate que choisit Elisa pour sa défense pour ce procès en appel car celle-ci est une femme, alors que pour le premier procès elle fut défendue par un avocat.


N'oublions pas que depuis le mouvement #MeToo mondial qui a encouragé les femmes à prendre la parole sur la violence sexuelle subie, ce sujet de société a un impact majeur sur ce type de procès et sur les enjeux liés au féminisme en général.
D'ailleurs Alice se rend compte combien les choses évoluent. Elle se souvient combien il n'a pas toujours été aisé de prendre sa juste place parmi ses collègues en tant qu'avocate.
Lisa est une adolescente de quinze ans qui est un peu perdue.
Elle est précoce et ses seins attirent le regard des jeunes garçons de son collège qui lui demandent des faveurs sexuelles. Elle semble ne pas être farouche et accepter cette situation. Jusqu'au jour où pour couper court au risque de voir une vidéo circuler, désemparée, elle perd pied et s'enfonce dans la dépression.
Constatant que son amie Marion et deux professeurs de son collège font tout pour l'aider à exprimer son mal-être, elle leur révèle subir des agressions sexuelles de l'ouvrier au passé trouble qui travaille chez ses parents.
Tout s'enchaîne car elle trouve du réconfort dans le fait que tous, l'institution du collège, les gendarmes, sa famille, son amie, la justice, croient en sa parole et la respectent. Tout à coup, elle qui se sentait un peu la laissée pour compte, constate que l'on s'intéresse à elle.
A partir de là, la jeune fille s'enferrme dans son mensonge.

Tout l'intérêt du roman de Pascale Robert-Diard réside dans la démonstration du mécanisme psychologique qui conduit la jeune fille à mentir. Elle se sent comme dans un cocon et peu à peu son mensonge la dépasse et la piège.
Au moment du procès en appel, Lisa est majeure. Elle a mûri et décide de rétablir la vérité...

Les réflexions de l'avocate nous font réfléchir sur la valeur et la portée de la parole. Il n'est guère aisé d'affirmer que celles-ci traduisent iummanquablement, de façon manichéenne, la vérité ou le mensonge. Elles nous les montrent plus complexes.
Il est aussi question de la somme de courage qu'il faut pour oser revenir sur sa parole, avouer que l'on a menti, dans un contexte sociétal où tout est enfin prévu pour accorder un juste crédit aux dénonciations exprimées par les femmes et les enfants. Dans le roman d'ailleurs, des personnages suggèrent que Lisa ne devrait pas revenir sur ses déclarations mensongères !
Par ailleurs, l'auteure analyse combien les jurés, suivant qu'ils soient homme ou femme, jeune ou vieux, de telle ou telle profession, peuvent être influencés non seulement par le désarroi d'une jeune fille ne trouvant pas d'autre solution que de mentir, que par le repentir sincère de cette même jeune fille désirant enfin parler.
La mécanique judiciaire y est également largement "radiographiée".

J'ai beaucoup aimé ce livre dont je n'avais jamais encore lu les oeuvres de l'auteure.




Lien : https://www.emmacollages.com..
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Le roman de l'apaisement ?
Lisa a 20 ans. Il y a cinq ans, elle a accusé un homme de l'avoir violée, et il a été condamné à dix ans de prison. Il a fait appel, et pour ce nouveau procès, Lisa souhaite être défendue par Alice Keridreux, parce qu'elle a des choses à raconter, qu'elle pense pouvoir exprimer plus facilement auprès d'une femme qu'auprès de l'avocat parisien initialement choisi par ses parents. Et Lisa a beaucoup de choses à raconter…

Voici un roman court mais très dense, très intense, et très intelligent. Pascale Robert-Diard est chroniqueuse judiciaire, elle maîtrise son sujet et son récit est extrêmement bien écrit, concis et précis, avec une froideur toute juridique. Ses personnages ne sont pas particulièrement sympathiques, mais chacun peut se reconnaître dans leurs doutes, hésitations et interrogations, et c'est captivant.
L'auteur aborde le sujet des violences faites aux femmes sans en faire une diatribe anti-patriarcale, mais en pointant les défaillances sociétales. Elle s'attarde notamment sur les excès parfois portés à la parole des victimes, au motif (justifié) qu'elle n'a été que trop minimisée par le passé. Ce point vaut d'ailleurs un échange perturbant entre Keridreux et la compagne de son fils. Pascale Robert-Diard dissèque avec acuité le basculement actuel des relations hommes-femmes, mais n'est jamais à charge : tous les points de vue sont convoqués. Ce faisant, elle rappelle qu'une remise en question des schémas de pensées jusqu'alors tolérés est réellement en cours, qu'un retour en arrière est peu probable, mais qu'il faudra du temps pour que les réflexes s'adaptent.
Récit qui prête à réflexion, donc, mais où se mêle une intrigue étrangement haletante et magistralement maîtrisée.

C'est donc un roman passionnant, tout en nuances, qui tire un bilan post-MeToo à un instant T sans sombrer dans la furie misandre –et un tel recul fait du bien, enfin.
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J'ai aimé l'écriture de l'auteure et cette façon de voir les choses autrement. La victime a menti et fait accuser un homme à tort, parce qu'à un moment donné, c'était son unique échappatoire et que ce scénario était le plus plausible. le mensonge s'oppose-t-il à la vérité ? Pas si simple...
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Livre très rapide à lire, très prenant. Traitant des actualités sociétaires actuelles il permet une vision sur les erreurs judiciaires lors d'un procès qui accuse d'un viol mais aussi sur l'influence des jeunes gens à cette fâcheuse période du collège.

N'étant pas si loin de mes années collèges cela m'a replonger dans certains conflits digne de collégiens (jamais autant poussé bien sûr.).

Un sujet sensible abordé par une vision détaillée et une main bien en clin au sujet
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