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Dix-huit cent soixante quatre, un navire Yankee s'ancre en baie de Cherbourg, jusque là ce serait banal mais dans la rade se trouve un navire sudiste, nous sommes en pleine guerre de Sécession et le blocus en a fait un navire errant.
Encore une page d'histoire passionnante, une peinture de la France de Napoléon III .
C'est l'apparition des toutes premières stations balnéaire : Cherbourg, Deauville… et de leurs casinos, promesse d'un argent facile.
C'est aussi pour Mathilde des Ramures, le glas de sa fortune et de la dot de sa fille.
Théophile Coupet, journaliste chargé des inaugurations et de la rubrique mondaine, venu de Paris, voudrait des événements politiques.
Zélie, jeune ouvrière à la langue bien pendue, va devenir femme de chambre, la guerre empêchant les filatures de coton de fonctionner.
Tout se met en place pour que Cherbourg connaisse une incroyable journée qui changera quelques vies avec le duel des deux navires.
C'est aussi la fin d'une époque que je connais fort peu : les débuts de l'industrialisation, l'argent devient le maître du monde et l'esclavage est aboli.
C'est aussi Napoléon III qui défie les États-Unis toujours en quête de domination et de nouveaux territoires. Il envoie Maximilien et Charlotte de Habsbourg au Mexique pour y régner (tout en espérant ouvrir une route au coton des confédérés)
Malheureusement ses plans n'aboutiront pas et Maximilien connaîtra une triste fin.
Gwenaële Robert nous offre un roman passionnant aux multiples feux d'artifice, d'une écriture fluide, avec la description d'une société à venir, et une réflexion sur ce qui fait bouger le monde. Encore une auteure que je relirai avec plaisir.
Une belle réussite de la rentrée 2022.
Merci aux éditions du Cherche Midi
#Souslesfeuxdartifice #NetGalleyFrance
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Que Dieu me savonne !
Et que Li Tian me pardonne, voilà qui n'est pas commun, une rentrée littéraire "sous les feux d'artifice" !
C'est que Gwenaële Robert a fait les choses en grand.
Deux feux d'artifice tirés conjointement divisent ce livre en deux parties ...
Le Mexique ou Cherbourg ?
Une bataille navale ou la fête ?
Du journalisme mondain ou un brutal reportage de guerre ?
De l'Histoire ou de la romance ?
Ce roman historique, "sous les feux d'artifice", vient de paraître aux éditions "les Passe-Murailles".
Il a été publié juste à temps pour faire partie de cette rentrée littéraire qui, plus que d'habitude, aura tenu ses promesses de bonnes lectures.
En ce mois de juin 1864, Charlotte et Maximilien arrivent au Mexique pour s'asseoir sur le trône chancelant que leur a offert Napoléon III ...
Et Théodore Coupet, journaliste mondain au journal parisien "la vie française", vient d'être envoyé à Cherbourg pour y couvrir l'inauguration du nouveau casino ...
Théodore est maussade.
On le comprend.
Il est envoyé à Cherbourg pour un reportage qu'il n'a pas envie de faire.
Et puis, la campagne normande vue du train, c'est un coup à vous fiche le cafard.
Et puis, il pleut ...
Mais Théodore, s'il n'avait pas voyagé en troisième classe, s'il avait pu lire le livre de Gwenaële Robert durant son voyage, s'il avait pris le temps de le finir ...
Théodore aurait eu moins le bourdon !
Il aurait découvert un roman historique prenant dont il est un des personnages principaux.
D'ailleurs, Coupet est un nom bien choisi pour se fondre dans le bocage !
Car en Normandie, on ne dit pas :
"ce que tu prétends est stupide ou prétentieux".
On dit :
"Mais où qu'c'est-y qu'tu preins ton cid', t'cheu Coupet" ?
Bref, Théodore Coupet n'a pas pu lire ce livre à cause d'un paradoxe temporel que l'on ne perdra pas de temps à démontrer ici.
Et c'est dommage !
Car c'est un bon roman, bien écrit par une auteure qui a su y distiller finement tous les ingrédients nécessaires au genre.
Elle y a même glissé, chose rare en la matière, quelque peu de sensibilité qu'elle n'a pas laissé s'étaler pourtant jusqu'à la sensiblerie.
Tout est bien dosé dans ce roman.
Le récit est crédible et captivant.
Les personnages sont attachants.
La lectrice, et même le lecteur, durant quelques 250 pages, vont se faire un sang d'encre pour le capitaine Semmes commandant le bâtiment sudiste l'Alabama, pour Charlotte et maximilien, pour Zélie et pour Mme des Ramures.
Hors de question de refermer ce livre avant que ...
Par contre, inutile de chercher la rue du blé qui se nomme en réalité la rue au blé.
J'ai presque honte de ce petit pinaillage géographique !
En tout cas je remercie, Gwenaële Robert de m'avoir, le temps de la lecture de son livre, transporté presque jusqu'à la maison, à quelques kilomètres de Cherbourg, et de m'avoir offert un agréable et intelligent moment de lecture.
Merci aux éditions "les Passe-Murailles" dont la belle devise semble prometteuse d'un exigeant choix éditorial.
Et merci à la "masse critique" qui encore et toujours a joué la carte de la découverte.
C'est une bonne pioche pour le livre de Gwenaële Robert !
Qu'il serait dommage de manquer dans cette rentrée littéraire ...





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Par un matin de juin 1864, un bateau yankee, le Kearsarge, mouille en rade de Cherbourg et vient provoquer l'Alabama, une corvette appartenant aux confédérés. le capitaine de la corvette est confiant dans la solidité et la sûreté de son vaisseau et regarde sans se laisser impressionner le bateau qui fait des manoeuvres d'intimidation.

Nous sommes en pleine guerre de Sécession, la France qui importe du coton du Sud est en mauvaise posture : pas de coton implique la fermeture des filatures. Il est donc urgent que le Sud gagne pour que le commerce reprenne.

C'est l'époque des bains de mers, des cures, lancée par l'impératrice Eugénie, et Cherbourg tient à inaugurer son casino en grande pompe, feux d'artifice et accès aux tables de jeux. On attend l'arrivée des Parisiens pour ce week-end (cela ne s'appelle pas encore ainsi !). Théodore Coupet, journaliste en charge des potins mondains, alors qu'il rêve de la rubrique politique, est envoyé sur les lieux pour couvrir les festivités et il fait la connaissance de Mathilde dont le mari s'est ruiné au jeu, alors qu'il faut payer la dot de leur fille.

Qui dit jeu, dit enrichissement possible ou au contraire ruine. Ce qui donne des idées à Mathilde et Théodore : organiser un pari sur la bataille qui va opposer les bateaux américains.

En même temps, Charlotte, la fille du roi Léopold Ier de Saxe-Cobourg, qui vient d'épouser Maximilien de Habsbourg, hérite ainsi du titre d'impératrice du Mexique, couronne dont personne ne voulait, et même Napoléon III semble surpris que le couple ait accepté ce cadeau empoisonné. de surcroît la nuit de noces de Charlotte ne n'est pas passée comme prévu : les deux époux ont dormi côté en côté et rien ne s'est passé.

Après un voyage harassant, le couple débarque dans un pays à feu et à sang, où il n'est pas très bien accueilli : le palais qui les attendait ne peut les recevoir et ils vont parcourir dans une calèche aux couleurs de la République, des chemins particulièrement difficiles : ils arrivent couverts de poussière, et Charlotte sent bien qu'ils font l'objet de moqueries.

J'ai aimé ce récit à deux voix, les Habsbourg au Mexique, et Cherbourg qui se transforme en Casino géant, sur fond de bataille navale. On ne peut pas dire que les Habsbourg apparaissent sous leur meilleur jour : Charlotte a appris la politique auprès de son père et elle se rend bien compte de leur situation, alors que Maximilien se livre à la chasse aux papillons entre deux plongées dans la mélancolie…

Gwenaëlle Robert raconte très bien les évènements, tant politiques que les paris, avec un style incisif qui rend la lecture agréable. Je gardais un souvenir assez confus de « l'expédition au Mexique » de Napoléon III, de l'essor des bains, des cures, sur fond de travaux haussmanniens mais cela remontait à très loin, et la couronne des Habsbourg m'était complètement sortie de la mémoire.

Bref, un roman agréable à lire, mais dont la fin m'a laissée perplexe, car en fait, cela n'en est pas une, notre histoire, notamment celle ce rapportant à Théodore, Mathilde et la jeune femme qui recueille les paris se termine en queue de poisson…

Un grand merci à NetGalley et aux éditions du Cherche Midi qui m'ont permis de découvrir ce roman et son auteure

#Souslesfeuxdartifice #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Ah Dieu! que la guerre est jolie

Un combat naval entre Confédérés et Yankees a eu lieu au large de Cherbourg. C'est cet épisode aussi improbable que saisissant que Gwenaële Robert retrace dans ce roman plein de bruit et de fureur qui a attiré les foules sur la côte normande.

Charlotte a épousé Maximilien. Elle est désormais impératrice du Mexique et débarque pleine d'espoir en Amérique centrale, ne sachant pas que Napoléon III lui a offert une illusion, sans compter le dédain affiché par son mari à son encontre. Car l'armée française s'enlise dans une guérilla incompréhensible, notamment à cause d'une totale méconnaissance du terrain. «Finalement, ces Mexicains mal armés, indisciplinés, montraient une forme d'acharnement qui ressemblait au courage et mettaient en déroute les meilleurs soldats du monde». Autrement dit, son voyage de Veracruz à Mexico sera tout sauf une sinécure.
Pendant ce temps, Théodore Coupet, journaliste à La Vie française est envoyé en reportage à Cherbourg. le spécialiste des potins mondains va couvrir l'inauguration du casino, mais rêve d'un scoop qui lui permettrait de gagner du galon. Peut-être que l'arrivée conjointe dans la rade de l'Alabama, navire sudiste, et du Kearsarge le Confédéré, lui offrira cette opportunité. Car on murmure que le capitaine sudiste, «cette tête brûlée de Semmes», entend engager la bataille contre son ennemi du nord. Assistant aux préparatifs, le reporter qui rêvait d'aller couvrir la guerre de Sécession, constate avec plaisir qu'elle «vient à lui pour l'arracher à la médiocrité de sa vie.»
L'idée qui germe alors dans sa tête pourrait même lui permettre de faire d'une pierre deux coups. Il suggère à Mathilde des Ramures, qui a trouvé refuge à Cherbourg, de parier sur la victoire du Nord, qu'il croit inéluctable, et refaire ainsi une partie de sa fortune. Car son mari flambeur les a entraînés vers la ruine et a été contraint de suivre le corps expéditionnaire au Mexique. Une belle occasion de se rapprocher de cette femme troublante. Mais pour ne pas éveiller les soupçons, il va charger Zélie Tissot, la jeune fille croisée dans le train, d'effectuer les transactions. Car la foule se presse sur la Côte. Ce combat est pour tous les curieux un formidable spectacle et un jeu qui peut même leur rapporter gros. La poudre va parler…
Tout comme c'est le cas de l'autre côté de l'Atlantique où le plan conçu par Napoléon III pour mettre fin au blocus en établissant un couloir de contournement par le Mexique piétine depuis deux ans déjà. Il y a pourtant urgence, car le blocus qui empêche les livraisons de coton asphyxie la soierie lyonnaise, la rubanerie stéphanoise, la broderie lorraine et de manière générale toute l'industrie textile. Sous les feux d'artifice, c'est bien l'inquiétude qui domine car l'issue des combats reste bien incertaine.
C'est à cette période-charnière de l'Histoire, au moment où le commerce se mondialise, que Gwenaële Robert a consacré le temps du confinement. Une période qui lui a permis de se plonger dans son abondante documentation et concrétiser son projet de roman, né après une visite à Cherbourg et plus particulièrement au cimetière. C'est là qu'elle a découvert les tombes de George Appleby et James King du CSS Alabama et, à leurs côtés, de William Gowin de l'USS Kearsarge. Nourrie des chroniques de l'époque, elle a parfaitement su retranscrire l'ambiance et l'atmosphère du XIXe siècle, ajoutant à son scénario les intrigues qui rendent la lecture si plaisante. On ne s'ennuie pas une seconde et on en apprend beaucoup. Bref, c'est une belle réussite.


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Quand la guerre de Sécession s'invite en Normandie…

L'été 1864 débute tout juste à Cherbourg où les élus locaux sont bien décidés à tirer bénéfice de la fête impériale que Napoléon III propose au pays en guise de projet politique, afin d'en profiter pour attirer jusque dans le Cotentin ces Parisiens qui ne jurent que par Cabourg ou Dieppe.

L'inauguration des nouveaux Bains et du casino attenant sont au programme ce week-end là, quand débarque au port l'Alabama, navire guerrier sudiste venu s'abriter, recharger en charbon et débarquer quelques prisonniers de guerre, vite suivi par le Kearsarge, bâtiment Yankee qui l'attend au large pour en découdre.

Et d'un seul coup, c'est la guerre civile US qui s'invite sans prévenir en Normandie, faisant de la bataille navale qui s'annonce, une attraction supplémentaire du week-end. Mais aussi une opportunité d'article prometteur pour le journaliste mondain Théodore Coupet et un potentiel retour de fortune pour Mathilde des Ramures, noble ruinée improvisée bookmaker.

Pourtant, le conflit d'outre-Atlantique n'est pas si éloigné des intérêts de la France, comme en témoigne l'envoi par l'empereur de Charlotte de Habsbourg et de son mari Maximilien au Mexique, pour en occuper le trône. Car le Mexique est la seule issue pour faire sortir le coton des états du Sud, bloqué par la guerre. Et sans coton, l'industrie textile française est à l'arrêt.

Multipliant les angles et les histoires (sans toutefois toutes les mener à leur terme), Sous les feux d'artifice de Gwenaële Robert est le récit de mondes qui s'achèvent. En Amérique où les 34 États nordistes du Nouveau monde sont inexorablement appelés à prendre le dessus sur les 11 États confédérés ancrés dans le passé esclavagiste. Au Mexique où « l'importation » de souverains européens ne passe plus et où la révolte gronde.

« C'est la marche du monde. Les États du Sud appartiennent au passé. Leur aristocratie un peu frelatée, leur économie fondée sur la terre, leur mode de vie… Ce sont des restes d'ancien régime. Tout cela sera balayé par la révolution industrielle. On n'entrera pas dans le XXe siècle avec du coton et des esclaves, c'est… c'est impossible. »

Mais aussi en France où l'on veut continuer à croire que la fête peut durer alors que la révolution industrielle annonce déjà les grands bouleversements économiques, politiques et sociaux à venir. Croire aussi qu'elle peut toujours influer sur le cours de l'histoire derrière son apparente neutralité : « Si le Nord est victorieux, j'en serai heureux, mais si le Sud l'emporte, j'en serai enchanté » aurait dit l'empereur.

Ce monde qui bascule et qui regarde en l'air les feux d'artifices alors que le sol glisse sous ses pieds, Gwenaële Robert l'illustre à travers sa galerie de personnages à la croisée de leurs chemins de vie : Maximilien, roi d'opérette, déjà fou et obsédé par la chasse au papillon et bientôt mort ; Charlotte la princesse belge, qui se rêvait reine et se découvre exilée dans un palais peuplé de cafards.

Et aussi Semmes, le capitaine de l'Alabama, auréolé de ses 69 victoires navales, qui masque derrière le panache et l'honneur, sa lucidité devant la défaite assurée ; Théodore, à la plume mondaine qui rêve d'articles politiques publiés en Une ; et Mathilde, qui dans sa déchéance, n'aspire plus qu'à offrir à sa fille, la dot qui lui permettra de ne pas avoir la vie de sa mère.

Enfin il y a Cherbourg, qui le temps d'un week-end, se sera rêvée à l'égal du Deauville de Morny. Mais elle « aura beau se parer des oripeaux du divertissement, la ville demeurera un port militaire, avec son arsenal et ses moeurs un peu rudes (…) Cherbourg, un jour, redeviendra ce qu'elle n'a jamais cessé d'être, une ville de garnison qui s'est, un temps, déguisée en cocotte pour obéir aux injonctions de la fête impériale. »

Sous les feux d'artifice est une belle surprise de cette rentrée littéraire, rythmé, documenté et impossible à lâcher avant la fin. On aurait grand tort de ne pas s'y précipiter…
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Pour son nouveau roman , Gwenaële Robert nous entraine en 1864 au Mexique avec l'Impératrice Charlotte de Habsbourg découvrant le pays "offert "à son époux Maximilien pour régner sur un peuple qui ne demande que son indépendance, cadeau empoisonné de Napoléon III qui a envoyé là-bas des troupes de soldats qui ont bien du mal à combattre les rebelles , la méfiance de la population et la maladie qui décime les hommes.

De l'autre coté de l'océan, un journaliste Théodore Coupet, relégué aux événements mondains par son journal La Vie Française est envoyé à Cherbourg pour relater l'inauguration du casino .

Hors , la veille de l'événement, un bateau, l'Alabama entre dans la rade . Symbole de la guerre de sécession qui s'essouffle aux Etats-Unis, ce vieux voilier est commandé par le capitaine Semmes, un sudiste, qui devient la coqueluche du petit microcosme bourgeois et bien pensant de Cherbourg. Ce bateau est bientôt rejoint au large par le Kearsage , sloop de guerre nordiste résolu à combattre .

Malgré l'accueil à Mexico , Charlotte de Habsbourg ne s'habitue pas à ce pays hostile et ne voit que l'hostilité et la misère des mexicains . le feu d'artifice donné en l'honneur du couple impérial est vécu par elle plus comme une menace qu'un triomphe , ce qui dénote la lucidité de cette femme intelligente mais conditionnée par son statut et sa famille royale, et délaissée par un époux plus intéressé par la chasse aux papillons qu'aux affaires d'état . Un abandon qui reflète aussi celui de l'Europe et en particulier de Napoléon III .
"Une nouvelle ère, dirait-on, s'ouvre pour les peuples, indépendamment des cours européennes, loin de leur manigance et sans leur consentement "

A Cherbourg, Théodore Coupet fait la connaissance de Mathilde Des Ramures, une femme abandonnée par son mari ruiné au jeu . Alors que le feu d'artifice pour l'inauguration du casino est éclipsé par la perspective de la bataille navale, ils montent ensemble un stratagème pour gagner facilement de l'argent...

Sarcasme et vanité côtoient les gens du peuple et laissent un amer goût de superficialité alors que le Nouveau Monde cherche aussi à s'affranchir des colonisateurs et des exploiteurs . le coton qui a fait la richesse n'arrive plus , le Sud esclavagiste vit ses dernières heures à travers le baroud d'honneur de l'Alabama .
"Il sait que la roue tourne et qu'elle entraine le Vieux Monde vers l'abîme "

Une tranche de l'Histoire que Gwenaëlle Robert, comme dans ses précédents romans, rend romanesque avec des personnages forts et attachants et dont la lecture est fort plaisante .
#Souslesfeuxdartifice #NetGalleyFrance
Je remercie NetGalley et les Éditions Le Cherche Midi
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Lorsque Charlotte Saxe – Cobourg, fille du roi De Belgique et son jeune époux Maximilien Hasbourg, acceptent la couronne du Mexique, territoire dont personne ne veut, Napoléon III en est le premier surpris.
A 24 ans, la jeune femme devient impératrice du Mexique. Elle est pleine d'espoir pour sauver ses noces non consommées « Enfin vengées dans la moiteur de la jungle mexicaine. »
L'accueil est loin de celui espéré, les désillusions ne tardent pas pour la jeune femme sensible, vive, fière, intelligente et cultivée.
De l'autre côté de l'Atlantique à Cherbourg, Théodore Couplet, journaliste, doit couvrir l'inauguration du nouveau Casino de la ville.
Cet évènement mondain, se trouve occulté par l'arrivée de l'Alabama, navire sudiste, bientôt rejoint par le Kerseage, bâtiment nordiste.
Face à la bataille imminente, les paris vont bon train.
Roman après roman, Gwenaële Robert réussit à mêler intimement la vie de ses personnages à celle de l'époque.
J'ai aimé retrouver la plume précise et élégante de l'auteure qui a réussi, une nouvelle fois à m'embarquer dans un voyage au long cours avec des personnages attachants pour certains, détestables pour d'autres, toujours parfaitement décrits.
Merci à NetGalley et aux Editions le Cherche Midi qui m'ont permis cette lecture en avant-première.
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C'est toujours un plaisir pour moi de lire Gwenaële Robert parce qu'elle excelle dans des genres littéraires différents (roman historique, roman d'amour, roman policier). J'apprécie plus particulièrement lorsqu'elle nous raconte L Histoire "par le petit bout de la lorgnette" car elle a le don d'enchâsser plusieurs événements historiques, qui n'ont apparemment rien à faire ensemble, et de tisser entre eux une trame romanesque en mêlant personnages réels et personnages fictifs.
Après le Dernier Bain et Never Mind, Gwenaële Robert réitère, dans ce roman-ci, ce procédé de roman choral, d'enchâssement.
Avec brio, elle nous transporte de Cherbourg à Mexico, de Mexico à Cherbourg, deux villes, deux continents, deux mondes, que séparent un océan, un univers.
1864, à Cherbourg, ville portuaire, besogneuse et ouvrière, les huiles s'agitent afin d'inaugurer le prétentieux Casino-Bains de mer, destiné à attirer les riches parisiens et les détourner de Deauville, et à faire oublier à ses habitants la misère dans laquelle ils ont été précipités depuis la fermeture des filatures de coton ; la "famine du coton" l'appellait-on générée par le protectionnisme industriel voulu par les États du Nord. Que cette guerre, tout là-bas aux États d'Amérique, est loin pour les Cherbourgeois .. pas tant que cela, car à son large, le sloop sudiste l'Alabama et le sloop nordiste, le Kearsage, se toisent avant de se livrer un duel sanglant sous les yeux ébahis et ravis de tous les badauds et touristes venus s'encanailler dans le Casino flambant neuf.
A 9 000 km de là, Charlotte et Maximilien de Habsbourg débarquent au Mexique, nouvellement adoubé couple impérial de ce pays où personne ne les attend ; ce parachutage fomenté par Napoléon III, sera funeste pour les deux jeunes gens.
Quel rapport entre ces trois événements si ce n'est l'imagination romanesque de Gwenaële Robert qui mêle aux vrais protagonistes de ces pages d'histoire d'attachants personnages fictifs : Zèlie, la jeune et effrontée ouvrière nouvellement femme de chambre au casino, Théodore, journaliste avide de quitter les colonnes des chroniques mondaines pour s'occuper de grands sujets sérieux, Mathilde, la bourgeoise ruinée et abandonnée.
Les chapitres se suivent avec un jeu de miroir, de face à face ; avec brio, Gwenaële Robert nous transporte d'un lieu/d'un personnage à l'autre sans rupture ; la construction habile de ce roman donne un rythme fluide, vif, sans temps morts.
Merci à la Masse Critique de Babelio et aux éditions Les Passe-Murailles de m'avoir permis de découvrir ce dernier roman de Gwenaële Robert.
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1864. Alors que la guerre de Sécession fait rage aux États-Unis, un navire sudiste, l'Alabama, va accoster à Cherbourg. le commandant Semmes doit faire quelques arrangements avant de partir. Pourtant, un navire nordiste, le Kearsarge, va à son tour faire son apparition sur les côtes. Un combat se prépare, pendant que de l'autre côté de l'océan, les empereurs Maximilien et Charlotte s'apprêtent à prendre possession de leur nouveau royaume, au Mexique.

Ce roman a été pour moi un véritable coup de coeur. L'auteure a un vrai talent de conteuse, et en mélangeant grande Histoire à la petite histoire, elle nous livre ici un roman passionnant de bout en bout, et abordant un événement historique peu rencontré en littérature.

En effet, ici, l'auteure nous propose de découvrir cette naumachie qui a eu lieu sur les côtes de Cherbourg. Je ne connaissais pas ce passage historique. L'auteure nous en donne tous les détails, mais sans jamais donner une sensation de lourdeur. Elle a très bien réussi à romancer son histoire.

J'ai pu ainsi suivre l'histoire de Théodore, journaliste mondain, qui aspire à bien plus. Il fera la rencontre de Mathilde. Ce sont deux personnages très bien esquissés, et l'auteure a su intégrer leur histoire personnelle dans le contexte historique.

La plume de l'auteure est d'une grande douceur. Avec un style clair et élégant, elle a réussit à me captiver tout au fil du roman. Les chapitres alternent entre l'histoire de Théodore et Mathilde et celle des empereurs Maximilien et Charlotte. Je ne me suis jamais ennuyée.

Un roman historique passionnant dans lequel l'auteure mêle habilement les genres. J'ai été captivée par ce récit et par une plume tout en finesse. Je recommande cette lecture sans hésiter.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Une fois n'est pas coutume, dans Sous les feux d'artifice, Gwenaële Robert nous invite à découvrir une page méconnue de notre histoire.
Histoire mondiale, pourrait-on dire, ici.
De ces événements qui échappent à notre attention, dans l'immensité d'un si riche passé historique.
1864.
Napoléon III au pouvoir.
Alors qu'il vient d'envoyer Maximilien de Habsbourg et son épouse Charlotte, pour un règne éphémère au Mexique, c'est sur nos côtes françaises que va se produire l'incroyable.
Cherbourg est en fête.
On inaugure son Casino.
C'est la foule des grands jours.
C'est pourtant en mer que se prépare le spectacle.
La guerre de Sécession (qui, comme le répétait à foison, Roger Pierre, à  son complice de scène, Jean-Marc Thibault dans un célèbre sketch, "a cessé c'est sûr, sans que l'on sût, si, plus nombreux les Sudistes auraient bel et bien mis la pâtée aux Nordistes") s'invite en France.
Oui, vous avez bien lu.
La corvette confédérée Alabama et son équipage épuisé par des mois de combats maritimes, est arrivé au port de Cherbourg.
Auréolée de faits glorieux, chargée de prisonniers et d'un fabuleux trésor.
Mais voilà qu'arrive le Kearsarge, un navire de guerre Yankee, bien décidé à en découdre avec son ennemi sudiste.
Gwenaële Robert va donc, simultanément, dans un roman captivant, nous faire revivre ces deux événements.
L'arrivée et l'installation de l'impératrice au Mexique et la bataille qui se profile entre les deux bateaux au large des eaux territoriales françaises.
Le décor est planté.
Installez-vous confortablement, munissez-vous de votre longue vue et assistez au spectacle.
L'autrice se charge de vous le faire vivre au plus près.
Si vous tendez l'oreille, vous entendrez même les coups de canons et, peut-être, pousserez-vous de grands "Ahhhh !", ou de forts "Ohhhhh !", en écho au choeurs des curieux réunis ce jour là, sur cette côte du Cotentin.
Évidemment, il y a des vies en jeu.
Moi, je me suis régalé.
C'est sûr, j'adore cette romancière et j'ai hâte de lire son prochain opus.
 
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