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Loulou a déménagé à Tours. C'est écrit à la première page. Alors je l'ai suivi, installé à la terrasse du Pale, rue Colbert, lieu plus intime pour boire une pinte entre quatre yeux qu'une place bondée de plumes et de bruit. Et depuis je l'attends, son sourire, sa timidité, sa fragilité. Je peux l'attendre longtemps, ça fait plus de quatre romans que je l'attends, depuis son premier coup de poing qui m'a uppercuté la gueule et les tripes, plusieurs pintes se sont même écoulées comme le flot de la Loire qui s'est crue en pleine crue hivernale.

Oui, « Je l'aime » disait-elle dans son précédent roman… Moi aussi, « je l'aime », j'aime son écriture, l'émotion que je reçois en échange de ses pensées, souvent sombres, souvent tristes, mais la vie est la vie, il y a celles et ceux qui étalent leur cervelle entre les rails d'un métro, celles qui ne disent ni oui ni non mais qui depuis ont peur, peur du vide, peur du noir, peur de la vie, celles qui écrivent - foutrement bien. Alors dans de telles circonstances les pensées sont à l'image de ce sang, rouge virant au noir qui glisse le long des veines, sombres, elles entrent dans une zone grise, tu as beau croire à l'espoir ou à la colère, rien n'effacera ces images qui te hantent depuis tant d'années.

L'écriture devient ainsi une façon de se croire encore un peu en vie. Pendant une ou deux phrases, on a l'impression de vivre et de partager quelque chose. Et chaque phrase que je lis de Loulou me percute, m'assomme dans les cordes, me met un genou à terre. Mais je ne plie pas, je me relève, toujours prêt à reprendre un coup, un jab dans les côtes ou un crochet dans la face triste de mon ring. Je perçois chacun de ses romans comme un combat de boxe, sans arbitre, juste elle et moi où j'encaisse ses maux, et où ça cogne toujours plus fort en moi, à l'intérieur, là, juste là, bam bam bam, là où le coeur bat encore un peu. Loulou, elle me bouleverse, tout simplement. Alors au Pale de la rue Colbert, je l'attends (si elle me lit).
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Livre coup de poing. Pas vraiment rédigé. Balancé dans la gueule d'un certain milieu. Celui dont on entend tout le temps parler. Celui des artistes essentiellement. Les artistes du corps, de la beauté intérieure. Qu'il faut traduire par intérieur des cuisses. Au minimum.
Pas trop de réflexion dans ce brûlot, un cri. Non, un râle car il n'est pas très bruyant. Presque pas surprenant tellement on s'est habitué.
Après tous ces témoignages concordants, plusieurs questions se posent, après cette lecture, aux esprits simples (moi) :
- Où sont les parents ? Quelle a été leur éducation ? En lisant la fille, j'ai éprouvé quelque chose qui ressemble à du mépris pour le père dont j'ai pourtant apprécié le dernier livre. Se faire violer à répétition (c'est le cas, c'est écrit) depuis l'âge de 11 ans par tous les garçons qui passent exige une bonne dose de je-m'en-foutisme de la part des parents.
- Les mannequins, les Miss truc qui défilent, à la limite de poids et d'âge, c'est toujours d'actualité non ? C'est quand même bien que la beauté intérieure mentionnée plus haut fait toujours son petit effet à toute une partie de ceux qui regardent, ceux qui organisent, ceux qui se les payent (désolé, c'est le terme, même si c'est indirect et pseudo-consenti). C'est donc encouragé implicitement par les tenanciers de notre belle société ?
Allez, je parie que dans vingt ans, à l'ouverture de ma dernière session de Babélio (je suis optimiste vous notez), je tomberai sur un livre de la belle-fille, de l'ex(e) de M. le Photographe, M l'Écrivain, M. le Journaliste, M le Réalisateur, M. le Chanteur qui racontera comment elle a été victime et comment tout cela doit cesser. Hashtag mi toutou.
C'est donc que cela aura continué ?
Évidemment car il n'y a qu'un seul moyen de faire cesser cela. C'est d'abolir les rapports de domination. Tous les rapports de domination. Voilà pourquoi cela continuera, sous une forme, sous une autre, et que les bonnes âmes qui s'en émeuvent médiatiquement perpétueront à leur échelle les causes de ces drames individuels.
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Qui ne dit mot consent ?
La fille qui ne disait jamais oui, mais qui ne savait pas dire Non.
Sois belle et tais-toi.
Je peux en trouver des titres à ma chronique de Zone grise de Loulou Robert.
Un récit émouvant, éprouvant, choquant parfois.
Pas une vengeance.
C'est l'histoire d'une vie volée, une vie violée.
Sous sa plume, pas de hurlements.
Juste la douleur, juste la haine, contenues.
Chaque lecteur appréciera à sa façon.
Moi, cette lecture m'a troublé.
Parce que je suis un homme, un père, et même un grand-père.
Ce livre, c'est son "J'accuse".
Pourtant, elle ne donne pas de nom, pas plus qu'elle ne portera plainte contre ceux qui ont abusé d'elle.
Notamment, ce photographe dont elle cache l'identité derrière une seule lettre.
Comme pour les autres, d'ailleurs.
Petite fille, ado, jeune femme, ils se sont servis.
Le mot est fort ? C'est volontaire.
Une main, un doigt, une langue, une verge.
Parce qu'innocente, parce qu'ignorante, parce que silencieuse.
Parce que petite fille elle ne savait rien et s'imaginait grandir.
Parce qu'ado elle avait envie de découvrir.
Parce qu'adulte elle faisait confiance.
Elle est belle Loulou, si belle qu'on va en faire un mannequin.
Ne t'inquiète pas, tout ira bien.
Il faut se déshabiller ?
Pour la beauté de l'image ?
Pour l'art ?
Alors, s'il faut, soit.
Pourtant quand le photographe devient entreprenant, le doute s'immisce. Mais s'il le fait, c'est sûrement que c'est normal.
Il n'y a pas de violence, jamais.
Il n'y a pas de plaisir, surtout pas pour elle, mais elle enchaîne pourtant les séances.
Elle veut réussir dans le métier.
Ce livre ?
C'est sa révolte.
C'est son cri.
C'est sa haine.
C'est sa liberté.
Elle a compris maintenant.
Elle ose.
Elle maudit sa naïveté  mais elle sait son pouvoir.
Le pouvoir de dire NON.
Offrir sa nudité au nom de l'art, ne veut pas dire s'offrir à celui qui la dévoile, pas plus qu'elle ne rêve de s'offrir aux hommes qui s'enivrent et nourrissent leurs fantasmes devant ces photos.
D'ailleurs, derrière les sourires de façade, avez-vous remarqué la tristesse de certains regards, tout n'est pas que strass et paillettes.
Un jour elle s'est décidé à parler, pour révéler,  dénoncer.
Pointer du doigt ces hommes, conscients, mais qui s'autorisent à prendre son corps
Ceux qui abusent, ceux qui refusent de voir.
Ce livre, c'est son tribunal.
Elle ne veut pas de procès.
Ne pas affronter les regards.
Peur de ne pas être comprise, voir, d'être accusée de mentir, de corrompre ou de provoquer.
Non, elle veut juste tourner la page.
Maintenant elle aime, elle est aimée et...elle écrit.
Est-ce que cette thérapie suffira ?
D'ailleurs a-t-elle entrepris cette démarche comme une thérapie ?
Loulou Robert a choisi d'écrire comme je viens de le faire pour cette chronique, par petites phrases.
Comme des coups de poing dans un mur.
Pour briser le silence.
Raconter ce qu'elle a vécu, subi, tu pendant trop longtemps.
C'est fini maintenant, elle peut commencer une nouvelle vie.
Je suis sûr qu'elle va nous écrire de belles choses encore... fini les cauchemars, place aux rêves...
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PatriceG, auteur de la "critique" précédente, ayant effacé mon commentaire et m'ayant interdit de le reposter, je me permets de lui répondre ici:
"Cher Patrice,
Comment pouvez-vous écrire un tel texte, à savoir, avec d'autres mots, que si une femme en minijupe se fait violer, c'est bien fait pour elle, elle n'avait qu'à s'habiller décemment ? Comment pouvez-vous baser votre argumentation sur une hypothèse : Loulou Robert est une vamp, et c'est son état naturel ? Ah, la femme tentatrice qui corrompt l'homme vertueux ! Oui, bon, Eve, quoi. le péché originel. On dirait que vous en êtes resté à ce stade.
Sachez, cher monsieur, que Loulou Robert a posé nue, certes, mais jamais dans aucun magazine porno comme vous l'affirmez, et toujours devant l'objectif de photographes reconnus. Vous avez le droit d'avoir un avis négatif sur les femmes qui posent nue, sur la place de l'érotisme dans la société, celle de la pornographie, mais parce qu'une femme pose nue, elle aurait le droit d'être prise sans son consentement ? N'aurait pas le droit de dire qu'elle l'a été ? Dans un récit, d'ailleurs, pas dans un roman – aveuglé par votre colère, vous n'avez même pas poussé votre étude jusqu'à la couverture de l'ouvrage on dirait… Et dans un récit dont le style colle au propos : direct, rythmé, intense. Violent. Que vous avez le droit de ne point goûter, bien sûr, mais il paraît peu probable que vous l'ayez ouvert. Or Babelio est un site où l'on critique les ouvrages, pas leurs auteurs.
Je terminerai en vous proposant un rendez-vous chez l'opticien, ou un détartrage de la sensibilité ; car si vous estimez que Loulou Robert a des « rictus carnassiers », ressemble à « une veuve noire » ou une « femme fatale », c'est vraiment que vous avez un problème de vision (brouillée par vos a priori ?...) ou d'empathie.
Cordialement malgré tout"

J'ai quant à moi lu le récit de Loulou Robert. Un livre puissant, intense, sans une once d'auto-apitoiement ni de rancoeur. Un texte bouleversant, dérangeant, nécessaire, qui questionne et interroge, pour qu'enfin les choses changent.


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Vous vous dites certainement, encore un énième témoignage d'une femme qui se réveille au mouvement #metoo, et bien non, détrompez-vous. Si Loulou Robert conte son histoire, son viol par un célèbre photographe dont elle tait ici le nom, le nommant par l'initiale de son prénom, elle flirte habillement avec le roman contemporain grâce à son style. Vous retrouverez les phrases courtes et percutantes auxquelles elle nous a habitué avec ces quatre romans. Nous découvrons par la même que ses livres sont des morceaux d'elle, grappillés et mis bout à bout pour former des fictions adaptées de faits réels. Ce texte donne donc des réponses à l'énigmatique Loulou Robert, la mannequin devenue écrivain.

Mais au delà du simple témoignage, Zone grise porte bien son titre et questionne cette fameuse barrière que l'on tend à brandir à chaque fois que le contexte est flou. Comme elle le dit elle-même, elle n'a pas dit oui, elle n'a pas dit non. Mais son corps ne le voulait pas. Elle n'a rien formulé à haute voix, mais l'homme tout puissant en a profité. Cette zone, que l'on nomme grise, n'est pas une frontière, elle sert à excuser des situations. Mais si l'on éduquait les garçons et les filles autrement, en leur apprenant à écouter et à dire non...

Il faut que cela cesse et en écrivant ces lignes je repense à une situation qui m'est arrivé il y a peu, je ne le fais jamais, mais je vais vous confier un instant de ma vie. Lors de mon footing, je suis arrivée dans une rue déserte de mon petit village de campagne, un homme manoeuvrait un camion et bloquait le passage. Tandis que je m'approche et m'apprête à contourner le véhicule, je vois ses lèvres bouger et lui me parler. J'enlève un écouteur pour l'entendre me dire ''Je ne te laisserais pas passer, j'aime te regarder'', j'en ai encore les mains moites et le coeur battant à vous dire cela, tant les paroles de cet homme, perché dans son camion étaient sales et dérangeantes. J'ai eu un frisson le long de l'échine et suis partie dans la direction opposée en courant plus rapidement que je ne l'ai jamais fait. Pendant tout le trajet du retour je me suis vue me questionner sur ma tenue de sport. J'ai 27 ans et j'en suis arrivée à me demander si j'avais une tenue acceptable ! Je me suis vite reprise mais lui a oublié ses paroles, tandis que moi elles résonnent encore à mes oreilles.

La situation est grave, il faut arrêter de culpabiliser les femmes, et les hommes ne doivent plus être mis sur un piédestal. Il doit y avoir des efforts sur nos comportements, pour ne pas en venir à craindre l'homme et ce dernier à se croire tout permis. Les temps sont aux changements... et immédiatement, sous peine de tous nous perdre.
Lien : https://topobiblioteca.fr/
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L'histoire d'une fille qui n'a pas su (pas pu) dire non.

Loulou Robert raconte son arrivée dans le mannequinat trop jeune, pas assez préparée ni protégée.

L'histoire d'hommes qui en ont profité. L'histoire d'un trop long déni qui ronge, d'une culpabilité mal placée.

Une histoire personnelle trop souvent entendue et pas assez souvent entendue !

C'est rude et sale. Un témoignage bien dans la gueule !
Lien : https://www.noid.ch/zone-gri..
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J'ai un attachement particulier pour Loulou Robert depuis que j'ai animé une rencontre avec elle à la bibliothèque de Tours. A l'époque, elle venait de publier son deuxième roman, Hope, et ne connaissait pas encore bien la ville de Tours où elle a fini par s'installer. Cette rencontre est un très bon souvenir.

Depuis, je ne manque aucun des romans de Loulou Robert et je retrouve à chaque fois son écriture nerveuse et son style bien à elle, ses mots qu'on imagine sortis tout droit de ses tripes. Elle met beaucoup d'elle dans ses romans. Mannequin, elle a comme son héroïne passé un moment dans une clinique psychiatrique, vécu à New York, connu une histoire d'amour toxique.

Dans Hope, Bianca se fait agresser sexuellement par un photographe. En lisant ce passage, je me suis demandée si Loulou Robert avait vécu cela aussi. Les histoires de jeunes femmes, de jeunes filles, abusées par des photographes, des réalisateurs, des producteurs, des acteurs… n'ont malheureusement rien de rare. Et maintenant que certaines voix s'élèvent pour parler, on se rend compte de l'ampleur du phénomène. Et c'est affolant.

Malheureusement, Loulou Robert a effectivement été agressée sexuellement. Elle le raconte dans Zone grise, son premier récit. La zone grise, c'est ce que certains appellent une sorte de zone floue, quand la victime n'a pas dit non, pas dit oui, trop sidérée pour avoir la moindre réaction. L'agression de Loulou Robert pourrait être rangée dans cette zone. Pourrait.

A dix-huit ans, au début de sa carrière, Loulou Robert part faire un shooting avec un photographe reconnu, qu'elle appelle d'(il s'agit de David Bellemere). Tout le monde lui dit que ça se passera bien, que c'est bon pour sa carrière. d'et elle seront seuls, tout un week-end. Pour avoir de belles photos, il la dirige, la touche, tourne sa tête, écarte ses cuisses, tire sur sa culotte. Puis, il la pénètre. Pour elle, c'est le début d'une dissociation entre son corps et son esprit. Pour refouler son traumatisme, elle s'invente une histoire normale avec son agresseur, la vérité est trop dure à admettre. Quelques années plus tard, tout remonte à la surface. Elle décide de parler. de raconter. de dénoncer cette zone grise, qui laisse entendre que lorsque la victime ne dit rien, ce n'est pas grave, ce n'est pas un viol. Alors que si.

Dans ce récit poignant, on retrouve le style de la jeune romancière, une écriture qui vient du ventre et prend le lecteur aux tripes. Pas toujours simple à lire, révoltant, mais ça fait du bien de l'être, parfois, révoltés.
Lien : https://mademoisellemaeve.wo..
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Zone grise n'est pas un roman, c'est un récit. le récit de ce qu'a vécu son auteure. Un photographe de renom a abusé d'elle alors qu'elle était tout juste majeure. Tout a commencé durant un week-end de shooting organisé en province, loin des siens. Quand il a commencé à la toucher, elle n'a pas dit oui, elle n'a pas su dire non. Elle s'est tue. Avant. Pendant. Après. Elle a fait comme si. Tout ce temps, son cerveau s'est mis en mode pause. Par facilité. Ça a duré des années. Vu de l'extérieur cela peut sembler incompréhensible. Mais combien de femmes ont été, sont encore victimes d'abus sexuels, de viols, dans des circonstances similaires ? Combien d'entre elles ont occulté, occultent la vérité pour survivre, ne pas sombrer tout simplement ? Parfois, il suffit d'entendre le témoignage d'une autre, pour que la vérité rejaillisse violemment. Elle vous foudroie. Vient alors le moment de mettre des mots sur ses maux. Parler. À ses proches d'abord, puis aux hommes de loi, et lorsqu'on le peut, aux journalistes. Parler pour se libérer, mais parler surtout pour que ce que l'on a à dénoncer touche le plus grand nombre et que cela ne se reproduise plus. Après la parole, est venu pour Loulou Robert le temps de l'écriture. Coucher sur papier ce qu'elle a subi. Pour que chacun reste à sa juste place. le prédateur est le coupable. Celui ou celle qui a subi ses assauts est la victime.

C'est donc avec beaucoup de courage et de pudeur que Loulou Robert a osé raconter son histoire. Elle apporte un témoignage fort sur ce qu'est la Zone grise cet instant où les femmes cèdent à la pression des hommes sans pour autant consentir. Pourtant c'est simple, si pas oui, et qu'on force un personne à faire ce qu'elle ne veut pas explicitement, c'est un viol. Qu'on se le dise pour qu'enfin la honte et la peur changent de camp. Zone grise est un récit percutant, poignant, il est à lire pour que plus jamais quiconque ne soit contraint de faire ce qu'il n'a pas envie de faire. Quant à Loulou Robert c'est une femme sacrément courageuse. Espérons que Zone grise lui aura permis d'abandonner cette peur et cette honte qui lui collaient à la peau. Loulou Robert a été victime d'un certain D.
Lien : https://the-fab-blog.blogspo..
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Ce livre est une balle tirée à pleine vitesse.
Ni une vengeance, ni une excuse, juste une réalité qui nous frappe, nous émeut.
C'est une remise en question du silence, de cette fameuse "zone grise" tant apprécié à l'heure actuelle et qui permet au prédateur de se sentir légitime dans leur acte, au victime de croire que ce n'en ai pas... Une aberration honteuse qui marque à vie, la victime et son entourage.
Merci au courage de l'auteur d'avoir écrit et de l'avoir publié.
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Son silence était trop fort à supporter.
Son silence était immense.
Elle l'avait gardé en elle
Elle l'avait enfoui.
Elle l'avait ratatiné.
Elle l'avait compressé au plus profond de son être.
Ce silence lui faisait si mal, qu'elle en avait oublié d'où venait cette grande douleur.

Il y eu des petits cris. Il y eu des petits vertiges. Il y eu quelques crachats de sa douleur intérieure qui lui firent écrire « Bianca » et « Hope ».
Mais Loulou Robert restait toujours amnésique et fiévreuse, après toutes ces années.
Pour ne plus voir.
Pour ne plus sentir.
Pour ne plus respirer.
Pour ne plus penser.
Pour ne plus découvrir.
Pour continuer de faire semblant.
Pour continuer d'être cette jolie jeune fille docile.
Pour continuer de ne pas déplaire.
Pour continuer de ne pas décevoir.

Loulou groggy. Loulou lourde. Loulou lasse de son corps mort, de son corps anesthésié, de son corps inerte, qui ne répondait plus aux signaux d'une vie douce.
Loulou dont sa vie aurait été complètement différente, si elle avait pu dire ce mot « NON ».
Non ! Ne me touche pas.
Non ! Je ne t'ai pas donné mon accord.
Non ! Respecte-moi.
Non ! Je n'ai pas envie !
Non ! Tu me fais mal !
Non ! J'ai peur !

« Zone Grise » c'est le cri déchirant d'une jeune femme, meurtrie dans son âme et souillée dans son corps, qui m'interpelle.
« Zone Grise » c'est le début d'un combat, pour rétablir une vérité, sa vérité.
Pour prévenir d'autres jeunes filles. D'autres jeunes innocentes. D'autres jeunes filles futures abusées. D'autres jeunes filles futures forcées, d'autres jeunes filles futures violées.
Pour dénoncer aussi l'hypocrisie dévastatrice et meurtrière de ce monde.

« Zone Grise » c'est Loulou Robert qui écrit avec ses tripes. D'une plume sans mépris, ni intention de vengeance.

Et cela me fut bouleversant !
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