Cet énorme et somptueux récit n'est pas une oeuvre fictive mais un très long témoignage de l'auteur qui l'a vécu … Fin des années 70, ce dernier s'est échappé d'une prison australienne (où il purgeait une grosse peine suite à une attaque à main armée), parce qu'il pensait y laisser la vie si il y demeurait plus longtemps. Au début des années 80, avec un faux passeport (sur lequel il se prénomme Lindsay), il atterrit à Bombay, pour une aventure qu'il n'imagine même pas …
Dès les premières heures de son arrivée, il va rencontrer un jeune guide indien du nom de Prabaker (Prabu pour les intimes) qui sera son compagnon de route pendant quelques années et avec qui il passera six mois dans son village natal (la mère de Prabaker le re-baptisera «
Shantaram) Mais pour Prabu, il sera toujours Lin (Linbaba).
Dès le premier jour également, il va découvrir le café « Chez Leopold » et ses habitués européens, tous plus ou moins névrosés, qui deviendront des compagnons d'exil : la belle Karla dont il sera éperdument amoureux, mais aussi Lisa, Lettie, Ulla, Maurizio, Modena et surtout Didier, ce français gay, juif, dépressif et alcoolique. Sans oublier tous les « locaux » dont la liste est trop longue pour être totalement citée ici … (Anand, Kavita, Johnny Cigar, Khaderbhay, Mme Zhou, etc …)
Six mois dans le village de Prabu, six mois dans le même bidonville que ce dernier (où il sera considéré comme le Docteur linbaba grâce à sa trousse de premier secours et ses connaissances en secourisme puis plus tard à l'achat de médicaments de contrebande) prison indienne, collaboration mafieuse, départ vers le Pakistan et l'Afghanistan durant la guerre russo-afghane, retour à Bombay (où la trahison de Karla lui brisera le coeur), bref une inimaginable suite d'évènements digne d'un roman noir dont il sortira vivant par miracle !
C'est beau, c'est terrifiant, c'est complètement dépaysant et passionnant ! Gregory
David Roberts livre une confession sans fioriture, sans langue de bois, au cours de laquelle il ne cherche pas à embellir les faits ni sa nature profonde.
Pour la petite histoire, voici ce qui a amené l'auteur à se retrouver dans cette situation peu banale : jeune rebelle de 24 ans dont le mariage a échoué, il se retrouve privé de sa fille et sombre dans la drogue puis dans la délinquance pour se payer ses doses … Lorsque plus tard, il sera repris en Allemagne et à nouveau incarcéré, il écrira ses « mémoires » indiennes qui seront éditées et rencontreront un très grand succès. Depuis qu'il a terminé de purger sa peine, il s'occupe d'une fondation indienne, a épousé une princesse moldave. Après avoir résidé à Genève, il s'est finalement retiré de la vie publique (en 2014).