AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,03

sur 49 notes
5
8 avis
4
14 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
Paco Roca poursuit son voyage dans le passé, son passé et celui de sa famille. « Retour à l'Eden » est son album photos, ou plutôt l'album d'une photo.

Celle que garde précieusement sa mère. Une scène de plage, la famille attablée, un dimanche de bonheur dans une vie pas si heureuse. C'est peut-être pour ça qu'elle y tient tant… Paco Roca remonte le temps, raconte la vie en Espagne des années 40, le Franquisme, la pauvreté, la violence…

Ce beau livre, format à l'italienne, nous plonge dans une certaine nostalgie. le dessin un peu sépia est délicat, émouvant, on sent la sincérité de l'auteur qui nous fait rentrer dans son intimité avec pudeur, sans vraiment nous le dire.

Le rythme est un peu lent, on prend son temps, ce n'est pas un album qu'on lit d'une traite, on le feuillette, presque ému de découvrir ces photos de famille et cette quête de l'Eden, le paradis perdu comme l'espoir fou d'un monde meilleur.

J'ai passé un moment à part avec Paco Roca et ce livre, un moment d'une grande sensibilité. Un livre certes intime mais qui raconte aussi un moment particulier de l'Histoire de l'Espagne et des espagnols
Commenter  J’apprécie          60
Paco Roca nous raconte ici le passé de sa mère, Antonia. Issue d'une famille simple et modeste d'Espagne, leur quotidien est loin d'être facile. La guerre civile a entraîné de dures restrictions et l'argent manque. Quelques rares moments de bonheur, ont ponctués l'enfance d'Antonia dont en témoigne une photo prise en 1946. Quels secrets de famille cache cette photo dont ne veut pas se séparer Antonia ?
J'ai beaucoup aimé cette bande dessinée.
Ponctuée de photos réelles, les dessins sont agréables et réalistes. Dès le début, on se concentre sur les photos puis sur une photo en particulier qui témoigne de toute une époque. Cette photo c'est le trésor d'Antonia. de nombreux secrets de familles sont ici dévoilés. Un père violent, une mère soumise et pieuse, des frères et soeurs perdus de vue. Beaucoup de tragédies ont hanté le passé d'Antonia qui a survécu à tout ça du mieux qu'elle a pu.
On a l'impression de feuilleter un album de famille et c'est très plaisant.
Plus on avance dans l'histoire plus on s'attache a Antonia et l'émotion grimpe face aux épreuves qui se révèlent. La fin est très chargée en émotion.
C'est une très belle bande dessinée que je recommande.
Commenter  J’apprécie          50
Antonia vient d'une famille modeste touchée par la précarité. Sa mère, Carmen, l'élève dans la foi.
.
Dans ce beau roman graphique, Paco Roca nous livre ainsi la vie de sa mère Antonia, son enfance et par conséquent la vie de sa grand-mère et d'autres membres de sa famille.
Le graphisme et la colorisation s'accordent bien aux couleurs des anciennes photos.
J'ai beaucoup aimé cette lecture qui se lit comme on remonte un fil généalogique grâce à la mémoire de certains, aux photos... parfois avec des parties manquantes.
Commenter  J’apprécie          40
A partir d'une photographie de 1946 de sa mère, Paco Roca revient sur son histoire familiale, liée à la guerre d'Espagne et au franquisme. Antonia n'a pas eu une vie très heureuse avec une mère, très pieuse qui l'a élevée dans une foi religieuse naïve justifiant tous les sacrifices par l'assurance d'être récompensée dans l'au-delà. Les teintes sépia des planches mêlées à des photographies appuient ce propos familial mais également historique et politique avec notamment une véritable réflexion sur la place des femmes en Espagne à cette époque. J'ai également apprécié le format paysage et les titres de chapitre en écriture cursive rappellent ce côté un peu désuet. Une bande dessinée intimiste et instructive à découvrir. #RetouràlÉden #NetGalleyFrance
Commenter  J’apprécie          40

Antonia garde précieusement une photo prise sur la plage. Photo prise dans sa jeunesse. Issue d'une famille plutôt pauvre, elle vit en toute simplicité. Ses souvenirs évoqués avec cette photo nous dévoile l'histoire, en partie, des personnages… Paco Roca donne ainsi la parole à sa mère.

Un roman graphique passionnant… au scénario riche historiquement sans être plombant. le contexte fait redécouvrir l'Espagne et son histoire. La vie de cette famille est captivante. Chaque chapitre nous donne envie de tourner les pages et surtout de ne pas en sortir ! Les illustrations aux couleurs sépia donnent beaucoup d'allure au récit, un ton émouvant et délicat parsemé de photographies. Une lecture parfaite !
Commenter  J’apprécie          20
Pour ceux qui sont nés avant les années 70, beaucoup de ces choses sont connues. Par contre, pour ceux qui sont nés après, cet ouvrage retrace superbement ce qu'était la condition féminine un peu partout dans le monde avec des dégrés différents toutefois.
La situation de la femme au foyer, soumise au matriarcat, pliant sous le poids de la religion et des traditions, sans aucun autre avenir que de rester à la maison pour gérer la maison, le mari et les enfants.
Un autre aspect de l'ouvrage porte sur l'histoire de l'Espagne. Ce n'est pas là l'élément majeur mais la période franquiste apporte encore un surcroît d'étouffement pour les femmes.

Le graphisme précis, détaillé sans être surchargé est un vrai régal. le choix d'une teinte dominante sépia évoque parfaitement l'époque ainsi que la façon dont vieillissaient les photos à cette époque. Choix d'autant plus judicieux qu'une photo est une sorte de fil rouge dans le récit.
Pour les autres cases, l'option de ce vert peut surprendre mais, pour ma part, elle m'a évoqué une teinte que l'on retrouvait assez souvent sur les murs de pas mal de maisons à cette époque.

Un livre très agréable à feuilleter, évoquant avec beaucoup de pudeur, d'humanité, de tendresse la situation des femmes à cette époque.
Une réussite.
Commenter  J’apprécie          20
Certains s'accommodent des régimes autoritaires et d'autres non. Certains arrivent à s'en relever et d'autres non.

Une photo sur la plage prise durant l'été 1946 : le narrateur part de ce souvenir si cher à sa maman Antonia pour nous raconter la vie de cette dernière, après la guerre civile espagnole (1936-1939). Cinquième d'une famille de six enfants, Antonia a vécu une enfance et une adolescence marquées par les privations alimentaires et scolaires, la puissance du patriarcat conduisant les femmes à se réfugier dans la religion (avec l'espoir d'une vie meilleure dans l'au-delà), endurer sans broncher les coups, les grossesses honteuses à cacher, les fins de mois difficiles, les mariages malheureux pour quitter leurs familles.

C'est un album dur, sensible et très beau.

J'ai trouvé pertinent l'angle d'attaque de l'auteur : partir du particulier (Antonia et sa famille) pour évoquer l'universel (la misère et les inégalités hommes/femmes).

Historiquement, cette bd livre un témoignage poignant sur une société fracturée : religion refuge de fortune, analphabétisme, humiliation des femmes, machisme, défaillance du système de rationnement, développement du marché noir et de l'endettement, stigmatisation des républicains et de la pauvreté par la dictature franquiste.

Les passages qui m'ont le plus touchée sont ceux sur la faim (comment la calmer quand tout était rare et hors de prix), la précarité (vivre chez ses parents même en étant mariés) et les violences conjugales : la vie d'une femme avait-elle moins d'importance que la vie d'un homme ? On serait en droit de s'interroger de la même façon aujourd'hui...

Le graphisme vaut le détour : le format à l'italienne, les chapitres aux titres religieux s'inspirant de l'histoire d'Adam et Eve, l'ajout de photos et d'objets réels dans un dessin très fin.

Un album émouvant, instructif, intelligent d'un auteur que je ne connaissais pas : Paco Roca.
Commenter  J’apprécie          20
Une vie

Avec Retour à l'Eden, Paco Roca nous ouvre son album de famille pour nous raconter l'histoire de sa mère dans l'Espagne franquiste.

Construit autour d'une photo incarnant pour Antonia l'éden disparu, Paco Roca nous entraîne avec pudeur et retenue dans l'intimité de sa famille. Rehaussé par de délicates teintes sépias, le dessin sensible de l'auteur espagnol esquisse le portrait d'une époque et d'une société conservatrice et patriarcale qui était pour sa mère un carcan oppressant.

Sans atteindre la force et l'émotion de la Maison, Retour à l'Eden est un récit délicieusement mélancolique qui nous fait prendre conscience de l'aspect éphémère d'une vie…
Lien : http://sdimag.fr/index.php?r..
Commenter  J’apprécie          20
Plusieurs fois que je voyais passer ce titre sur les réseaux sociaux, et qu'il me faisait de l'oeil.
Merci donc à l'éditeur et à NetGalley de m'avoir permis cette lecture avant d'avoir reçu ma commande !
J'aime beaucoup les romans graphiques, les histoires de vies, et la vie d'Antonia m'a passionnée, entre malheurs et petits bonheurs quotidiens et la grande histoire espagnole pendant la guerre civile.
J'ai apprécié la forme atypique du livre, au format paysage, avec des pages noires, vierges, qui font entrer (et sortir) doucement dans l'histoire, lui conférant ainsi une portée plus universelle sur la guerre, la misère et les luttes de pouvoir qui broient les destins. Les illustrations sépia sont superbes, souvent dans des camaïeux de bleus, verts…
Je suis sortie très émue de cette histoire tragico-magnifique, en gardant le souvenir de tous ces héros anonymes.
Après quelques jours de pause, je lui décerne définitivement un « coup de coeur ».
Commenter  J’apprécie          10
Antonia est maintenant une vieille dame. Lors de son dernier déménagement, une photo à laquelle elle tient particulièrement disparaît. Dès lors, elle n'a de cesse de relancer ses grands fils pour qu'ils partent à sa recherche. Ils la retrouvent enfin et Antonia la place à nouveau sur sa table de chevet. Car cette photo, prise à l'été 1946, cristallise en elle bien des souvenirs …

Très beau travail de mémoire consacré à la mère du dessinateur, Paco Roca, « Retour à l'Éden » feuillette les pages de l'enfance et de la jeunesse d'Antonia, qui fut petite fille dans l'Espagne d'après la guerre civile. Dans ce pays placé sous la dictature de Franco, les enfants ont la faim chevillée au corps, se nourrir est difficile et chacun dépend des tickets de rationnement… ou du marché noir. On vit nombreux dans des appartements trop petits. le fossé entre les classes sociales est encore plus marqué qu'avant et les anciens républicains, englobés dans l'appellation de « rouges », doivent faire profil bas. de toute façon, ne pas appartenir à l'élite signifie qu'on ne travaille pas assez ou qu'on manque de sens moral, la pauvreté allant de pair avec les vices. « […] toute forme de pensée alternative ou de foi en une justice sociale semblait avoir été annihilée par la guerre civile. » (p 48).
Et puis, c'est au ciel, explique le curé, que viendront les récompenses, dans cet éden dont nous avons été chassés et où nous retournerons. Antonia elle aussi cherchera, dans sa vie d'adulte, à recréer un éden qui en fait n'a jamais réellement existé, malgré le cliché trompeur qui l'a accompagnée toute son existence, cette photo oblitérant les difficultés traversées alors par les membres de sa famille.
Enfin, il importe de souligner que sa mère, à laquelle elle était très attachée, était certes aimante et attentionnée, mais l'a élevée dans le strict respect des convenances et de la soumission aux coutumes. Pour la femme, cela signifiait avant tout, d'abord l'obéissance au père (que celui-ci soit, au fond, un être égoïste et frustre n'y change rien) puis à l'époux, dans l'accomplissement quotidien des seules tâches ménagères. Toute velléité de s'insurger contre ces pratiques était étouffée dans l'oeuf.

Le trait, travaillé, offre un beau rendu des personnages et des environnements. La gamme chromatique déborde les verts du récit pour côtoyer des tons de sépia lorsqu'il est question de tout ce qui entoure la fameuse photo et d'autres teintes apparaissent pour certaines séquences narratives. La mise en page n'hésite pas à s'éloigner du traditionnel gaufrier pour se faire inventive voire se déployer hors cases en évoquant le jardin d'Éden. Et si le propos s'inscrit dans la réalité du vécu, cela n'empêche pas, à l'occasion, une petite incursion du côté des rêveries de l'imagination.

« Retour à l'Éden » conjugue avec talent l'intime et l'Histoire et offre en prime une réflexion sur la manière dont fonctionne notre mémoire, capable comme les gouvernants en place de réécrire en les embellissant certains pans de notre passé.

N.B. : lu en numérique via NetGalley, mais j'ai pu feuilleter la version papier en librairie et c'est un bel album.
Lien : https://surmesbrizees.wordpr..
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (93) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5256 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}