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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Les polars qui s'appuient sur le duo flics / enquête, la vraie définition du genre, ont tendance à se ressembler un peu à la longue. Les romans d'Elsa Roch sont bien à cataloguer dans ce style-là, et pourtant leur singularité saute assez vite aux yeux. La fureur des mal-aimés ne fait que confirmer ce sentiment.

Tout découle de l'écriture de l'écrivaine, emplie d'une mélancolique poésie, au service de personnages qui ne peuvent laisser indifférent. L'enquête en devient presque l'arrière-plan.

Il y a les policiers évidemment, protagonistes récurrents, principalement le commissaire Marsac. Toujours insomniaque, toujours perturbé.

Mais ce qui marque dans les romans de l'autrice ce sont les personnages de l'autre côté de la barrière. Ceux qu'on découvre, les victimes directes ou collatérales.

Dans son précédent roman, le baiser de l'ogre, Elsa Roch avait dessiné une petite fille autiste, touchante au possible, vraiment inoubliable.

Avec ce roman, elle montre à nouveau la tendresse qu'elle ressent pour les personnes cabossées, les jeunes surtout. Ceux que la vie n'a pas épargné. Des innocents qu'on a fait souffrir, et qui ne trouvent donc pas leur place dans la société.

A la marge de celle-ci, ces personnages sont complexes et attachants, même quand ils perdent cette innocence.

Le roman est construit en deux temps, sur deux époques. Passé et présent, pour comprendre l'histoire de ces deux protagonistes qui ont dû trouver une autre position sociétale pour ne pas mourir dans la rue. Mais quand on est blessé à l'intérieur, la cicatrice ne se referme parfois jamais.

Avant / après, tranches de vie / enquête. L'alternance fonctionne, toujours dans l'émotion.

N'attendez pas une intrigue originale, l'écrivaine préfère construire un récit poignant, tout en ambiance. Avec, comme toujours, des rencontres qui changent la donne et font dévier le chemin.

Les romans d'Elsa Roch sont foncièrement tournés vers les autres. Avec La fureur des mal-aimés, ce sont à nouveau les personnages qui sont le coeur et le sang du récit. Noir clairement, lumineux parfois aussi, sensible toujours.
Lien : https://gruznamur.com/2021/0..
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"La fureur des mal-aimés" est la quatrième et dernière enquête à ce jour d'Amaury Marsac et son équipe.

Marsac a beau essayé d'oublier sa collection de "IDES", ils reviennent toujours au galop, sans compter les nouveaux qui l'obligent à réunir une fois encore son équipe : il vient de trouver un homme éviscéré dans une poubelle. Nouvel homicIDE donc, nouvelle enquête...

J'ai de nouveau passé un excellent moment de lecture. Comme à son habitude, la plume directe et incisive de l'autrice nous empêche de voir le temps passer, les pages se tournent rapidement. L'alternance passé/présent et les chapitres très courts rendent la lecture encore plus dynamique.

Le mystère est levé un poil trop tôt à mon goût, mais ça ne fait rien finalement, puisque les raisons des meurtres commis sont révélées sur le tard, ce qui nous pousse à continuer quand même tellement on veut savoir.

La psychologie du personnage principal est toujours aussi aboutie, Elsa Roch ne s'attardant plus autant sur les secondaires. Marsac est vraiment un personnage énigmatique, qui prend toute la place, le reste de son équipe étant laissée pour compte dans ce tome. C'est un peu dommage, car je n'ai pas retrouvé ce qui m'avait tant plus dans les précédents.

Mais dans l'ensemble, j'ai quand même beaucoup aimé. Ce dernier tome me permet même d'espérer que l'autrice n'en a pas terminé avec Marsac, puisqu'elle fait sous-entendre que sa prochaine enquête sera plus personnelle... Va-t-on enfin savoir ce qui est arrivé à Solène ?!!?
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Amaury Marsac est le personnage récurrent d'Elsa Roch depuis « Ce qui se dit la nuit ». Véritable raconteuse d'histoires noires dont la plume incandescente illumine les nuits les plus sombres, Elsa Roch la magicienne glisse de la poésie dans son noir à travers cet homme, terriblement humain, qui vit avec des monstres perpétuant toute sorte de -Ide.

Dans « Oublier nos promesses », elle décryptait le syndrome du stress post-traumatique à travers Jérôme, dans « Le baiser de l'ogre » elle s'était attelée à parler de la différence grâce à une princesse, Liv, Miss Butterfly. Dans « La fureur des mal-aimés », elle s'emploie à décortiquer les blessures de l'enfance, symbolisées par deux personnages dont Alex que Marsac retrouve souvent sur un banc, square du Vert-Galant à Paris. « La fureur des mal-aimés » est la rencontre de ces deux personnages-là, le flic fatigué par son métier de chien et hanté par son histoire personnelle, et Alex un jeune homme qui vit dans la rue et que « (…) l'errance bousillait à vitesse démoniaque. »

Par de fréquents retours dans le passé, l'histoire d'Alex s'éclaire peu à peu, et avec elle, l'histoire d'un autre personnage emblématique dont je tairais le nom. Dans le présent, Marsac est confronté à des meurtres particulièrement sanglants dont les mises en scène posent question et les réactions des familles proches interrogent.

Ce roman aurait pu s'appeler la fureur de vivre, ode à l'enfance.

Elsa Roch est psy de formation. Dans ce récit, elle choisit d'aborder les blessures de l'enfance et les différentes façons dont elles peuvent être gérées, émotionnellement parlant. Il y a celui qui s'y confronte et celui qui choisit de l'effacer. Comme pour le deuil, chacun gère selon ses moyens, échappatoire ou confrontation.

J'ai trouvé très intéressante la façon dont l'auteur met en contraste les souvenirs de Marsac lors de la disparition de sa soeur, et le passé d'Alex qu'il préfère oublier, mais que le flic veut/doit déterrer. « Pour lui, le passé est un territoire oublié dont il s'éloigne un peu plus chaque jour. Il ne veut pas voir, pas saisir. » Marsac est aussi une âme perdue sous bien des aspects, et entre « âmes perdues », on se reconnaît. Il est hanté par un fantôme, comme la ville est hantée par un meurtrier fantomatique aux motivations qu'il peut presque toucher du doigt. Il y a comme un fil tenu qui les relie, une sensation de se comprendre sans se connaître.

Écriture solaire pour personnages torturés, la violence dévore autant que la lumière réchauffe, Elsa Roch est une équilibriste qui navigue entre le bien et le mal. du côté obscur, elle trouve le moyen d'embraser la flamme de la bienveillance et de la tolérance. « La plus grande chute est celle que l'on fait du haut de l'innocence ».Face à Marsac, plongé dans les ténèbres, Elsa lui appose toujours un personnage plus lumineux (Emma dans « Oublier nos promesses », Liv dans « Le baiser de l'ogre », Alex dans ce roman-ci.).

Vous êtes bien dans un polar, ne vous y trompez pas, mais les personnages sont toujours plus forts que l'enquête chez Elsa Roch. Ce sont eux qui mènent la danse, eux qui donnent naissance aux émotions, eux qui nourrissent le canevas du scénario, eux qui renvoient la lumière du coeur de l'obscurité.
Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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Paris, de nos jours. Alors qu'il se repose comme à son habitude en soirée, sur le banc d'un parc parisien, le commissaire Amaury Marsac découvre dans une poubelle du jardin public un cadavre, le crâne brisé et le ventre éviscéré, rempli de mort-aux-rats. L'homme était à la tête d'une des plus grandes entreprises cotée en bourse… Non loin de là, Alex, un jeune sans-abri, est considéré comme premier témoin et devient vite le suspect numéro un de ce meurtre.

Paris, mars 1995. Ce même Alex a 15 ans, a fugué du domicile parental et est désormais à la rue. Son seul espoir est de retrouver celle qu'il prénomme Elle. Ensemble, pense t-il, ils auront la force de tout surmonter.

Je me suis laissée prendre aux rouages de cette affaire hors-norme: une construction du récit originale, qui donne toutefois plus d'importance aux personnages qu'à l'enquête elle-même puisque nous devinons rapidement la trame de l'intrigue. Cela ne m'a pas dérangée car l'auteure nous offre des personnages particulièrement attachants. Nous suivons Alex à deux périodes différentes de sa vie. Sachant qu'il est issu d'un milieu bourgeois, dans quelles circonstances a t-il pu se retrouver à la rue? L'injustice à laquelle il est confronté ne peut laisser indifférent, il n'a rien fait pour mériter cela et c'est peu de dire que nos nerfs sont mis à rude épreuve devant l'errance de ces deux petites victimes et la cruauté de leurs semblables. L'auteure dépeint avec beaucoup de sensibilité la misère de ces êtres rejetés par une société qui ne les mérite pas, dont la jeunesse et la vie même ont été brisé par leurs propres géniteurs, indignes et immondes. de l'enfance brisée naît une sombre colère, une implacable vengeance.

Sous la plume de l'autrice naissent des personnages profondément attachants, troublants car la frontière entre Bien et Mal est remise en cause. Une lecture passionnante qui m'a donné bien évidemment envie de découvrir le Baiser de l'ogre, précédente et réputée enquête du commissaire Marsac. Je remercie les Editions Calmann-Lévy et la plateforme Netgalley pour cette lecture.


Lien : https://loeilnoir.wordpress...
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Je découvre ELSA ROCH avec ce polar, et une plume poétique assez agréable.

Les personnages sont empreint de finesse et de profondeur.

Le commissaire Marsac s'arrête dans le square Vert galant où il tente régulièrement d'évacuer sa colère face aux atrocités dont il est le témoin dans son métier.

Dans une poubelle git un corps éventré rempli de mort-aux-rats. C'est le début d'une nouvelle enquête pour ce commissaire et son équipe.

Comme personnage central il y a également Alex qui vit son errance mais aussi son espoir de retrouver La personne qui compte le plus à ses yeux.

"La fureur des mal-aimés" est un agréable polar bouleversant et glaçant à la fois.

Je vais ajouter à ma longue PAL "ce qui se dit de la nuit" car j'ai envie de connaître les fantômes qui hantent encore le commissaire Marsac et son équipe
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Elsa Roch est décidément toujours aussi talentueuse.
Ce qui marque, ou en tout cas ce qui m'attire le plus, personnellement, c'est sa capacité à donner corps (et âme !) à ses personnages. Amaury Marsac en tête.

Avec La Fureur des Mal-Aimés, elle parvient une fois de plus à nous entraîner dans une enquête terriblement sombre, qui souligne d'autant plus la douce lueur d'humanité de certains de ses protagonistes.
Rien que ça, c'est déjà un bonheur.

Le commissaire Marsac est à bout. En cette veille de Noël il réalise une fois de plus que les monde des « Ides » empiète de plus en plus dans son quotidien, et met à mal tout ce que la vie peut représenter beau.
Il ne sait pas encore que d'ici quelques minutes, un voile de ténèbres va de nouveau s'abattre sur lui...

La double temporalité apporte comme souvent un grand plus, et ajoute une belle profondeur à l'intrigue.
Le thème est terrible mais malheureusement bien réel, et l'auteure l'amène et le traite de manière très juste.
L'action se déroulant sur une semaine, le rythme est bien présent, et les chapitres (courts et intenses) nous poussent à tourner chaque page encore plus rapidement que la précédente.

Le personnage d'Alex est magnifique, au sens large du terme. Et la confrontation entre Marsac et lui va les entraîner (et entraîner le lecteur) dans une course folle.

Course contre la montre, contre les souvenirs, contre les douleurs, contre les terreurs, contre les apparences.
Au bout de tout cela, pour Marsac, l'espoir de faire gagner la vie, et pour Alex, l'espoir d'oublier la sienne.
Mais ces deux volontés seront-elles compatibles ?

De Paris à Nice, de 1995 à nos jours, ça a été un vrai plaisir de me laisser emporter par La Fureur des Mal-Aimés.
Si vous connaissez les romans précédents d'Elsa Roch, vous retrouverez ici toute la finesse, la délicatesse, la profondeur et la poésie dont elle sait faire preuve à chaque nouvelle histoire.
Si vous la découvrez avec ce titre, nul doute que vous rejoindrez les rangs de ceux qui attendent ses nouvelles intrigues avec impatience.

Pour les uns comme pour les autres, ce très très bon polar est à ne pas rater !
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Nous sommes à Paris, fin décembre , le commissaire Marsac, assombri par son métier et ses tourments, s'arrête sur un banc en bord de Seine avant de rentrer chez lui. Sur ce même banc repose un un sans-abri, Alex. Ouvrant la poubelle située à côté, Marsac découvre un cadavre éviscéré et met aussitôt le pauvre Alex terrorisé, en garde à vue. Deux jours plus tard, les éboueurs tombent sur un deuxième corps enfoui dans une poubelle. Quel lien existe-t-il entre ces deux hommes estimés de tous ?
Vingt ans plus tôt, à Paris, Alex adolescent de 15 ans, fuit de chez lui et s'affronte aux difficultés de la vie sans abri, à la faim, au froid, à la violence. Il est néanmoins porté par une mission : La retrouver Elle afin de la protéger et la chérir
Entre passé et présent, entre Alex l'ange blessé, et Marsac l'homme tourmenté, un lien va se tisser

Les questions que ce résumé laisse pendantes sont en fait rapidement éclaircies et l'intrigue se laisse vite deviner
Le coeur du livre est ailleurs, il est occupé par le personnage d'Alex qui au fil des ans et des épreuves, préserve sa belle innocence et sa fragilité, à un prix très lourd pour lui-même certes , mais libérateur pour ceux qui s'y attachent

Merci à NetGalley et à Calmann-Lévy pour ce livre
Lien : https://trancheslivres.wordp..
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Découverte de l'auteure, Elsa Roch dans un roman policier qui pourrait sembler peu original : un policier qui mêne une enquête dans un Paris des laissés pour compte mais qui gràce à sa construction et à sa plume arrive à nous transporter. A la veille de Noël, le commissaire Amaury Marsac découvre le cadavre d'un homme éventré. A côté, il y a un étrange sans-abri avec un bonnet bleu. L'enquête pourrait bien être rapide. Retour en 1995 avec Alex, 15 ans, un jeune fugueur sans-abri confronté à la dureté de la vie dehors : sa violence et son isolement. Alex est déterminé à aller chercher une jeune fille, à la sauver de sa "prison". Mais qui est cette jeune fille ? Pourquoi doivent-ils fuguer ? Que s'est-il passé au sein de leur famille ? Quel rapport existe-t-il avec l'enquête de Marsac ? Quand un deuxième cadavre est retrouvé, la piste d'un tueur en série émerge. Ce thriller psychologique nous tient en haleine et traite aussi bien de la vengeance, des secrets de famille que de la violence faite aux enfants. Les personnages sont attachants malgré ou avec leurs failles. La violence est bien décrite sans être trop trash bref une réussite et une envie : lire les autres romans de cette auteure ! #Lafureurdesmalaimés #NetGalleyFrance
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C'est un roman policier qui est bien écrit et dont on a plaisir à suivre le style. L'enquête suit son cours avec des chapitres croisés qui relatent l'histoire du SDF que l'enquêteur a rencontré sur un banc et une série de meurtres violents. Un roman très prenant et très mélancolique
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On est à Paris. Alors que le commissaire Amaury Marsac se pose un instant sur un banc après une journée difficile, il découvre le cadavre d'un homme éviscéré, le crâne fracassé, dans une poubelle.
Dans le parc, quelques sdf dont l'homme au bonnet bleu... Qui est-il? A-t-il vu quelque chose?
Alternance des chapitres, à Paris en 1995. le jeune Alex a 15 ans, il est en rupture familiale et vit dans la rue.
Quels liens entre ces deux époques? Pourquoi les cadavres s'amoncellent-ils avec quasiment le même modus operandi? Et quel est le mobile du criminel?

J'ai beaucoup aimé ce roman que j'ai dévoré en un après-midi. le style d'écriture est fluide. L'alternance des chapitres très courts donnent un rythme vertigineux à l'histoire.
Les thématiques sont bien sûr bouleversantes et les méchants ici ne sont pas ceux que l'on croit...
La résilience, les enfances meurtries, la famille, la vengeance... tout cela est passé au crible par l'auteur et disséqué au niveau psychologique. C'est vibrant émotionnellement.
J'ai passé un excellent moment.
Merci à #lafureurdesmalaimes et #netgalleyfrance pour cette découverte.
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