Chez Adolf, tome 2 : 1939

C'est la suite logique du tome 1, six années ont passé et nous sommes en 1939 à la veille du début de la deuxième guerre mondiale.

Le principal héros reste le professeur Stieg, toujours très guindé, mais dévoilant davantage sa personnalité, il a 45 ans et l'impression d'avoir quasiment raté sa vie, perdu ses amis, il lui reste quelques femmes tombant volontiers dans ses bras. Va-t-il sortir de sa torpeur et prendre parti, pour le moment il reste au NSDAP?

Le patron du bar est moins présent que dans le premier tome si ce n'est pour demander à Stieg de s'adresser aux juifs qui habitent l'immeuble depuis treize ans pour les inviter à partir vivre ailleurs. Il ne le fait pas mais les juifs s'en vont... Il les embrasse et mouche au passage un nazi qui bécotait leur fille avant d'entrer dans la SS. Donc, Stieg est encore courageux. Il découvre d'ailleurs, par l'intermédiaire du pasteur, ce qui se passe déjà dans les camps, mais les documents preuves lui sont dérobés. Les vrais ennuis vont-ils commencer pour lui?

L'album brosse la partie historique avec les différentes annexions réalisées par l'Allemagne avant la guerre et l'évocation de la puissance de la Luftwaffe. C'est suffisant si l'on connaît bien la période, plus léger pour ceux qui sont peu au fait de cette époque, mais il est évident que l'histoire est la toile de fond de cette BD et qu'il est impossible d'entrer dans "le détail".

Les dessins sont toujours soignés et les expressions des visages réussies, très parlantes. le rythme m'a paru un peu moins dynamique que dans le tome 1. A voir avec la suite.

Les grandes manoeuvres allemandes débutent. La Sarre revient au pays, la Rhénanie est remilitarisée. Les troupes de la Wehrmacht entrent en Autriche et cette dernière est rattachée à l'Allemagne dont la superficie a gagné près de 20 000 km2. 

L'année 1939 commence mal pour Karl. Il apprend que la petite Rosa fréquente d'autres hommes. le plus grave reste à venir, un de ses amis est décédé. À l'enterrement, la gestapo est présente. le professeur est invité par les agents de celle-ci à les suivre pour un interrogatoire. 

Le dessinateur, Ramon Marcos s'est amélioré au niveau des expressions par rapport au premier tome mais cela reste souvent sommaire. À contrario, il est doué pour représenter les lieux rencontrés, ce qui renforce la crédibilité du récit. 

"Chez Adolf" est à nouveau étayé d'éléments instructifs sur les premièrs mois de l'avant guerre. Cette série montre au combien de nombreux habitants se sont affiliés au parti par pur opportunisme et non pas conviction. La majorité n'est pas d'accord avec la politique envers les juifs mais de peur de, par exemple, se faire fermer leur commerce ils appliquent tout de même les règles. le scénario de Rodolphe avance crescendo et promet j'espère une bonne suite car Karl Stieg va devoir enfin prendre une décision et se mouiller ! 



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