Sorcery of Thorns

— Mieux vaut que je ne me montre pas, lui expliqua-t-il. Je ne voudrais pas enflammer les foules. Voyez-vous, les gens deviennent complètement hystériques en présence d’une célébrité, et j’aimerais autant éviter qu’ils prennent d’assaut le carrosse. Il y a une limite au nombre de propositions de mariage qu’un homme peut endurer.
Elisabeth le dévisagea d’un air interloqué.
— Ils n’ont donc pas peur de vous ?
Nathaniel se pencha vers son reflet dans la vitre de la portière pour se recoiffer.
— Cela risque d’être un choc pour vous, mais la plupart des gens ne considèrent pas les sorciers comme des êtres maléfiques. (Il montra du geste la ville de l’autre côté de la fenêtre.) Bienvenue dans le monde moderne, Scrivener. 

📖 Mon avis : 📖

Une très belle lecture même si je n’ai pas eu de coup de cœur .

L’histoire met du temps à se mettre en place et j’ai dû m’accrocher au début face à beaucoup d’informations à enregistrer et des détails concernant cette univers fascinant.

Amoureux des livres cette histoire est faite pour vous .
Imaginez un monde où les livres sont vivants , ou ils murmurent sur les étagères poussiéreuses , se chamaillent , se vexent quand vous ne les saluez pas , et se mettent en colère .

Elisabeth a grandi entre ses grimoires magiques , bercé par leurs bruissements .
Accusée à tort , elle va devoir s’allier à un sorcier : Nathaniel Thorn.

Comment ne pas se retrouver en Elisabeth ? Son amour des livres , sa dévotion , sa capacité à écouter les livres , les comprendre et surtout à les estimer pour leurs juste valeur .

Nathaniel est un sorcier bien énigmatique , il est une vraie énigme , c’est une personne à première vue audacieux et ténébreux , avec un humour plutôt charmant .
A première vue…

Mon coup de cœur reste néanmoins Silas , un personnage important qu’il faut prendre le temps de comprendre et connaître .

Ce livre ne parle pas seulement de l’amour des livres , mais aussi de la perception du bien et du mal qui peut parfois être erronée , de confiance , de l’importance de suivre son instinct mais aussi d’amour et d’amitié .

Les rebondissements nous poussent a toujours vouloir en lire d’avantage , l’attachement aux personnes se fait petit à petit et on finit le livre triste de les quitter .
J’ai été émerveillée m’imaginant dans ses grandes bibliothèques au milieu de ses étagères pleines de grimoires magiques .

Une lecture touchante et qui m’a fait rêvée .

Du livre aux larmes
Diana Garnier

Il est impossible de savoir combien d'années un humain vivra, ou de quelle manière il mourra. La vie est semblable à l'huile d'une lampe. On peut la mesurer, mais la vitesse à laquelle elle brûle dépend de la longueur de la mèche, de la vigueur de la flamme. Et il est impossible de prédire si la lampe ne sera pas un jour renversée et soufflée dans sa chute, alors qu'elle aurait pu brûler encore longtemps. La vie est imprévisible.

Quand Élisabeth inspira, le doux parfum du parchemin et du cuir emplit ses narines. Des particules de poussière en suspension flottaient dans les rayons du soleil, parfaitement immobiles, semblables à des débris de feuille d'or pris dans de la résine.

-Oh! s'exclama Elisabeth en pressant le visage contre la vitre de la portière. C'est un palais!
-Non, il s'agit simplement du manoir Ashcroft.
Mais il n'y avait rien de "simple" dans l'immense demeure de pierre blanche entourée de jardins verdoyants vers laquelle ils se dirigeaient. Son toit hérissé de tours, de dômes et de corniches ouvragées ressemblait à une ville miniature, et les rayons du soleil faisaient naître des primes chatoyants sur les vires de la véranda attachée à son flanc. L'allée faisait le tour d'une grande fontaine face à la porte d'entrée, et tandis que le carrosse se rapprochait, Elisabeth constata que l'eau bougeait d'elle-même dans le bassin en petits tourbillons qui changeaient continuellement de forme.

Un livre esseulé chanta une plainte déchirante, pareille au son aigu d'un verre en cristal, et son appel s'éleva au-dessus des autres, dépassa les rais bleutés du clair du lune qui tombaient du dôme constellé et monta se perdre dans le firmament.

— J'ai affronté le Livre des Yeux en chemise de nuit, lui souffla-t-elle dans un murmure.

Le coffre contenait un grimoire. Il s’agissait d’un épais volume aux pages jaunies, à bords irréguliers, rassemblées dans une reliure de cuir noir et huileux. Rien ne l’aurait distingué d’un livre ordinaire si ce n’était les protubérances bulbeuses qui grêlaient sa couverture. Elles ressemblaient à des verrues de la taille d’une grosse bille, ou à des bulles à la surface d’une nappe de goudron. Il y en avait des dizaines, qui la déformaient presque entièrement.

La connaissance peut toujours être dangereuse. C’est une arme plus puissante que n’importe qu’elle épée ou n’importe quel sortilège.

Le visage d’Elizabeth s’illumina.
- Des grimoires, souffla-t-elle, encore plus réjouie qu’elle ne l’avait été par la forêt enchantée.
Nathaniel la considéra avec une expression étrange.
- Vous aimez cet endroit ?
- Bien sûr. Il y a des livres.