Elle savait que les livres conservés à la Grande Bibliothèque n’étaient pas ordinaires. Ils marmonnaient sur leurs étagères et frémissaient sous leurs chaînes en fer. Certains crachaient de l’encre et piquaient des colères ; d’autres chantonnaient pour eux-mêmes d’une voix pure et haut perchée les nuits calmes, quand la clarté du firmament tombait en rayons argentés entre les barreaux des fenêtres. D’autres encore se révélaient si dangereux qu’ils devaient être enfermés dans la crypte souterraine, sous une bonne couche de sel.