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Citations sur Élégies pour le temps de vivre (32)

Elégie pour le temps de vivre (VI)



extrait 2

L’existence se dérobe aux mains
qui s’attardent trop sur les choses ;
tout se ressemble à force d’espoir,
il faut tâtonner, suivre
à petits pas ce qui s’échappe
et porte en soi la fierté
du silence et la gloire de l’ombre.

Si ta maison te regarde avec
la minutie d’une interrogation
c’est pour que tu baisses les yeux
devant le lierre qui monte
à l’assaut des clôtures, pour
que le bleu des hortensias soit
ce morceau de ciel toujours inaccessible.
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Elégie pour le temps de vivre (VI)



extrait 1

La route se devine à l’horizon,
comme un fil derrière les collines,
au loin, les nuages souhaitent
que tu poses tes doigts sur
leurs contours changeants, ta maison
te regarde, tu entends pépier
les moineaux au bord du toit,
le lierre aux reflets noirs tient
bon, les hortensias triomphent
contre le mur. Qu’attends-tu

ici ? quel souffle ? quel chant ? quelle
enjambée du temps ? quelle réponse
innocente ? quelle question, en somme ?
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Elégie pour le temps de vivre (V)



Extrait 7

C’était une neige amie – nos pas y trouvaient
raison d’être, notre histoire se confondait
avec les premières fenêtres ouvertes sur
les prés qu’allégeait le silence. C’était

la neige des messagers qui rayonnaient
dans nos espoirs, nous esquissions quelques
regards en direction des montagnes, et
les sommets nous renvoyaient la clarté

presque aveuglante de leur harmonie – oui,
c’était une neige accomplie, aussi joueuse
que les enfants cachant secrets et facéties

dans les greniers assoupis ou les ateliers
odorants que les copeaux encore frais
saturaient de parfums qui prenaient à la gorge.
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Elégie pour le temps de vivre (V)



Extrait 5

Le lierre – puis l’église et ce qui tourne
en nous, la vie patiente, les histoires
anciennes, chats bottés, bois dormants
ombres retranchées dans les tremblements

du soir- et les massifs de fleurs qui
tentent de résister sous les crocs
de la pluie, ces chants qui s’élèvent dans
la mémoire et repoussent l’oubli, ces

chants, éclaireurs de nos songes,
paroles premières, mots d’amour
sous l’usure de nos paupières, mots

recueillis sur la feuille précocement
brunie qui tombe du tilleul et laisse
comme une trace dans l’air étonné.
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Elégie pour le temps de vivre (V)



Extrait 4

Regarder sous la lumière apaise
les profondeurs qui remontent
à la surface des mots, la prendre
contre soi, la lumière, la caresser
change l’ordre des choses qu’on croyait
définitivement blessées – ô l’espérance
de trouver sous les ombres
le calme reflet du ciel qui joue
dans les yeux du petit garçon penché
sur une fourmilière et qui suit,
avec une brindille, le mouvement
d’un insecte choisi par sa patiente vue.
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Elégie pour le temps de vivre (V)



Extrait 3

Un renard écrasé, au bord de la route,
un hérisson, un chat, même une buse
venue imprudemment se repaître de

charogne – tu te souviens de cela
lorsque tu vois sous le soleil, au seuil
de leur trou minuscule, deux souris
enlacées dans le poudroiement de cet
après-midi où tout semble parfait, où

chaque geste, chaque regard, chaque
abandon, a sa place, où la vie pourtant
mange la vie, où la vie mord et creuse
dans la chair de la vie, pour résister,

pour vivre comme doit vivre la vie,
au fin fond de notre présence.
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Tu ouvres la terre …


Extrait 3

Tu vis la déchirure où
s’engouffre ta vie, tu pars
à la rencontre des autres tremblements
que les herbes mouvantes préparent
dans l’ivresse de leur disparition,
tu pars sans regrets, tu tires
le fil qui fait vibrer le temps
au-dessus de ton premier cri.
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et avec lui, l’enfant, désapprendre
qui je suis, chercher dans la soudaineté
d’une ombre la vibration des regards
perdus, errer jusqu’à l’entrée
d’une maison où je n’attends personne
puisque j’ai retrouvé la clef des songes
et sous les songes la parole
qui vit pour moi du mot pluie,
du mot silence et de l’enfant qui ne dit
rien pour ne rien obscurcir.
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se glisser dans sa chair, rouler
avec lui dans les fossés, s’arrêter
un instant pour accueillir le ciel,
ne plus savoir où sont les frontières,
obéir aux étoiles, s’enfouir
dans un langage qui monte de la terre,
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Parler, parler encore, là où le soleil s’étonne
de frémir dans les branches, là où les chemins
entrent au cœur du monde, parler, défaire,
chaque mot et se noyer en lui jusqu’à
sentir bouger l’éternité dans le geste
qu’on fait en saluant l’enfant qui sort
en secret de chez lui pour retrouver
son camarade et gagner un peu de temps
sur le sommeil, le suivre cet enfant,
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