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Citations sur Élégies pour le temps de vivre (32)

 
 
Je parlerai du mot pluie, du mot silence
sous la pluie, je parlerai du jardin
sous la pluie, de la facilité des fleurs
à accepter les confidences du matin, je
parlerai des vestiges, de tuiles tombées,
de fontaines taries, de sources renaissantes,
je parlerai de pulsations, de paupières,
je marcherai vers la montagne, je me précèderai.
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Le moindre détail découvert porte
en lui les remous du monde, ce qui
nous occupe un instant prend la forme
de l’éternité, notre respiration est
celle des étoiles, nous voyons, à travers
le réseau des nervures qui soutiennent
les feuilles et nos rêves, les millions
de chemins qui hantent l’univers
et grouillent dans notre chair – puis
le petit garçon accroupi se relève,
une branche a bougé, une semence vole,
il enjambe un ruisseau, s’arrête,
hésite avant d’entrer dans la cour
où sa maison paraît, au-delà de la vie.
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Regardez sous la lumière apaise
les profondeurs qui remontent
à la surface des mots, la prendre
contre soi, la lumière, la caresser
change l’ordre des choses qu’on croyait
définitivement blessées – ô l’espérance
de trouver sous les ombres
le calme reflet du ciel qui joue
dans les yeux du petit garçon penché
sur une fourmilière et qui suit,
avec une brindille, le mouvement
d’un insecte choisi par sa patiente vue.
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Elégie pour le temps de vivre (VI)



extrait 8

Où es-tu ? Que fais-tu ? Les étoiles s’enlisent,
ton corps est un grand cri sur les forêts malades,
dans la masse des nuits, à tâtons, tu avances,
et le monde s’éteint entre tes doigts

fripés. Où es-tu ?

Ta place disparaît au sein des ombres closes,
tu sens qu’au fond de toi la mort prend son élan,
mais qu’un double obstiné résiste comme un songe
que tu n’as pas su mettre en avant

dans ta vie. Que fais-tu ?

Délivres-tu l’enfant qui en toi se débat ?
l’enfant qui aurait dû te guider sur la terre,
cet enfant qu’on appelle et qu’on appelle encore
quand on quitte la rive où s’efface les jours
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Elégie pour le temps de vivre (VI)



extrait 4

La plus haute fenêtre, ce cri
sous les étoiles, et la nuit avec
ses teintes bleues. Les blessures
qui dorment sous les cicatrices sont
le rappel des anciennes douleurs
de quelques habitants qui regardaient
au loin, par cette fenêtre haute – œil
obstiné au-dessus des marronniers.

Souvent je fixe à travers les branches
les mouvements du ciel, les épaisseurs
du temps, j’entends vibrer sous ma peau
la voix de mes ancêtres, celle surtout
des plus anciens dont personne
ne sait rien, dont on ne retrouverait
même pas la moindre empreinte
dans le silence d’un cimetière
ou dans le spasme de l’histoire.
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Elégie pour le temps de vivre (V)



Extrait 6

Un oiseau, un rocher, quelques passants,
et les sentiers bordés de mauves, de bruyères,
les sentiers qui récitent les fables
de la terre, les sentiers qui nous

traversent comme les courants dans la mer,
avec le poids du destin et tout ce que
les graines ont cédé aux insensibles
nuits où nous avons barricadé nos cœurs.

Un oiseau touche de l’aile le dessin
d’une branche, un rocher fait signe
aux passants d’autrefois. Passants,

étiez-vous déjà nous-mêmes ? quel mur nous
sépare de vous ? quel mur entre les arbres
affectueux et les glissades du temps ?
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Elégie pour le temps de vivre (V)



Extrait 2

Qu’aurait-il donc fallu risquer
pour pénétrer dans ton domaine,
garçon caché sous le garçon que j’étais ?
Qui aurait dû venir à ma rencontre ?

On menaçait ceux qui ne disaient rien,
on leur intimait d’avouer qu’ils
n’étaient que des provocateurs – non
ceux qui désiraient vivre entre deux eaux.

La roue tournait. J’inventais des détours,
des refuges, j’habitais des lieux
où l’automne, mon confident, incitait

le garçon qui bataillait en moi
à dénouer ma vie, à quitter l’imposture
d’une existence en filigrane – et vaine.
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Tu vois que les roses…


Extrait 3

Tu sais comment vont se rencontrer
les prochains jours, les prochaines
mains, les prochains regards,
tu sais que le ciel donnera
au caillou son allégresse matinale,
que d’un souffle à peine parfumé
les branches apaiseront les oiseaux
et que quelqu’un, victorieux des gestes
mauvais, assistera sans mot dire
à la venue d’une lumière de légende.
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Tu vois que les roses…


Extrait 2

C’est comme cela que se pensent
la joie, les champs à l’horizon,
la tranquillité des chemins,
des pierres, des murs dans l’attente
d’on ne sait quelle faveur
d’un soleil futur, c’est comme cela
que d’une parole timide
on passe à une autre parole,
tenace, triomphante, c’est comme
cela que les roses finissantes
écartent les ombres qui les frôlent
et que plus tard elles reviendront
en une autre saison, en plein cœur
du fourmillement de la terre.
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Tu vois que les roses…


Extrait 1

Tu vois que les roses
finissantes soutiennent la clarté
jusqu’aux fenêtres de ta chambre,
tu leur dis, aux roses, de ne pas
laisser le jour se replier comme
une aile malade, qu’il peut espérer
l’amitié de leurs pétales – et même,
tu devines, dans cette apparente fragilité,
que le monde reprendra force,
après un hiver redouté qui passera
sans trop de peine et d’abandon.
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