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EAN : 9782072541469
128 pages
Gallimard (27/05/2014)
4.07/5   7 notes
Résumé :
Richard Rognet serait-il notre dernier poète élégiaque? La tonalité tendre et mélancolique des poèmes de son nouveau recueil nous invite à le penser. Sa thématique tourne autour d'un promeneur solitaire dans la nature automnale où tout s'achemine, non sans beauté ni éclat, vers sa fin. C'est le temps des deuils (sa mère, le père, un ami) et des souvenirs, le temps des relectures (Jammes, Pessoa, Guyon) et des inventaires. Nul désespoir ici cependant, mais un appel à... >Voir plus
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Une feuille sombre oscille dans le matin
sans rides, une mésange chasse un moineau
un peu trop hardi, une toile d'araignée
résiste depuis plusieurs jours, entre

deux rameaux, on sent comme le poids de la mélancolie sur les jardins et les buissons,
l'automne n'est pas loin, le ciel est un poids
mort sur les montagnes où des fumées percent

la masse altière des sapins, on craint d'oublier
les joyeuses voix de l'été et ces paroles
éphémères qu'on échangeait, la nuit, avec

des inconnus, on pressent des blessures, des brèches dans l'espoir, on voudrait désarmer
le destin, prendre quelqu'un contre soi.

.
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Regarde où l'automne pose ses pas sur les
feuilles humides, et les oiseaux, regarde
où ils s'assemblent pour que le jour se
colore et reçoive du ciel une sincère

offrande. Tu es seul, chez toi, mais tu sens
que la vie a les accents de l'amour lorsque,
par la fenêtre de ta cuisine, tu aperçois,
dans son jardin, une femme courbée sur des

fleurs un peu lasses. Les brumes, au loin,
se défont. Un chien aboie. Le monde devient
lisible. N'oublie pas cette femme penchée

sur ses fleurs, et n'oublie pas non plus
cette mélancolie qui donne au temps qui
passe la douceur d'une étreinte imprévue.
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Les lueurs qui frôlent la nuit, c'est ce qui
reste de ta présence sur le seuil de ta maison
où tu t'étais assis avant de fermer ta porte, tu

avais fixé longuement les sommets et la dentelure
des sapins qui taquinait le ciel, puis tu avais
noyé tes regards dans l'harmonieux mouvement des
rosiers sous la brise du soir - et cette alliance

du lointain et du proche avait créé l'espace que
réclamait ta vie. Jamais, heureusement, tu n'en
finiras avec les rêveries qui t'ouvrent les portes
d'un domaine où ton passé et ton présent convergent,

comme si ton existence n'était qu'une rivière où tu
te vois glisser vers un ailleurs qui te rassure. Non,
tu n'en finiras pas avec les roses et les sapins.
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TA MORT


Ce n’est pas au moment où elle tomba sur toi,
ta mort, qu’elle fut la mort, ni lorsqu’on
t’emporta, comme un paquet, hors de chez nous,
dans une housse grise dont le gris de la nuit,

lui-même fut troublé, non, ce n’est pas à ce
moment-là qu’elle fut la mort, mais bien après
ton départ, lorsqu’elle explosa dans la vie,
vivante dans la cuisine, en chaque ustensile

sorti d’un placard, sur la nappe débarrassée
de ses miettes, après les repas, vivante dans
le jour accroché aux rideaux, dans le jeu des

mésanges que rassemble le pin, vivante dans
le jardin où les rhododendrons se souviennent
des regards attendris que tu portais sur eux.
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Elle parle peu, mais on assure qu'elle réconforte
les anges. Pâle à effrayer un soleil d'automne,
elle ne se plaint pas, elle dit qu'elle aura
toujours la tête dans les étoiles, qu'il passera

encore beaucoup d'eau sous les ponts avant qu'elle
ne s'en aille dormir à jamais sous la terre - la
terre qu'elle choya longtemps, dans son jardin
où légumes et fleurs faisaient si bon ménage. Elle

ne sort presque plus de chez elle, le dehors lui
fait mal. Elle est certaine qu'elle partira sans
autre regret que celui de n'avoir pas su aimer à

temps l'homme qui vient lui tenir la main, l'homme
qui se heurte à son silence, mais que les anges
appelleront pour lui parler d'elle, tendrement.
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