Comment j'ai couché avec Roger Federer ?

Le titre est (très) accrocheur (voire racoleur) et j'avoue m'être laissée tenter par cette lecture pour cette raison... Un "piège" marketing dans lequel je suis tombée avec un certain délice mais... l'attente était peut-être trop grande, j'ai été déçue. Pas trop mais un peu quand même. Il ne se passe pas grand chose, finalement, mais ce peu de choses a quand même suscité mon intérêt. Pas de description vulgaire, tout est suggéré (fantasmé... comme l'indique bien le nom de la collection), presque poétisé. C'est ça, j'ai trouvé ce récit assez poétique. Et puis la dépression (la mélancolie, même, dit le narrateur... mais ça me paraît exagéré) trouve bien sa place dans cette histoire, elle donne un peu plus de force au récit qui, sinon, m'aurait paru trop anecdotique, un peu fade. Il y a cette force, donc, mais cela n'a pas suffi à me convaincre totalement. Je reste un peu sur ma faim. Je garde tout de même quelques jolies formules et un goût de doux mystère assez agréable. La lecture se tente, qui plus est pour 53 pages !

Philippe ROI délivre ici un récit très court, à mi-chemin entre nouvelle et court roman. Basé sur le présupposé d'une rencontre à sens unique - au départ - Comment j'ai couché avec Roger Federer ? exprime cette passion inexplicable, ce torrent de sentiments qui découlent d'une seule et même personne, jusqu'à lors méconnue par le narrateur lui-même.



Ce même narrateur se doit d'ailleurs d'être identifié avec subtilité. En effet, peu d'indices sur son sexe sont mis en exergue par l'auteur. C'est le jeu des accords grammaticaux qui indiqueront au lecteur l'identité physique de ce narrateur. le style de Philippe ROI est simple, presque banal toutefois - la brièveté du texte s'y ajoutant - et ponctué de dialogues, souvent dans le but d'assurer la corrélation entre les événements.


Le fond du récit est, en soi, une idée intéressante. le format court pourrait avoir tendance à laisser le lecteur sur sa faim, attendant l'évolution de l'intrigue. C'est donc une sensation de lecture inachevée qui pourrait émerger de cette lecture. Les personnages sont, quant à eux, assez peu fouillés. le fait est que tous les éléments du livre sont en relation directe avec la concision du texte, donc plus facilement admissible pour un lecteur lambda - y compris les faiblesses, quelles qu'elles soient.



Philippe ROI, de par le choix de la brièveté, assure au lecteur une lecture fluide, simple, dont les éléments sont rapidement assimilables. Cependant, il pourrait être à noter que l'intrigue semble vacillante, laissant toutefois une sensation de lecture plaisir.
Lien : http://actulitteraire.canalb..

Un roman court (55 pages) vraiment décalé et drôle et totalement inattendu. Une rencontre improbable entre le narrateur et le joueur de tennis qui sert de traitement anti-déprime. Un texte aux phrases courtes, précises, qui vont droit au but (j'aurais dû dire au filet, mais au tennis, dans le filet, c'est pas bon), construit en petits chapitres. Un texte qui sait se faire sensuel lorsque l'homme amoureux décrit l'objet de son désir. Un texte qui sait aussi rester léger et totalement dans le fantasme délirant.
Un très bon roman qui saura plaire, surprendre et étonner sans doute Roger Federer en personne (le livre lui a été remis en mains propres lors d'une conférence de presse : ici), ses aficionados, les amateurs de tennis et tous les autres qui aiment l'originalité et la découverte. Un roman court, rapide comme un match gagné par Roger Federer lorsqu'il est en grande forme (je dis ça mais je n'y connais pas grand chose en tennis, enfin en sport en général).
Deuxième livre-contrepartie de mon obole à la demande de l'éditeur sur kisskissbankbank et premier opus de la collection Fantasmes, qui prône : "Parlez-nous de vous au travers de personnalités que vous aimez ou détestez et vous serez davantage dévoilé." (p.9, préface) Exercice troublant de lire les fantasmes ou délires des écrivains avec des personnes qui existent vraiment, comme ici Roger Federer ou récemment JoeyStarr, et finalement très réjouissant, lorsque, comme c'est le cas pour ces deux livres, ils sont bien écrits.
Un encore beau travail de la maison d'édition Christophe Lucquin.
Lien : http://lyvres.over-blog.com

Un texte court et déconcertant mais finalement assez intéressant puisqu'il donne corps à un fantasme assez répandu ( coucher avec une icône) et donne la mesure de la force de l'idolâtrie. Il traduit aussi avec délicatesse la dépression et le bien que peut faire un fantasme.