Et la chanson de l'eau semblait dire :
Oui, nous sommes là pour la beauté, pour la vie ;
il ne faut pas s'inquiéter ;
rien n'a vraiment d'importance ...
Le bonheur ne peut prendre son éclat que dans le souvenir, après coup.Alors,parfois,il ressurgit,paré d'un éclat irremplaçable; il vous suffoque et vous éblouit.
J'étais prête à tout offrir,à tout donner,comme si je pouvais un peu réparer.La bonne conscience entraîne parfois des illusions.
Le plus important de l'amour est peut-être, en fin de compte, de travailler à quelque chose ensemble,de poursuivre un même but,dans une égalité absolue,en se donnant complètement au but à atteindre, si minime qu'il puisse être.
Le bonheur ne rayonne jamais autant que lorsqu'il a échappé à la fuite des jours et à l'urgence de la vie réelle, pour reparaître soudain enveloppé,non plus dans un treillis de plastique jaune,mais dans une impalpable résille d'or.
Je ne dirais pas, car c'était chose trop personnelle,les élans de reconnaissance qui me prenaient, à me replier ainsi sur ce souvenir.Mais il était étrangement intense:il me rendait les douceurs perdues de la connivence.
On ne tue pas si souvent dans la vie courante; mais l'hostilité,la malveillance,la jalousie sont toujours là à guetter,comme les bêtes de la nuit quand elles cherchent une proie.
Il me semblait que je n'avais jamais assez apprécié tout le bonheur qui m'avait été donné, que je n'avais jamais rien ressenti assez intensément : d'un coup, était entrée en moi, de toute sa force, une pensée que chacun devrait avoir et que l'on ne veut jamais garder sous les yeux - le fait que tout passe, et si vite.