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Citations sur Les Amours (66)



Quand en songeant ma folâtre j'acolle,
Laissant mes flancs sur les siens s'allonger,
Et que, d'un branle habilement léger,
En sa moitié ma moitié je recolle !

Amour, adonc si follement m'affole,
Qu'un tel abus je ne voudroi changer,
Non au butin d'un rivage étranger,
Non au sablon qui jaunoie en Pactole.

Mon dieu, quel heur, et quel consentement,
M'a fait sentir ce faux recollement,
Changeant ma vie en cent métamorphoses !

Combien de fois, doucement irrité,
Suis-je ore mort, ore ressuscité,
Entre cent lis et cent merveilles roses !

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Ciel, air et vents, plains et monts découverts,

Tertres vineux et forêts verdoyantes,

Rivages torts et sources ondoyantes,

Taillis rasés et vous bocages verts,


Antres moussus à demi-front ouverts,

Prés, boutons, fleurs et herbes roussoyantes,

Vallons bossus et plages blondoyantes,

Et vous rochers, les hôtes de mes vers,


Puis qu'au partir, rongé de soin et d'ire,

A ce bel oeil Adieu je n'ai su dire,

Qui près et loin me détient en émoi,


Je vous supplie, Ciel, air, vents, monts et plaines,

Taillis, forêts, rivages et fontaines,

Antres, prés, fleurs, dites-le-lui pour moi.
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Petit nombril, que mon penser adore,

Et non mon oeil qui n'eut onques le bien

De te voir nu, et qui mérites bien

Que quelque ville on te bâtisse encore ;


Signe amoureux, duquel Amour s'honore,

Représentant l'Androgyne lien,

Combien et toi, mon mignon, et combien

Tes flancs jumeaux folâtrement j'honore !


Ni ce beau chef, ni ces yeux, ni ce front,

Ni ce doux ris ; ni cette main qui fond

Mon cœur en source, et de pleurs me fait riche,


Ne me sauraient de leur beau contenter,

Sans espérer quelquefois de tâter

Ton paradis, où mon plaisir se niche.
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XXV

Tes deux yeux bruns, deux flambeaux de ma vie
Dessus les miens répandant leur clarté,
Ont esclavé ma jeune liberté,
Pour la damner en prison asservie.
Par ces yeux bruns ma raison fut ravie,
Et quelque part qu'Amour m'ait arrêté,
Je ne sus voir ailleurs autre beauté,
Tant ils sont seuls mon bien et mon envie.
D'un autre espron mon maître ne me poind,
Autres pensers en moi ne logent point,
D'un autre feu ma Muse ne s'enflamme ;
Ma main ne sait cultiver autre nom,
Et mon papier s'émaille, sinon
De leur beauté que je sens dedans l'âme.
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Qu'est-ce parler d'amour sans point faire l'amour,
Sinon voir le Soleil sans aimer sa lumière ?

Tant de fois s'appointer, tant de fois se fâcher,
Tant de fois rompre ensemble et puis se renouer,
Tantôt blâmer Amour et tantôt le louer,
Tant de fois se fuir, tant de fois se chercher,
Tant de fois se montrer, tant de fois se cacher,
Tantôt se mettre au joug, tantôt le secouer,
Avouer sa promesse et la désavouer,
Sont signes que l'Amour de près nous vient toucher.
L'inconstance amoureuse est marque d'amitié.
Si donc tout à la fois avoir haine et pitié,
Jurer, se parjurer, serments faits et défaits,
Espérer sans espoir, confort sans réconfort,
Sont vrais signes d'amour, nous entr'aimons bien fort,
Car nous avons toujours ou la guerre, ou la paix.
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Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle,
Assise auprès du feu, dévidant et filant,
Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant :
Ronsard me célébrait du temps que j’étais belle.

Lors, vous n’aurez servante oyant telle nouvelle,
Déjà sous le labeur à demi sommeillant,
Qui au bruit de mon nom ne s’aille réveillant,
Bénissant votre nom de louange immortelle.

Je serai sous la terre et fantôme sans os :
Par les ombres myrteux je prendrai mon repos :
Vous serez au foyer une vieille accroupie,

Regrettant mon amour et votre fier dédain.
Vivez, si m’en croyez, n’attendez à demain :
Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie.
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II, XLIII "Quand vous serez bien vieille"

Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle,
Assise aupres du feu, devidant et filant,
Direz, chantant mes vers, en vous esmerveillant :
Ronsard me celebroit du temps que j'estois belle.

Lors, vous n'aurez servante oyant telle nouvelle,
Desja sous le labeur à demy sommeillant,
Qui au bruit de mon nom ne s'aille resveillant,
Benissant vostre nom de louange immortelle.

Je seray sous la terre et fantaume sans os :
Par les ombres myrteux je prendray mon repos :
Vous serez au fouyer une vieille accroupie,

Regrettant mon amour et vostre fier desdain.
Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain :
Cueillez dès aujourd'huy les roses de la vie.
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Je ne suis point, ma Guerriere Cassandre,
Ne Myrmidon, ne Dolope soudart,
Ne cet Archer, dont l'homicide dart
Occit ton frere, & mit ta ville en cendre.
En ma faveur pour esclave te rendre
Un camp armé d'Aulide ne depart,
Et tu ne vois au pié de ton rempart
Pour t'enlever mille barques descendre.
Mais bien je suis ce Corébe insensé,
Qui pour t'amour ai le coeur offensé,
Non de la main du Gregeois Penelée :
Mais de cent trais qu'un Archerot veinqueur,
Par une voie en mes yeux recelée,
Sans i penser me ficha dans le coeur.
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Ces liens d'or, cette bouche vermeille,
Pleine de lis, de roses, & d 'oeuillets,
Et ces couraus chastement vermeillets,
Et cette joüe à l'Aurore pareille :
Ces mains, ce col, ce front, & cette oreille,
Et de ce sein les boutons verdelets,
Et de ces yeux les astres jumelets,
Qui font trembler les ames de merveille :
Firent nicher Amour dedans mon sein,
Qui gros de germe avoit le ventre plein
D'œufs non formés & et de glaires nouvelles.
Et lui couvrant (qui de mon coeur joüit
Neuf mois entiers) en un jour m'ecloüit
Mille Amoureaus chargés de traits & d'aelles.
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Ces liens d'or, cette bouche vermeille,
Pleine de lis, de roses et d'œillets,
Et ces sourcils deux croissants nouvelets
Et cette joue à l'Aurore pareille ;
Ces mains, ce col, ce front , et cette oreille,
Et de ce sein les boutons verdelets ,
Et de ces yeux les astres jumelets,
Qui font trembler les âmes de merveille,
Firent nicher Amour dedans mon sein,
qui gros de germe avait le ventre plein
D'œufs non formés qu'en notre sang il couve.
Comment vivrai-je autrement qu'en langueur,
Quand une engeance immortelle je trouve,
D'Amours éclos et couvés en mon cœur.
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