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Citations sur Les mains de Dieu (31)

« Théodore, dernier descendant d’une longue et riche lignée d’apothicaires, avait réussi l’incroyable tour de force d’engloutir la fortune familiale dans une collection d’ouvrages hors du commun. De la cave aux combles, il ne se trouvait point de pièce dont l’un des murs ne disparût pas derrière un enchevêtrement de rayonnages ployant sous leur fardeau. Les livres jonchaient même le sol en une anarchique succession d’empilements, qui s’interrompait par endroits pour permettre le passage, à la manière des eaux s’ouvrant devant Moïse. Un bon millier de manuscrits s’entassaient donc pêle-mêle, et il eût été impossible à quiconque d’en retrouver un seul sans se référer au Grand Cahier, sorte de codex d’apothicaire dans lequel Théodore consignait toute nouvelle acquisition. Car derrière le chaos apparent régnait un ordre certes très personnel, mais qui n’en était pas moins rigoureux. Chaque pièce de la demeure n’abritait que des recueils traitant d’un même thème – ainsi par exemple, tout ce qui concernait la théologie se trouvait sous les combles, tandis que les ouvrages de médecine étaient consignés au rez-de-chaussée – et le mur de chaque pièce permettait une subdivision supplémentaire. Quant aux livres restant à terre, il s’agissait pour la plupart d’écrits inclassables ou, il fallait bien le reconnaître, en attente d’agencement. Depuis bientôt quarante ans, Théodore achetait donc et lisait, poursuivant inlassablement une chimère tout aussi insaisissable que la pierre philosophale des alchimistes ou le Saint-Graal des chrétiens. Peut-être même davantage encore, puisque cette chimère était insaisissable jusque dans sa nature même. Elle se réduisait à un vague idéal ayant naguère jailli dans le cerveau d’un jeune étudiant parisien empli d’exaltation. »

Chapitre III
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« Pourtant, si une demeure carcassonnaise eût nécessité de la clarté, c’était bien celle de Théodore d’Havricourt. Son propriétaire ne vivait en effet que pour la lecture… ou plutôt pour le savoir, aurait-il volontiers corrigé. Ainsi donc, ses plus fidèles compagnes étaient-elles les chandelles à la lueur desquelles il tournait sans relâche des feuilles enluminées par d’assidus copistes, et qui toutes à ses yeux avaient davantage de valeur qu’une toile de maître. »

Chapitre III
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« Elle se souvenait pourtant avec une étonnante acuité de cet été-là ; radieux, comme tous ceux qui avaient précédé. À l’image de sa vie d’alors. Celle d’une fillette issue de la noblesse locale, joyeuse et insouciante. À la réflexion, plus encore que l’amour ou l’argent, l’insouciance lui semblait être la clef du bonheur ; la seule armure capable de le préserver. Car le bonheur est fragile, instable et provisoire ; il n’y a qu’un jeune enfant épargné par la vie pour ignorer cela. Jehanne l’apprit à ses dépens en ce mois de juillet 1209 tandis qu’elle cueillait des fleurs dans le jardin familial. Le souvenir du parfum des coquelicots et des marguerites, qu’elle tenait alors serrés contre sa poitrine, était toujours tenace. Il lui suffisait de fermer les yeux et aussitôt les senteurs florales surgissaient du passé, l’apaisant quelques instants. Pour quelques instants seulement, car peu après, les effluves âcres des fumées avaient tout englouti. Le bruit des sabots avait couvert le chant des oiseaux… puis tout ne fut plus que fureur. »

Chapitre II
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Bienheureux les gens de ces lieux,
Où repose la Sainte de Dieu.
Par elle, Il fait don merveilleux.
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Aucune note ne serait assez douce, aucun instrument assez délicat, aucune couleur assez tendre, pour rendre compte de sa beauté.
A cet instant précis, Théodore n'aurait pas hésité à sacrifier toute sa collection de livre pour avoir, ne serait-ce qu'une heure durant, dix-sept ans.
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Je ne crois pas au hasard.Le hasard n'est bien souvent qu'une nécessité que nous ne comprenons pas.
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La préciosité de la vie résidait précisément dans sa finitude.Sans la mort, elle serait galvaudée.
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Toutes les superstitions et tous les dogmatismes puisent précisément leur force dans le terreau de la peur de l'inconnu.Voilà pourquoi les religions sont si puissantes !
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...notre connaissance n'est qu'une goutte d'eau dans l'océan de notre ignorance.
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Ainsi va la vie : tout se construit, bouge, se dégrade, meurt et renaît.
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