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Citations sur A l'encre russe (75)

Depuis qu'ils avaient signé le nouveau contrat avec panache, il se reposait sur ses lauriers, s'abandonnait sans limites à l'adulation des fans, se vautrait dans le luxe des premières classes, du champagne qui coulait à flots, des cadeaux somptueux, déployant son sourire pour des photos sur papier glacé ou lors des séances de dédicaces.
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Brusquement lui revient l'image d'un enterrement auquel il a assisté l'année dernière. La mère d'un de ses amis. A la fin de la messe, l'ami en question avait lu, la voix brisée, une lettre déchirante adressée à sa mère défunte. Il avait avoué qu'il ne s'était jamais soucié d'elle, qu'il comprenait maintenant, les mères ne sont pas immortelles, elles ne seront pas toujours là pour prendre soin de leurs enfants.
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« Russel Banks, par exemple, n'aimait pas écrire sur son ordinateur, cela endiguait le flot des idées. Il rédigeait le premier jet en suivant un simple fil rouge. Nelson Novezan avouait qu'écrire était une telle torture qu'il lui fallait recourir à l'alcool, à la drogue et au sexe pour tenir le coup, et s'enfermer dans la chambre d'un palace. Magaret Atwood, qui tweetait autant que Nicolas, imprimait ses chapitres et les étalait par terre, en modifiant l'ordre selon ses besoins(...). Orhan Pamuk écrivait lui aussi à la main, se conformant à un plan structuré dont il ne déviait pas d'un iota. Michael Ontaadje découpait et collait des paragraphes entiers dans d'épais carnets. Kazuo Ishiguro se livrait à des corrections implacables et supprimait parfois jusqu'à cent pages. (…) Ernest Hemingway produisait cinq cent mots par jour. Ian McEwan, mille. Tom Wolfe, mille huit cents. Stephen King, deux mille. Il fallait toute une journée à James Joyce pour ne rédiger que quelques rares phrases. Georges Simenon pondait un roman tous les quatre mois et dénichait le nom des personnages dans l'annuaire. (…) Amos Oz partait faire un tour à pied pendant quarante-cinq minutes dès six heures du matin puis se mettait au travail. Joyce Carol Oats préférait écrire avant son petit déjeuner. Toni Morisson privigégiait l'aube, pour voir le soleil se lever. John Steinbeck fumait la pipe... »
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Inévitablement, il se reconnectait, comme un alcoolique se sert un autre verre tout en se haïssant. Il fallait qu'il se débarrasse de cette addiction. Il existait des programmes pour aider les gens comme lui à s'en sortir. Ces temps-ci, tout le monde scrutait ses textos, ses courriels, sa page Facebook, son flux Twitter. Les couples dînaient au restaurant en silence, rivés à leurs téléphones. Même pendant un mariage ou des obsèques, au beau milieu d'un film au cinéma, Nicolas avait surpris des gens sur leurs portables. Ceux qui se refusaient à en avoir restaient pour lui un mystère. Vivaient-ils donc au Moyen Age ? Mais aujourd'hui, alors que son inertie intellectuelle le plongeait dans une angoisse chaque jour plus abyssale, il se demandait si ce n'étaient pas eux qui avaient raison.
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- Désolé, je ne lis pas.
Nicolas a entendu cette phrase si souvent qu'il se demande comment il a pu vendre tant d'exemplaires.
- Je veux dire, je ne lis pas de livres, s'empresse de préciser Giancarlo. Je sais lire, bien sûr.
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Il n'avait jamais aimé la Côte d'Azur, où ses parents possédaient une villa surplombant Cannes. Pour lui, la Méditerranée n'était qu'un cloaque grouillant de septuagénaires impotents, venus exhiber bronzages, liftings et diamants. Il méprisait ses eaux calmes et translucides, son absence de marées.
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La vie n'est pas une grande tournée littéraire, Nicolas. La vie, ce n'est pas être reconnu dans la rue par des lecteurs en extase. La vie, ce n'est pas de savoir combien de gens te suivent sur Twitter et combien d'amis tu as sur Facebook .
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Les couples dînaient au restaurant en silence, rivés à leurs téléphones. Même pendant un mariage ou des obsèques, au beau milieu d'un film au cinéma, Nicolas avait surpris des gens sur leurs portables. Ceux qui refusaient à en avoir restaient pour lui un mystère. Vivaient-ils donc au Moyen-Age ? Mais aujourd'hui, alors que son inertie intellectuelle le plongeait dans une angoisse chaque jour plus abyssale, il se demandait si ce n'étaient pas eux qui avaient raison. Le trop-plein d'Internet engourdissait-il le cerveau ?
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- Tu trouves que les écrivains sont vaniteux ?
- Certains, oui.
- Eh bien [...] pourquoi ne le seraient-ils pas ? Ils détiennent les clés du monde, non ? Ils le recréent. Donc ils ont bien le droit d'être vaniteux. Ils règnent sur la littérature comme des rois, comme des empereurs. Dans un royaume où les émotions n'existent pas, où la vérité n'existe pas, où l’histoire n'a pas d'importance. La seule vérité, ce sont les mots sur la page et la façon dont ils prennent vie. C'est pour ça que les écrivains sont orgueilleux. Parce qu'ils sont les seuls à savoir leur donner vie.
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Le Gallo Nero fleurait bon la cannelle et le soleil, le citron et la lavande, mais surtout respirait le plaisir et l'argent.
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