Vous m'aviez dit que j'allais pleurer en lisant ce livre… Je m'étais donc préparée ! Et j'ai bien évidemment compris ce que vous évoquiez, même si, en vieille routarde qui en a vu d'autres des romans poignants, j'ai su contenir mes émotions.
Pour autant, oui je veux évoquer avec vous la force de ce roman à double temporalité. Nous le savons depuis le titre : c'est l'histoire de Sarah. Pourtant, la jeune fille dont il est question ici va longtemps rester anonyme, ce procédé dans la narration renforce ce que nous découvrons de sa vie. Triste fait historique que cette rafle du Vél d'Hiv. le nom, nous le connaissons, les faits un peu moins. Ce sont essentiellement des enfants qui ont été raflés, rendant l'événement encore plus épouvantable.
Et pour Sarah, avant le départ, elle ne sait pas ce qui va leur arriver. Alors, elle cache son petit frère dans un placard secret dans lequel ils s'amusent bien souvent. Et elle emporte la clé avec elle… Inutile d'en dire plus, on se doute bien qu'il n'y aura point de miracle. Cet événement de l'enfance conditionnera toute la vie de la femme. Jamais la culpabilité ne pourra rester derrière elle.
Six décennies plus tard, c'est un peu par hasard que Julia, journaliste américaine, va retracer l'événement historique. Et elle va vouloir creuser au plus près des faits, tentant de retrouver des témoignages. Croiser la route de Sarah ne sera pas anodin pour elle…
On a bien sûr le souffle coupé, d'abord parce que l'héroïne est cette petite fille innocente qui ne comprend rien de ce qui lui arrive. Et puis, parce qu'en retraçant toute son histoire, on voit qu'il n'y a pas d'oubli possible. le drame est survenu, ne laissant que peu d'espoir à l'avenir. Si je n'ai pas pleuré à la lecture, j'imagine la mise en image poignante qui a pu en être faite dans le film. Et là, il doit être bien difficile de contenir ses émotions.
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