Citations sur Le coeur d'une autre (125)
...Constance aux yeux d'azur, qui se donne et se retire comme la marée, qui porte les rayons du soleil dans sa chevelure, et toute la profondeur du ciel dans ses prunelles...
J'avais deux femmes,à présent,dans ma vie.
Une brune qui me faisait la gueule et une blonde qui m'avait donné son cœur.
Maintenant, j'avais toutes les cartes en main. A moi de jouer, dans le plus grand secret, sans rien dire à personne. Et tant pis si ce que je m'apprêtais à faire était fou.
Je n'ai pas encore décider si j'allais avoir le courage de vous poster cette lettre. En tout cas, il me faut vous l'écrire, rien que pour me libérer du poids qui pèse sur mon coeur.
Devoir vous côtoyer jour après jour est un enfer. Mais je ne vis que pour ces moments-là. Travailler sans relâche n'est pas difficile. Ce qui l'est, c'est cette proximité : vous frôler alors que nous nous penchons sur une toile, sentir votre souffle sur moi, masquer mes sentiments, feindre l'indifférence.
Je vous hais parfois pour l'emprise que vous avez sur moi. Depuis notre rencontre, je vis dans la tourmente. Je ne vois que vous. Je ne pense qu'à vous. C'est une obsession. (...) Et je me déteste, je me méprise, car vous m'êtes interdit. Je n'ai pas le droit de vous aimer...
Je devais bientôt reprendre mon travail, et je redoutais déjà cette reprise comme un enfant voit arriver la fin des vacances. Plus que quelques semaines de liberté !
-Tu sais, Bruce, dit Elisabeth entre deux hoquets, tu aurais dû te faire greffer ce nouveau coeur il y a longtemps. J’ignore à qui il appartenait, mais cela devait être à quelqu’un de formidable !
"Oscar Wilde disait qu'il fallait savoir résister à tout, sauf à la tentation."
Comme on déchiffre du bout des doigts une page en braille, mon regard devint tactile, à l'affût du moindre détail : les joues gonflées d'air d'un soldat qui soufflait dans un clairon, le motif arachnéen d'un bouclier, les nervures d'un plastron chromé, une licorne à la crinière bouclée dessinée sur un étendard vermeil. Le visage à quelques centimètres du panneau, j'examinai sa texture, sa polychromie délicate déposée en fines strates qui lui donnaient un relief, comme s'il eût été peint sur de l'albâtre effrité, de la résine scarifiée.
Mathieu pleurait.
- Papa... fit-il, la voix enrouée. J'ai peur pour toi... Et si tu mourais ? E si on ne te ggreffait pas à temps ?
Incrédule, je caressai d'une main maladroite sa nuque courbée. Il sanglotait. Je ne savais pas quoi répondre. Blotti contre moi, Mathieu avait de nouveau huit ans.
Je me suis souvenu des paroles du professeur, de son expression lorsqu'il m'avait prévenu que ma vie allait changer. Je commençais seulement à comprendre ce qu'il avait voulu dire.
- J’ai divorcé d’un alcoolique, fumeur, égoïste, rabat-joie, mal habillé, vivant dans un taudis… bégaya t-elle hilare. Et je me retrouve à boire le thé dans un salon qui sent le Plitz, chez un type souriant, branché, impeccable, qui s’intéresse à mon travail pour la première fois de sa vie, c’est trop drôle ! [...]
- Tu sais Bruce, dit Elisabeth entre deux hoquets, tu aurais dû te faire greffer ce nouveau coeur il y a longtemps. J’ignore à qui il appartenait, mais cela devait être à quelqu’un de formidable !