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Citations sur Sentinelle de la pluie (59)

Linden s'était tu à nouveau, un long moment. Son souffle avait dessiné un nuage cotonneux sur la vitre froide. Candice attendait. La bulle s'était extirpée de son corps, elle s'était libérée. Il avait dit : " Ça ne va pas te plaire." Autre silence...
Il avait éprouvé de la peur, de la détresse, de la solitude, et puis, chose étrange, du soulagement.
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Quand la nature se mettait en colère, avait-il dit, il n'y avait rien que l'homme puisse faire; Absolument rien.
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La première image qui lui vient est celle de son père, à Vénozan, avec son chapeau de paille fatigué et sa salopette ; son père se penchant pour examiner ses arbustes et ses fleurs. Quand il était petit, Linden avait l’habitude de le suivre dans le jardin. Son père ne parlait pas beaucoup, mais Linden s’en accommodait. Il se sentait proche de Paul même pendant les silences, il avait appris à ne pas s’en offusquer. Il s’agenouillait à côté de son père et, jouant dans le sol rocailleux avec son râteau et sa pelle de plage, il observait. Les mains de son père volaient de-ci de-là., arrachant les mauvaises herbes, redressant les tiges courbées. Dans un de ses premiers souvenirs, Linden se revoit indiquer à son père les différentes couleurs. « Bleu », avait-il lancé fièrement, en français. Tant de nuances de bleu autour de lui ! Et des plantes si merveilleuses ! Intimidé, il avait caressé de petits globes indigo pareils à des boules de ouate, si doux et légers au toucher qu’on les aurait cru tissés par des araignées magiques. « Echinops ritro », avait annoncé son père, bourru. Linden avait désigné un autre bleu – des fleurs tubulaires compliquées au bout de minces tiges argentées. « Sauge de Russie », lui avait-on répondu. Il y avait aussi des touffes compactes de brins filiformes semblables à des aiguilles : il avait tourné autour sans oser toucher leurs pointes d’un bleu éclatant. « Fétuque bleue », avait précisé son père. Et ces fleurs en forme d’étoiles qui poussaient en bouquet très denses et semblaient aiguiser l’appétit des abeilles ? « Bourrache » Il adorait jouer au jeu des couleurs avec son père.
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Ce qui frappe Linden, c’est le silence : plus de moteurs de voiture, de grondements de bus, de coups de klaxon; rien que le chuintement de la pluie et de l’eau qui se mêle au murmure des voix.
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Il avait une prédilection pour le noir et blanc, et se chargeait lui-même de ses tirages sous la supervision de M. Fonsauvage. Il avait appris l’ombre et la lumière en expérimentant, tout seul, par tâtonnements. Il ne se destinait pas à la photographie. C’était juste un hobby. Il ne s’était pas rendu compte de la place qu’occupait la photo dans sa vie.
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Une photographie est un secret sur un secret. Plus elle vous en dit, moins vous en savez.
Diane Arbus
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Les arbres étaient tout aussi vivants que les êtres humains, avait expliqué Paul à son petit garçon, le soulevant pour qu’il puisse à son tour toucher la surface rugueuse. Les arbres doivent se battre pour survivre, lui avait expliqué son père, ils le doivent en permanence : pour trouver de l’eau, de l’espace, de la lumière, pour se protéger de la chaleur, de la sécheresse, du froid, des prédateurs ; ils doivent aussi apprendre à se défendre contre les orages, et plus les arbres sont grands, plus ils donnent prise au vent. Debout sous le soleil, leurs racines plongeant dans le sol humide, les arbres semblent avoir un mode de vie très simple, mais en réalité les choses sont bien plus subtiles ; les arbres peuvent anticiper, ils ont conscience des saisons, de la luminosité, des changements de température. Ils propagent d’énormes quantités d’eau, ils canalisent la pluie à mesure qu’elle tombe, ils possèdent un pouvoir que l’homme doit respecter. Les humains ne seraient rien sans les arbres, affirmait son père.
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Et là, au coeur du tilleur, je savais qu'aucun monstre, aucune horreur, jamais ne me trouverait.
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« C’est comme ça depuis quinze jours » explique le chauffeur de taxi, indolent, à Linden. La pluie tombe à verse, rideau argenté et sifflant, occultant toute la lumière du jour. Il n’est que dix heures du matin, mais on croirait un crépuscule miroitant d’humidité. Le chauffeur de taxi dit qu’il voudrait partir pour de bon, fuir Paris retrouver le soleil de sa douce Martinique.
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Linden regarde à travers le carreau ruisselant, et il lui semble être devenu une sentinelle qui guette l’inévitable submersion aquatique, qui surveille son père, la pluie, la cité entière.
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