Soudain, Linden s’en rend compte : la voix de son père lui manque depuis toujours.
... Linden ... il lui semble être devenu une sentinelle qui guette l'inévitable, ...
Elle savait que sa sœur offrirait à Linden toute la tendresse et le réconfort dont il avait besoin,tout ce qu'elle n'était pas en mesure de lui donner à ce moment là.Elle avait honte. Elle avait été nulle.
Il est à la fois impatient et effrayé:il ne sait pas trop ce qu'il va voir,ni ce qu'il va ressentir.Paris est désormais un territoire inconnu,et le deviendra plus encore à la tombée de la nuit,quand les réverbères demeureront éteints dans presque la moitié de la capitale.
La Seine va faire les gros titres;ça ils peuvent en être sûrs.Dans le bon sens ou dans le mauvais.
La voix poursuit en rappelant que la devise latine de la ville est : "Fluctuat nec mergitur", soit "Il est battu par les flots mais ne sombre pas".
Ils ne sont pas préparés à ça. Ils ont appris à affronter le terrorisme, mais face au déchaînement de la nature, ils s'avèrent impuissants. (p.295)
Oriel dit qu'elle a en horreur ce monde égocentrique où triomphent les selfies, où personne ne prend la peine d'aller voir comment se porte son voisin. (p.294)
Ce qui se passe aujourd'hui est un phénomène insidieux et assez peu sensasionnel, qui ne met aucune vie en péril de manière immédiate. L'ennemi est l'eau stagnante, qui détruit tout ce qu'elle envahit. Si la pierre résiste, le métal se corrode, le plâtre se désintègre, tandis que le papier et le bois pourrissent. (p.226)
Les chevaux et les fiacres étaient capables d'affronter les crues, contrairement aux voitures, dont les moteurs craignent l'humidité. A l'époque, beaucoup de Parisiens utilisaient encore des lampes à pétrole ou à alcool, et se chauffaient au feu de bois. L'impact de la grande crue s'en était trouvé diminué. Aujourd'hui, dans un monde régi par l'électricité, la situation est différente. (p.218)