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Citations sur Au commencement il y avait Bob : Dieu a mal au crâne (5)

« - Parfois, dit-il, je ne comprends pas comment nous tenons.
Mû par une longue habitude de la compassion, Bernard pose une main rassurante sur son épaule.
- Nous continuons parce que nous n'avons pas le choix, répond-il.
Mister B le regarde avec de grands yeux tristes et soupire.
- Le meilleur moyen de tenir est peut-être de considérer l'existence sur Terre comme une vaste blague, une création d'une stupidité tellement énorme que la seule façon de vivre est de rire jusqu'à en perdre haleine. »
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Puis, pareil à l’enfant qui ne résiste pas à l’envie d’ajouter de nouvelles pépites de chocolat bigarrées à une glace croulant déjà sous les décorations, il octroya à ses inventions une cacophonie de langages différents afin qu’elles ne soient pas en mesure de communiquer les unes avec les autres, avant de lier les conditions météorologiques à ses humeurs, juste pour le plaisir, si bien que le soleil brillerait quand il serait joyeux, et qu’averses et tempêtes se déchaîneraient quand il serait malheureux, de façon à ce que tout le monde soit également malheureux. Lorsque, au bout du compte, B se résolut à demander (avec moult démonstrations d’un respect qu’il n’éprouvait pas) comment tout cela allait fonctionner ensemble, Bob sembla ne pas saisir la question.
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Il saisissait maintenant à quel point il avait eu la vue courte. Avait-il vraiment besoin du castor ? Du cœlacanthe ? Un monde tout plein de Lucy n’aurait-il pas été beaucoup plus agréable que les syrphes et les lombrics ? Il n’y pouvait plus rien, désormais. Même si, la prochaine fois, il veillerait à être bien plus soigneux. Lorsque cette planète s’éteindrait, on lui en donnerait une autre ; il ne manquerait alors pas de la peupler de nanas superbes et toutes (sans exception) désireuses de s’envoyer en l’air avec lui. Que du bonheur, aucun inconvénient.
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Le talent de Bob, pour ce qu'il vaut, relève entièrement des quelques rares charmes inconscients de la jeunesse : énergie, audace et incapacité totale à identifier ses propres défauts.
Mister B a les ressources pour l'endurer. La routine, par exemple. Chaque jour débute de façon identique, avec deux tranches de pain de seigle grillées, du beurre doux de Normandie, de la confiture de framboise, deux œufs pochés et du café fort. Pour le boss, quelle que ce soit l'heure à laquelle il se lève, du chocolat chaud épais et la moitié d'une boite de céréales au cacao. Perché au bord de la table, l'animal domestique de Bob exhorte mentalement la nourriture à lui tomber dans la bouche. C'est une drôle de créature aux allures de pingouin, dotée du long nez élégant d'un fourmilier, de petits yeux ronds brillants et d'une douce fourrure grise. L'eck a toujours faim ; nulle quantité de restes n'est susceptible de rassasier le néant éternel de son gosier.
Des bruits de lutte et des soupirs parviennent aux oreilles de Mister B en provenance de la chambre de Bob. Depuis qu'il a découvert Lucy, dieu dort mal, prisonnier des mâchoires d'acier de désir sexuel.La transformation en arme de destruction massive de ce garçon en mal d'affection est presque achevée.
Il finit par s'éveiller. Avec lassitude, Mister B quitte son bureau et porte son petit déjeuner à Bob, car tel est son travail.
- Il est midi, monsieur
- Oh ! On me donne du "monsieur", maintenant ? Ce n'était pas le cas hier, hein ?
- L'inondation ?
Bob grimace et pète.
- C'était votre boulot de deviner à l'avance que j'oublierai de fermer les robinets de la baignoire.
- Eck ?
Eck regarde tour à tour Mister B et Bob dans l'espoir d'une dispute
Il n'y en aura pas. L'homme d'age mur a beau refuser d'endosser la responsabilité de la catastrophe, Bob s'en moque complètement.
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Si seulement Mister B avait été un second correct, il s’en serait chargé, il aurait pris quelques minutes sur son emploi du temps frénétique chargé d’enfants malades, de femmes violées ou de tout ce qui avait provoqué ses pleurnicheries cette semaine. Bob leva les yeux au ciel. Malades, affamés, tout ça, c’était du pareil au même. Il ne comprenait pas qu’on en fasse tout un plat. N’importe quel observateur doté d’un unique neurone aurait pigé qu’il y aurait toujours une classe inférieure – serfs, esclaves, intouchables – et, qui plus est, qu’elle méritait sûrement l’horreur de son sort. Il détestait que Mister B perde tout ce temps (un temps précieux qu’il aurait pu consacrer, genre, à moi ?) à se biler pour des masses populeuses, telle une ascète de vieille mémé pathétique s’adonnant à ses bonnes œuvres.
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