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Critique de Yvan_T


C'est le samedi 28 octobre 2023, au moment de l'annonce du « Grand Prix » Iris Noir 2023, que j'ai décidé de lire ce polar. Je contemplais R.J. Ellory en pleine séance de dédicace, lorsque l'organisateur de la 5ième édition du salon Iris Noir Bruxelles osa interrompre le maître du roman noir afin d'annoncer les lauréats du « Grand Prix » et du « Prix Découverte » Iris Noir 2023. Muni d'un mégaphone qui devait dater d'une époque où le silence régnait encore sur notre planète, il crachota tant bien que mal le nom de la grande gagnante parmi les nombreux auteurs de renom présents : Pétronille Rostagnat pour « Quand tu ouvriras les yeux » !

Un nom qui déclencha immédiatement une petite alarme au fin fond de mon cerveau encore légèrement embrumé de la veille et, après vérification sur mon GSM, il s'avéra en effet que ce roman se trouvait déjà bel et bien dans ma PÀL. du coup, je le remonte dans ma PÀL, je l'ouvre, je ne parviens plus à le lâcher, je le dévore en un jour et je me pose, non seulement pour vous en parler, mais pour vous inciter à le lire si vous aimez les polars…surtout si vous seriez prêt à faire disparaître le cadavre d'une personne afin d'éviter la prison à l'un de vos enfants !

Car oui, Romane, 16 ans, vient de tuer quelqu'un et c'est encore couverte de sang qu'elle rentre à la maison pour raconter son méfait à sa maman. Vu que ce n'est pas vraiment un accident, cette dernière décide de se retrousser les manches et d'aller cacher le corps de la victime. Récemment divorcée et en pleine déprime, elle aurait volontiers pu se passer des problèmes supplémentaires qui découleront inévitablement de ce petit nettoyage imprévu…

« Quand tu ouvriras les yeux » est un véritable page-turner au rythme effréné, qu'il ne vaut mieux pas entamer le soir… au risque de ne pas fermer les yeux de toute la nuit. Un récit qui commence fort avec cette pauvre gamine qui a commis l'irréparable, même pour sa gentille maman, mais ce n'est là que le début d'une descente aux enfers qui joue certes parfois la carte de la surenchère, mais qui nous scotche néanmoins du début à la fin.

Pétronille Rostagnat nous dresse le portrait d'une famille recomposée comme il y en a beaucoup, avec le père qui a refait sa vie avec une autre, la mère qui digère mal l'infidélité et la mise à l'écart et l'adolescente en mal de repères qui finit par faire des bêtises… des très grosses bêtises dans le cas présent. L'autrice prend en effet un malin plaisir à se glisser dans toutes les failles de cette famille recomposée, mettant à mal cette séparation qui n'est pas encore cicatrisée. Multipliant les mensonges et les manipulations, elle passe tous les membres de la famille au mixer, de la mère à la belle-mère, en passant par la marraine. Personne n'y échappe, quitte à pousser le bouchon un peu trop loin et à sacrifier une bonne dose de crédibilité au passage.

La toile de fond, qui a le mérite de demeurer réaliste, invite d'ailleurs a aborder deux sujets malheureusement d'actualité. le premier, celui du harcèlement scolaire, sert à fragiliser encore un peu plus une héroïne à qui l'on n'épargne visiblement pas grand-chose. le deuxième, plus méconnu, mais de plus en plus présent au sein de notre société, comme l'explique l'autrice lors d'un prologue dévoilant l'origine du récit, est celui de la prostitution des mineures. Des adolescentes pas forcément issues de milieux défavorisés, qui monnaient leurs corps pour se faire de l'argent facile. Un sujet totalement glaçant, qui fait froid dans le dos et qui ajoute encore un peu d'huile à l'engrenage diabolique imaginé par une Pétronille Rostagnat dont je n'hésiterai pas à lire les prochains ouvrages.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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