AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de jmb33320


Ce nouveau livre de Jean Rouaud reprend les choses là où « Kiosque » les avait laissées, pour notre édification et notre amusement. le sujet de la parution de son premier roman, « Les champs d'honneur », en 1990, et de sa réception enthousiaste par la critique et les media, il l'avait alors contourné. Ce sera le coeur de ce récit, qui relate aussi les sentiments mitigés éprouvés par l'auteur pendant ces semaines éprouvantes, où il était réduit à incarner la sensation du moment : un écrivain issu d'un milieu populaire, qui travaillait encore comme vendeur de journaux.

La comédie sociale est donc au premier plan. Si les coulisses de l'édition, avec ses manoeuvres, nous sont dévoilées petit à petit, le monde de l'auteur gravite pourtant encore autour de ce kiosque de la rue de Flandre et, notamment autour d'un de ses clients habitués, Albert, qui jouera un grand rôle dans cette histoire.

Cette attention soudaine et générale des media pour un écrivain était encore une exception à l'époque, moins hystérisée que la nôtre. C'est sûrement un exemple précoce de la puissance du « storytelling », mais dans le cas de Jean Rouaud il y avait tout de même un excellent livre derrière ce battage, dont le déclenchement n'était d'ailleurs probablement pas intentionnel.

Jean Rouaud, sans jamais le nommer directement, révèle le rôle ambigu et déconcertant joué par Jérôme Lindon dans la genèse de ce qui devait se limiter à une trilogie de ses origines. le succès d'édition était une obscénité : l'auteur autant que l'éditeur en étaient persuadés ! On peut donc dire qu'ils ont été dépassés par ces évènements aboutissant à l'obtention du prix Goncourt. Il n'y avait pas vraiment de chance pour que le Favori de chez Gallimard ne l'emporte pas cette année-là. C'était sans compter avec la volonté de ce prestigieux jury de se refaire une virginité après quelques années d'accusations récurrentes de copinage flagrant…

Le portrait que Jean Rouaud dresse de lui-même n'est pas dénué de zones d'ombres. Si la plupart des figures de pouvoir ne sont pas nommées, deux portraits plus lumineux émergent du récit, ceux de Bernard Rapp et de Robert Doisneau.

Pour ma part Jean Rouaud fait partie des écrivains que j'apprécie vraiment, précisément depuis « Les champs d'honneur ». Je remercie les éditions Grasset et NetGalley.
Commenter  J’apprécie          253



Ont apprécié cette critique (25)voir plus




{* *}