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Critique de gill


gill
09 septembre 2023
Ce livre, "le bonnet rouge", restera assurément comme la surprise, le petit événement inattendu de cette dernière rentrée littéraire.
Un roman en vers, tu m'a pris pour ta grand-mère ? (1)
C'est en effet un roman en vers, écrit par Daniel de Roulet et paru, en août 2023, aux éditions "Héros-Limite".
C'est un livre à prime abord un peu déconcertant qui s'ouvre sur cette citation de Victor Hugo :
"J'ai mis un bonnet rouge au vieux dictionnaire" (2)
En 1782, juché sur une charrette à tonneaux, Samuel Bouchaye avait dû fuir Genève avec son père, des outils d'horloger, un livre de Rousseau, quelques vêtements et deux mille autres révolutionnaires qui ne voulaient plus habiter une ville où les lois n'étaient plus issues de la volonté libre de ses habitants.
Son exil le mena jusqu'à Meillerie où il rencontra la belle Virginie que tout le monde appelait "Perchette".
Il sut s'en faire aimer, sans trop savoir pourquoi, lui fit un enfant sans trop savoir la retenir et dût fuir encore sans trop savoir s'il avait vraiment tué son rival.
Il devint donc militaire dans le régiment appartenant au colonel André Lullin de Châteauvieux.
Et, ceci n'est que le début de ses tribulations qui vont le mener jusqu'à coiffer le bonnet rouge de galérien du bagne de Brest, jusqu'à aller scander dans Paris ce slogan qui bientôt sera devise :
"liberté, égalité, fraternité" !
Ce roman en vers libre raconte donc l'histoire d'un presque anonyme que, j'en suis sûr, G. Lenotre aurait avec plaisir insérée dans le huitième opus de sa "Petite Histoire" ..."sous le bonnet rouge".
Car tout ici est pittoresque.
La manière bien sûr d'avoir écrit ce roman, en vers libres, dans un style lapidaire, presque télégraphique même parfois ; mais aussi les raisons de l'auteur d'avoir écrit ce roman ; tout ici est surprenant.
Au final, Daniel de Roulet nous offre un petit moment de lecture agréable, attachant et intelligent dans lequel il faut savoir se laisser emmener.
Car il faudra se laisser emporter sans compter sur aucun souffle, ni aucune envolée.
André Piron, dans son roman"Artémise, voyage et mort du jeune Alfred Simon", avait réussi à rendre ses mots aussi poétiques que précis, ses vers aussi évocateurs que de la prose.
Ici le mot reste sage.
La phrase joue la sobriété, voir la concision.
Cependant malgré son style un peu dépouillé, ce roman est plus riche qu'il n'y paraît.
Il s'y cache un peu plus qu'une courte leçon d'Histoire.
Mais ne dit-on pas que la poésie mène toujours vers la liberté ...

(1) Groland
(2) Victor Hugo
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