Zalim.
Je t'attendais depuis un bon moment. Une quatrième de couverture alléchante (et une couverture superbe), une histoire de démons et possessions. Un truc bien dans la veine de la trilogie de Bartiméus (l'humour en moins) (elle rigole pas du tout la quat de couv') Bref un récit dynamique et envoûtant que l'on ne veut pas lâcher, et que j'ai effectivement trouvé... à l'antépénultième chapitre (bon en fait celui d'encore avant, le chapitre 47).
Avant ce fameux chapitre,
Zalim, hélas, tu es un esprit sans nom (ni voix), et ceux qui en portent un n'ont pas d'esprit.
[Aparté]Je m'explique.
Le style se veut imagé, riche, immersif. Ça fonctionne. On plonge dans de belles descriptions anéanties quand le personnage ouvre la bouche.
C'est comme si, par exemple j'écrivais :
Les yeux couverts de brumes, le lecteur assombrissait son carnet de notes pour en faire plus tard une critique, avec, posée à ses côtés une assiette de mignardises presque terminée. Gourmand de nature, il s'était peu à peu réfugié dans la nourriture vivant mal sa pauvre estime de soi, sa timidité maladive et sa maladresse.
Beh oui -dit il tout haut croisant son reflet dans un miroir- je mange car je me sens bête et stupide. * rot *
Mais pourquoi ? Pourquoiiiiiii ?
[fin de la parenthèse]
Sinon cela fonctionne plutôt bien, les pages se tournent vite, on se prend juste à regarder ses pieds d'un air gêné quand quelqu'un ouvre la bouche et à se demander quand tout commencera réellement, ce « tout » annoncé par le résumé de couverture (réponse au chapitre 47 hein si vous avez bien suivi).
Et donc, s'il fallait résumer mes propos en deux paragraphes :
J'ai aimé : l'univers, le potentiel de l'histoire, ces petites et grandes inventions mécaniques qui jalonnent ce récit lui donnant un air médiévalpunk, et le livre, très bel objet, mention spéciale pour la police et ses superbes lettres Q.
J'ai moins aimé : l'histoire qui peine à démarrer, et qui ne devient accrocheuse qu'à la fin, le fait d'avoir voulu caser tous les personnages (sans amour tu n'es rien ) dans des romances plus ou moins bien amenées et dont on se fiche au final, les dialogues très plats.
[Last but not least: merci beaucoup à l'Editeur pour l'envoi de ce livre, avec sa fiche et le marque page qui l'accompagne. C'est plutôt rare mais toujours très apprécié]