Comme son sous-titre le précise, ce livre décrit le quotidien de l'auteur, prénommé Morissel, dans l'Alsace des années 40, et donc notamment durant la guerre. L'ensemble est parsemé d'anecdotes, amusantes pour la plupart, qui font émerger une ambiance gaie de cet ouvrage, malgré les difficultés du quotidien. Des termes en alsacien (toujours traduits en français) viennent pimenter le récit, ce qui ravira les dialectophones (dont je fais partie !). L'ouvrage vaut aussi pour son aspect historique et permet de se rendre compte de l'évolution de la société et des technologies en seulement quelques dizaines d'années.
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La guerre, la vraie se rapprochait toujours plus de l'Alsace, au fur et à mesure de l'avance des troupes alliées. Morissel entendit de plus en plus souvent parler de personnes connues de ses parents et qui étaient "tombées à la guerre". L'idée de mort étant difficile à assimiler par un enfant, cette expression à la fois fort imagée et néanmoins un peu mystérieuse l'avait longtemps intrigué et, dans sa naïveté enfantine, il se demandait pourquoi tous ces gens "tombés" avaient tant de mal à tenir sur leurs jambes. Le fait de ne pas comprendre la mort, faisait naître en lui une peur sourde.
Morissel avait à peine un mois et demi lorsque, le 1er septembre 1939, le ministre de la Guerre décréta la mobilisation générale et confirma l'ordre impératif d'évacuer la totalité de la population des communes alsaciennes et mosellanes situées à moins de vingt kilomètres de la frontière rhénane. Il avait deux jours de plus lorsque notre pays déclara la guerre à l'Allemagne de Hitler.