Citations sur Sept histoires qui reviennent de loin (42)
Nous ne sommes plus des jouvenceaux. Je peux même dire que nous vieillissons. La tendresse entre nous prend une tonalité presque douloureuse mais plus belle encore que pendant notre jeunesse. Ce que nous partageons n'est plus seulement la santé, la beauté et la force mais aussi les inconvénients de l'âge, l'angoisse du temps qui vient et les souvenirs, bons ou mauvais, qui ont fait notre vie.
A l'heure où j'arrive au bord de l'eau, le soleil affleure à peine l'horizon. Les palmiers et toute la végétation alentour se dressent lentement vers le ciel tandis que les nuages, quand il y en a, fatigués d'avoir couru toute la nuit après la lune, s'allongent sur l'horizon et rôtissent au petit feu du soleil.
Peut-être était-ce pour retrouver ces décors naturels mais dans un cadre plus serein, que les Indiens, ces dernières années, s'étaient mis à construire des sanctuaires sur les côtes et même dans la mer. Peut-être était-ce pour montrer que plus un seul arpent de l'île ne leur était inaccessible.
- Il y a trente-deux ans que je ne grimpe plus.
- Un accident?
- Si l'on veut, ricana-t-il. Mais très courant, alors. On appelle ça le mariage.
"Le refuge Del Pietro"
En 1963, j'étais un tout jeune violoniste, un virtuose un peu singe savant, élevé par des parents ordinaires quoiqu'ils eussent traversé l'Europe en flammes depuis leur Russie natale. Toi, la petite Française pur jus, tu semblais en avoir vu bien d'autres, sans doute parce que tu étudiais les lettres. Tu ne sortais pas des livres, mais ils t'avaient donné ce qui me paraissait alors une grande maturité. Tu parlais de l'amour avec l'expérience de plusieurs milliers de pages.
A l'heure où j'arrive au bord de l'eau, le soleil affleure à peine l'horizon. Les palmiers et toute la végetation alentour se dressent lentement vers le ciel tandis que les nuages, quand il y en a, fatigués d'avoir couru toute la nuit après la lune, s'allongent sur l'horizon et rôtissent au petit feu du soleil. Je lâche mon paréo, le laisse tomber sur le sable et marche nue jusqu'à l'eau. C'est à ce moment précis que je l'ai remarquée..
-- Je sais, ils sont venus en URSS, etc. Mais, dites-moi plutôt: le français, seriez-vous capable de l'enseigner?
-- Moi? Mais c'est comme si vous demandiez à Michel-Ange de repeindre votre cuisine. J'écris en français, .je rêve en français, je chante en français, si vous voulez ...
La mémoire ne vaut que si elle éclaire le présent et l'avenir.
Nous ne sommes plus des jouvenceaux. Je peux même dire que nous vieillissons. La tendresse entre nous prend une tonalité presque douloureuse mais plus belle encore que pendant notre jeunesse. Ce que nous partageons n'est plus seulement la santé, la beauté et la force mais aussi les inconvénients de l'âge, l'angoisse du temps qui vient et les souvenirs, bons ou mauvais, qui ont fait notre vie.
Cette ville, décidément, nous ressemble : le plan des rues, à angles droits, lui donne une apparence de raison, mais elle contient les édifices les plus hétéroclites, témoins des erreurs et des espoirs du passé.