Dans cet ouvrage, l'auteur évoque beaucoup "La maison de Solenn" créée surtout pour venir en aide aux adolescentes anorexiques mais qui réserve des lits pour d'autres pathologies.
Ce livre est une étude de cas bien particuliers d'adolescents confrontés à des difficultés psychiques parfois liées à des pathologies (cancer, diabète, ;;;). le praticien évoque des cas cliniques qu'il a pu rencontrer tout au long de sa carrière, il parle aussi de ses maîtres, professeurs de médecine, dont l'humanisme a su l'interpeller.
Marcel Rufo réfléchit aussi au suicide, au passage à l'acte et va jusqu'à mettre en avant sa responsabilité, vivant cela comme un échec personnel.
Beaucoup d'empathie dans ce livre, l'impression que le médecin est très proche de ses patients, pas seulement par l'écoute mais aussi par un lien affectif.
Un médecin qui sait se remettre en cause, et qui ne croit pas que le but est atteint une fois pour toute. Ceci, il l'exprime très bien au tout début de sa "Conclusion provisoire" : Je me souviens de l'un de mes maîtres qui, à un âge avancé, disait toujours : "Au stade où j'en suis de ma formation..." A l'époque, jeune interne pressé de montrer qu'il savait déjà tout, je le trouvais un peu ridicule dans sa posture d'éternel apprenti, et je le soupçonnais de fausse humilité. A présent, je le comprends et je pourrais prendre à mon compte les mots qu'il prononçait. Ma formation est loin d'être terminée. le sera-t-elle jamais? Je sais qu'on n'en finit jamais d'apprendre.
Oui, on n'en finit jamais d'apprendre... C'est aussi la raison pour laquelle, même si notre adolescence est très loin derrière nous, il est bon de lire de tels ouvrages, qui soulèvent parfois le voile sur un lointain passé ou nous font mieux appréhender les jeunes que nous rencontrons avec leurs doutes, leurs attentes, leurs fragilités...