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3,47

sur 156 notes
Une longue, longue saga familiale et un des best-sellers allemands de ces dernières années.

Un personnage principal humain et plutôt sympathique mais beaucoup trop d'apartés à mon goût. Et une construction du roman difficile à suivre, avec beaucoup de bonds dans le temps et la même scène vécue et décrite par différents personnages.

J'ai vraiment eu beaucoup de mal à me plonger dans cette oeuvre. Je suis allé au bout en espérant que cela s'améliore au fil des pages et parce que j'avais du temps, mais vraiment rien n'y a fait…
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"ce n'est pas le temps qui passe, c'est nous", Jean Rostand
4 générations racontées non de manière chronologique mais kaleidoscopique.
Eugen Ruge (Sasha dans le livre) brosse en de courtes scènes emblématiques, la saga d'une famille est-allemande, grandeur et décadence de la RDA, une chronique du 20e siècle.
Et puis, lorsque patriarches et système se déglinguent ce n'est pas seulement une passionnante chronique de cette mort annoncée qu'on lit mais aussi un livre mélancolique sur la fragilité et la vanité des choses qui relativisent toute idéologie.
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Au moment où la RDA se délite puis disparait, les grands totalitarismes du XXème siècle ne signifient plus grand chose pour Markus, le petit dernier de la famille, alors que ces mêmes totalitarismes ont construit ou détruit les autres membres de sa famille, depuis ses arrière-grands-parents. Les chapitres se succèdent, centrés sur un personnage à un moment de sa vie, et le lecteur remet à sa place chaque nouvelle pièce du puzzle, pour peu à peu appréhender l'histoire globale de la famille, entrainée dans les vicissitudes du XXème siècle. Un regard très intéressant sur la RDA vue par ceux qui pensaient réellement créer une société socialiste idéale.
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L'idéal socialiste allemand à l'épreuve du temps, tel pourrait être le résumé de ce roman qui a obtenu en 2011 l'une des plus prestigieuses récompenses littéraires outre-Rhin, le Deutscher Buchpreis, avant de connaître un grand succès à l'international.
Mais ce serait ne pas lui faire justice que de s'en tenir à un résumé aussi abrupt car ce livre est également une fresque familiale dans la plus pure des traditions, alternant les regards de quatre générations à des moments-clés de leurs vies. Au centre de cette saga, les grands-parents Wilhelm et Charlotte, exilés au Mexique pour fuir les nazis avant de revenir participer à l'édification de la RDA. Pétri de cet idéal qui a forgé sa vie, Wilhelm, patriarche bougon et vaguement sénile, reçoit chaque année à son anniversaire une médaille du mérite lors d'une fête dans laquelle se croisent tous les représentants d'un monde de plus en plus suranné sous le regard crispé d'une épouse toujours passée au second plan. La dernière de ces fêtes, justement, est au centre du récit. Nous sommes en 1989 juste avant la chute du mur et personne n'ose évoquer devant le vieil homme ce qui se joue dehors. Kurt notamment, le père revenu des camps de travail soviétiques avec sa femme russe Irina et sa belle-mère, toutes deux en mal d'intégration, n'osera pas révéler la défection à l'Ouest de leur fils Alexander. Alexander que nous suivons en pèlerinage au Mexique sur les traces de ses grand-parents, justement, et qui se meurt doucement d'un cancer, comme une allégorie. Markus, enfin, dernier de la lignée, pour qui tous ces souvenirs, ces rituels n'ont plus vraiment de sens.
Sous forme d'allers-retours entre les époques et les personnages, le livre retrace dans des pages dans lesquelles l'humour n'est jamais bien loin tout un pan de l'histoire récente sur un ton oscillant entre compte-rendu cruel d'une aventure gâchée et tendresse nostalgique pour ceux qui l'ont vécue. Un très beau livre, vraiment.
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Émouvante saga familiale dans l'Allemagne de l'Est. On passe de la Sibérie des goulags au Mexique de Frida Khalo et de Trotski à la confortable misère du Berlin communiste et de ses mythes soviétiques jusqu'à la chute du mur de Berlin. On aime chacun des membres de cette famille tiraillée entre les honneurs factices du passé, la nostalgie d'une époque révolue, la fierté des patriarches, la résistance des femmes qui veillent aux traditions (l'Oie à la Bourguignonne de Noël), aux fêtes de famille et qui sombrent dans l'alcool, et les incertitudes de la réunification qui divisent les générations. Une certaine «Ostalgie» se dégage qui permet de saisir un peu le désarroi de ces allemands de l'Est bousculés par l'histoire.
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Traduit de l'allemand par Pierre Deshusses.

Du patriarche Wilhelm avec ses idéaux socialistes au petit-fils Alexander atteint d'un cancer incurable et Markus l'ado que l'histoire ennuie, les feux s'éteignent.

Si l'on considère que le récit concerne principalement une famille russo-allemande de Berlin-Est avant la chute du mur, avec les aïeux ancrés dans le parti communiste, si l'on suit les parcours pas spécialement glorieux, à peu de choses près, si on jette un oeil sur la couverture et le titre, rien n'incite a priori à la jubilation. Eh bien c'est tout le contraire : ce roman basé sur des éléments autobiographiques d'Eugen Ruge – un Allemand né en Russie et aux multiples compétences littéraires et scientifiques – est un plaisir peu commun, tant par sa construction intelligente que par le réalisme qu'offre un oeil aigu, souvent désopilant, sur la vie quotidienne et le parcours de personnes qui, en fin de compte, si nous ne partageons pas leur crépuscule, nous ressemblent à bien des égards.

"Quand la lumière décline" a obtenu en 2011 le Deutscher Buchpreis, équivalent du prix Goncourt ou du Booker Prize. Sa traduction française est remarquable. Cette lumière déclinante, ce sont bien sûr les personnages de quatre générations qui vieillissent et meurent, mais aussi la fin des illusions politiques et espérances familiales. le dernier de la lignée, Markus, symbolise un déclin sociétal : junkie désemparé, sans emploi ni domicile sérieux, sinon les discothèques. le roman de Eugen Ruge peut sembler cruel, mais ce n'est pas l'impression principale que l'on retient, sans doute à cause d'une bienveillante humanité qui sourit derrière les mots.

Le roman est divisé en chapitres marqués d'une date et d'un prénom, car chacun raconte un épisode familial selon un membre de la famille. La chronologie est bousculée, certains personnages reviennent plus souvent et les mêmes événements revivent sous des yeux différents. C'est le cas pour la remise de médaille d'anniversaire de l'arrière-grand-père, vétéran du Parti, le 1er octobre 1989, peu avant la chute du mur ; comme un leitmotiv, cette célébration, parfois burlesque, est vécue par chacun des protagonistes principaux, hormis Alexander, puisque ce dernier vient de passer à l'ouest. La structure narrative singulière n'est pas gratuite, elle suscite des parallèles révélateurs, comiques, émouvants. La jubilation du lecteur vient de ce qu'il relie progressivement les pièces du puzzle pour former un tableau familial, certes lacunaire, mais formidablement vrai.

On apprend aussi comment les Berlinois de l'est préparent l'oie à la bourguignonne à Noël. Il y a deux façons – comme Irina Unmitzer, parfois un peu éméchée par le cognac, le démontre : avant 1989, la débrouille et le troc afin de dénicher les ingrédients pour fourrer l'oie ; après le mur, tout vient du supermarché.

Un livre politique ? Un peu, forcément, mais Eugen Ruge rapporte d'abord le quotidien et les aléas d'une famille. C'est une mosaïque, donc un peu complexe, mais très agréable à lire. Il pourrait vous ravir, ce fut mon cas, dans les deux sens du terme.

Cet auteur a aussi écrit "Le chat andalou", même traducteur aux éditions "Les Escales".
Lien : https://christianwery.blogsp..
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Ai-je jamais pensé trouver un jour en Allemagne un écrivain avec la verve et l'humour des auteurs latino-américains dont Garcia Marquez est le fer de lance ? Pourtant, cet auteur existe et s'appelle Eugen RUGE. Cette découverte m'a laissé littéralement pantois.

Couronné d'entrée par le "Goncourt allemand" (en 2011), l'auteur d'une soixantaine d'années et dont c'est là le premier roman, nous entraîne dans une saga familiale est-européenne portant sur quatre générations et couvrant la dernière moitié du XXe siècle, c'est-à-dire la guerre froide, le déclin des états socialistes, la chute du mur et tout ce que l'on peut imaginer qu'ont vécu les familles de l'ex-RDA avant et après octobre 1989.

La plume pétille sur un fond solide de réflexions et d'interrogations qui portent sur le communisme, les états totalitaires et, à l'instar d'une organisation sociale en décomposition (vous savez : quand la lumière décline ...), en arrière-plan sur ceux qui sont atteint d'une maladie incurable. Un peu comme dans "Au revoir là-haut", il y a dans ce roman une habileté certaine qui, tout en nous faisant rire, parvient à mieux nous faire saisir la dimension tragique de l'engagement pour des causes perdues et de la destinée souvent dramatique de ceux qui sont entraînés malgré eux par les soubresauts, les remous et les séismes de l'Histoire.

La construction du roman est habile : elle donne en quelque sorte la parole à chaque membre de la famille à différentes époques du demi-siècle parcouru. La traduction est très convenable. Au total, vous tirerez de cette lecture au moins du plaisir, sans doute du savoir et, --qui sait ?-- de la sagesse.
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Ce livre est une extraordinaire saga de la vie et de la fin d'un pays. A lire absolument pour comprendre ce que furent la RDA, Berlin-Est et la vie quotidienne de modestes apparatchiks.
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Ils sont communistes, par conviction, par choix ou parce qu'ils ne l'avaient pas, ces sept membres d'une même famille, moitié russe, moitié allemande. On les suit sur cinquante ans et quatre générations qui défilent et nous parlent de l'automne. L'automne : de la vie, des illusions, des souvenirs, des sentiments et des ressentiments. On y vit et on y pense au passé. Au Mexique d'abord, où les grands-parents communistes s'étaient exilés dans les années trente (on pense à Trotski qui n'en rentra pas). Eux sont rentrés en 52 car le Parti avait besoin d'eux pour reconstruire. En URSS ensuite, car les fils s'y étaient réfugiés après la prise du pouvoir par les nazis. L'un des deux en est revenu avec une épouse russe. Il ya peu de place pour l'avenir et les rêves. Difficile de rêver quand on vit en Allemagne de l'Est, celle qui est du mauvais côté du Rideau de Fer. Les rêves offerts par le Parti ressemblent à de pieux slogans un peu fanés et, même si on y croit, on sait bien que les lendemains ne chanteront que pour les générations qu'on ne verra jamais.
Ils ont lutté, ils ont survécu tant bien que mal à la guerre, à l'exil ou au camp, ils ont construit ce qu'on voulait qu'ils construisent, se sont aimés puis peu à peu éloignés. Peu de rêves, peu d'espoir, des vies étriquées formatées par la guerre, les pénuries et dirigées par le Parti.
Ca va mieux, beaucoup mieux que pendant la Grande guerre patriotique comme on l'appelle en Russie, mais, au fond, ça ne va pas fort dans cette Allemagne d'après-guerre quand on est à l'Est. On s'ennuie, on fait attention à tout. Ce qu'on dépense, ce qu'on dit et ce qu'on pense. On regarde l'Amérique, si loin et si près, car derrière le Mur, comme le dit un personnage, c'est déjà l'Amérique. Plus tard, le Mur tombé, vient le temps des bilans, des renoncements, des déchirures et des souvenirs qui reviennent à l'occasion d'un anniversaire, d'un mot, d'un objet, d'une histoire que racontait une grand-mère ou d'une odeur en cuisine.
« Il faisait très clair dehors quand elle leva les yeux, tellement clair que c'en était douloureux. Les bouleaux avaient un éclat jaune, l'automne serait chaud cette année, bon pour les récoltes se dit Nadejna Ivanovna. A Slava, on faisait en ce moment les pommes de terre, les premiers feux fumaient, les fanes de pomme de terre brûlaient, et quand les fanes de pomme de terre commençaient à brûler, c'était le signe qu'il était arrivé de façon inexorable : le temps où la lumière décline. »
Au-delà du bel hommage rendu aux cinq générations du vingtième siècle, perdues dans cette partie du monde, à travers ces destins individuels aux trajectoires aussi modestes que tragiques, c'est l'émotion qui domine. Les rapports intergénérationnels sont particulièrement réussis et finement décrits avec des personnages très consistants. On s'attache à eux, la grand-mère russe en particulier ou sa fille, et, en tournant les pages, les souvenirs affluent, les leurs bien sûr, mais aussi et surtout les nôtres, ceux de notre enfance, adolescence ou jeunesse et c'est ce qui fait le charme et la réussite de ce magnifique roman, puissant déclencheur de nostalgie.
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Au début des années 2000, Alexander se sait atteint d'une maladie incurable. Fuyant cette réalité qu'il ne peut accepter comme il a fui la RDA pour l'Ouest, il se penche sur l'histoire de sa famille. Il y a Charlotte et Wilhelm, les grands-parents, communistes fervents exilés au Mexique dans les années 1950 et qui attendent impatiemment de rentrer en Allemagne pour construire avec le parti une RDA à la hauteur de leurs idéaux. Il y a Kurt et Irina, les parents. le premier a survécu au goulag stalinien et est devenu un professeur éminent, tandis que la seconde a combattu aux côtés de l'armée stalinienne et s'est réfugiée dans l'alcool. Il y a Nadejda Ivanovna, la grand-mère russe, qui ne s'habitue pas à la vie en Allemagne, et Marcus, le fils désabusé, dont l'enfance a été marquée par un pays divisé et un père absent.

Des températures glaciales de Slava en Russie aux chaudes plages de la côte Pacifique au Mexique, en passant par Berlin, ce récit polyphonique est un foisonnant voyage dans l'histoire contemporaine à travers trois générations. Premier roman d'Eugen Ruge, Quand la lumière décline a remporté en 2001 le Deutscher Buchpreis, équivalent du prix Goncourt Outre-Rhin.
Lien : https://balises.bpi.fr/litte..
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