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J'ai eu un peu de mal à rentrer dans ce livre à cause du vocabulaire utilisé. Cela fait longtemps que je n'avais pas lu de la SF si complexe. L'auteur a imaginé un lexique propre à l'univers qu'il a créé et à cause du mode de narration, il est difficile de le comprendre.

L'histoire est racontée à la première personne. C'est en fait les mémoires d'Hadrian Marlowe, le dévoreur de soleil. Un homme ayant accompli de nombreux exploits, bons comme mauvais. Hadrian raconte son histoire des siècles plus tard aux personnes de son univers. Il ne prend donc pas la peine d'expliquer les termes techniques. Il y a certes un lexique à la fin mais il est assez désagréable d'arrêter sa lecture pour comprendre les mots inconnus, surtout qu'il y en a beaucoup. Heureusement au bout d'une centaine de pages, on prend l'habitude du langage utilisé et on peut enfin avancer sans ce sentir perdu.

J'ai aussi un petit peu de mal à cause de la pose du décor. Hadrian vit dans une famille aux convenances qui me déplaisaient. Comme toutes les convenances en fait, ça me fatiguait. Par contre, dès que la situation se met à changer, je me suis laissé emporter par l'histoire à tel point que je ne pouvais plus m'arrêter de lire. J'ai été happé par le roman, subjugué par les aventures d'Hadrian.

Au moment où les aventures d'Hadrian débutent enfin, mon avis sur le livre a radicalement changé. Passant d'une torture due au lexique à un coup de coeur total. J'ai mis énormément de temps pour lire cette brique de presque 800 pages mais c'était pour faire durer le plaisir. À aucun moment je me suis ennuyé, à aucun moment je n'ai pu deviner la suite des événements. L'auteur a su me surprendre avec ses retournements de situation et ses descriptions si réalistes et vivantes.

Hadrian est un personnage fascinant. Nous savons ce qu'il deviendra dans le futur et la différence avec le Hadrian que l'on suit dans ses mémoires est bien claire. On ne peut s'empêcher de se demander ce qui a pu se passer pour le faire changer à ce point. le Hadrian du début du livre et celui de la fin sont déjà incomparables. Nous sommes témoin d'une belle évolution et ça promet beaucoup pour la suite. Ce premier tome n'est qu'une toute petite étape dans sa vie qui s'étale sur plusieurs siècles, et pourtant déjà si riche.

Cette saga de SF me plait énormément, j'ai hâte d'en lire la suite. Ce premier tome est un sacré coup de coeur malgré un début avec lequel j'ai eu du mal. le titre me réconcilie avec la SF, que j'avais délaissée depuis quelques années.
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En voila de la bonne SF.
J'avais acheté le livre sur un coup de tête en voyant la magnifique illustration de couverture et je dois dire que l'extérieur est aussi bon que son contenu.

Le dévoreur de soleil m'a fais penser à Dune comme beaucoup l'ont déjà dis mais aussi un peu à la saga Traquemort.
De la science fiction avec une petite touche de fantasy. Généralement j'aime beaucoup le mélange, une vraie réussite et la fin de ce premier tome est vraiment sympa.

Je lirais la suite avec plaisir.


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Nous sommes ici dans un Space Opera épique, dans un futur très lointain où l'humanité a quitté la Terre mère pour essaimer l'univers. Nous rencontrons Hadrian, le dévoreur de soleil, à la fin de sa vie qu'il va nous conter. Dans ce 1er tome, nous le suivons de l'âge de 18 à 23/24 ans. Hadrian, pour échapper à son père et à un destin de tourmenteur, va se retrouver prisonnier d'une planète étrange et reculée où il va devoir se battre dans l'arène et se confronter aux intrigues d'une cour planétaire.

La narration de cet ouvrage est particulière et me faisait un peu peur car le "vieil" Hadrian interpelle régulièrement le lecteur mais finalement cela ne m'a pas dérangé. Cela a même contribué à mon attachement à ce personnage. Hadrian a bien évidemment les défauts de sa jeunesse et de son statut de palatin (noble au-dessus de tout) mais je m'y suis énormément attaché, justement aussi pour ces défauts dont il prend conscience et qui entrainent chez lui beaucoup de questionnements. J'ai entendu dire que des lecteurs avaient trouvé ce personnage antipathique, ce ne fut absolument pas mon cas

Nous ne sommes pas ici dans de la hard SF, d'un point de vue développements scientifiques. Si cette lecture est assez accessible, il y a toutefois de nombreux personnages et les intrigues politiques sont très présentes. Les chapitres sont courts et contribuent au dynamisme de cette lecture à laquelle je n'ai trouvé aucune longueur. Bien évidemment, ce 1er tome appelle la lecture des tomes suivants car l'histoire d'Hadrian est loin d'être terminée ! J'ai trouvé la plume et sa traduction très agréables et de qualité. Il est évident que j'enchainerai dès ce mois d'avril avec le tome 2 car il me tarde de retrouver ce dévoreur de soleil même si je ne sais pas encore pourquoi il porte ce nom.
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Mélange de genres

Toujours dans le cadre du Prix Hellfest, j'ai lu le dévoreur de soleil T01 L'empire du silence. Titre que j'aurais sûrement plus apprécié si je l'avais lu à un autre moment et en ayant plus de temps. Devant voter, il fallait que je lise tous les titres en compétition rapidement même si je n'étais pas forcément dans le mood. Et là, je n'étais pas d'humeur space opera, ce qui a probablement joué sur mon appréciation du titre (ou pas... à un autre moment j'aurais peut-être eu le même ressenti mitigé).

Hadrian Marlowe, alors prisonnier, revient sur sa (longue) vie. Lui, adulé ou honni, libérateur de mondes ou terrible dévoreur de soleil, a détruit des vies et tué l'Empereur lors d'une guerre à laquelle il ne voulait même pas participer. Tour à tour gladiateur, soldat ou prisonnier, Hadrian, en voulant fuir son père, va devoir affronter des mondes et des intrigues de cour.
Entre récits et confessions, le dévoreur de soleil se raconte...

L'auteur mélange les genres : SF, fantasy, épopée, péplum... Son roman est clairement influencé par ceux qu'il a aimé (Dune en effet ou Gladiator) malheureusement, malgré mon amour pour ces mêmes références, je n'ai pas vraiment accroché à l'intrigue.

Le personnage est pourtant bien campé, l'univers bien bâti, l'intrigue est intéressante et pleine de rebondissements et actions mais je lui ai trouvé un problème de rythme. Vraiment beaucoup de longueurs, des passages que j'ai trouvé dispensables, un peu l'impression que l'auteur noircissait des pages juste pour le plaisir de pondre une brique.
Cela tient peut-être au fait que j'étais pressée par le temps, je n'exclue donc pas de le relire plus tard, lorsque je serai vraiment prête à accueillir les confessions d'Hadrian.
Ceci dit, à part Dune, je ne suis pas une fan de space opera, en littérature en tout cas.

L'univers reste ambitieux, le personnage principal, complexe, est vraiment intéressant mais il faut prendre le temps de rencontrer le dévoreur de soleil pour réellement l'apprécier.
La plume de Christopher Ruocchio ne m'a en tout cas pas autant embarquée que celle de Frank Herbert.
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Christopher Ruocchio initie avec ce premier tome un monde galactique d'une richesse impressionnante.

Loin dans le futur de notre Terre que les humains ont dû quitter après l'avoir épuisée, ils ont essaimé dans toute la Galaxie, colonisant et terraformant les planètes. Ils ont créé de nombreuses structures et organisations politiques ou religieuses luttant et/ou pactisant selon les circonstances. Jusqu'à la rencontre avec les Cielcins, seule autre race alien capables de voyages sidéraux.

J'avoue qu'au début certaines similarités avec l'univers Space Opera de Dune m'ont un peu rebuté dans ma lecture (malgré la qualité de la référence). Mais une fois plongé dans ce monde décrit du point de vue désabusé d'Hadrian, le roman devient passionnant et s'en éloigne petit à petit pour devenir lui-même. Par certains aspects il y a aussi du Warhammer 40k dans les forces militaires ou religieuses en présence et leurs affrontements face aux aliens.

Un pavé dense, foisonnant et qui met en place un monde d'une richesse et d'un intérêt rarement vus ces dernières années.
Certainement une future référence du genre.

J'ai sacrement hâte de lire la suite
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Je remercie les éditions Bragelonne pour cette lecture. Un roman SF, vraiment intéressant, mais qui malheureusement pour m'a part, ne m'a pas autant convaincu que j'aurais pu l'imaginer au départ.

Nous suivons le personnage d'Hadrian. Il est considéré comme un héros et un monstre. Une double réputation qui lui colle à la peau. Il a détruit les ennemis de son espèce, mais de l'autre côté, il a détruit le soleil et avec, il a détruit énormément de vie.

C'est ainsi qu'Hadrian décide à travers ce roman, de nous raconter son histoire, les choix qui l'ont poussé à détruire ce soleil, les choix qui l'ont poussé à faire ce désastre…

Honnêtement, j'ai vraiment eu beaucoup de mal à rentrer dans cette lecture, j'ai quand même eu malgré tous des moments que j'ai apprécié lors de ce récit, mais il était beaucoup moins courant que les moments d'ennuis.

Je n'ai, personnellement, pas du tout accroché au style d'écriture. Je pense que c'est cela qui m'a amené à ne pas apprécier ce roman autant que je l'aurais pu. Je suis pourtant persuadée que sans cela, j'aurais sans doute plus aimé cette histoire.

En bref, c'est une histoire vraiment intéressante et j'ai apprécié certains moments de ma lecture. Malgré tout, je me suis beaucoup ennuyé et j'avais du mal avec le style de l'auteur. de ce fait, je ne pense pas continuer à lire les prochains tomes de cette histoire.
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Un des livres de science fiction / space opéra les plus sous côtés. J'aurai mis plusieurs années à sortir de ma PAL L'empire du Silence de Chstiropher Ruocchio de Bragelonne. Mon seul regret est de ne pas l'avoir lu plus tôt.
Je l'avais mis de côté suite à des avis plutôt mitigés que j'avais pu voir, sur la lenteur du récit, la complexité de l'univers et l'histoire qui ne serait pas exceptionnelle. Grâce à l'encre de la magie, j'ai pu me lancer dans la lecture et je n'ai pas été déçue.
Je n'aime pas trop comparer les oeuvres, mais je dois avouer qu'il y a un air de Nom du Vent et de Dune. le récit est fait par Hadrian, à la première personne, à la manière de mémoires de vie, ce qui nous immerge dans notre lecture, sans qu'il y ait pourtant des batailles d'actions toutes les deux pages. On apprend à connaître le personnage, et le monde dans lequel il vit.
Le Wordbuilding est complètement dingue et me fait plus penser à de la Fantasy qu'à du Space-opéra. L'univers est vraiment riche dans sa conception, avec ses différentes planètes, une unité religieuse très puissante, les différentes factions politiques, des langues spécifiques etc sans que je trouve cela lourd ou difficile de compréhension. La lecture est fluide et il y a une sorte de fascination ou de mystère qui nous pousse à tourner les pages.
Je ne peux en dire trop sans spoiler, mais j'apprécie particulièrement quand les space opéra se déroulent dans un avenir lointain et qu'on parle quand même du passé Terrien. Encore plus quand il est question de ruines mystérieuses tellement anciennes qu'on ne sait pas qui les a construites. Encore plus quand on parle d'une entité extraterrestre dont on ne sait pas grand chose mais contre qui on mène une guerre sans merci en les considérant comme des bêtes.
Tout le récit est raconté du point de vue d'Hadrian, ses pensées sont très présentes tantôt pour se poser des questions existentielles interessante, tantôt pour raconter ses états d'âmes et ses craintes presque d'une manière poétique de telle sorte qu'on ne peut que s'attacher à ce personnage.
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1er volume d'une grosse trilogie de SF, ce tome sera l'occasion de rencontrer notfe héros Hadrian Marlowe. Issu d'une caste noble. le roman se présente comme les mémoires écrites par notre héros des milliers d'années après les faits, pour son inculpation, entre autre, de destructeur de soleil, de génocide, etc. On retrouve donc de ce côté la ce qu'on a pu lire dans le Nom du Vent ou même l'assassin Royal. le texte est a la 1ere personne et ce premier tome a tout du roman d'apprentissage, nous montrant le début du chemin du jeune Hadrian qui va fuir son monde ne voulant rejoindre la fondation auquel l'a promis son père (genre de super culte religieux contrôlant l'ensemble de l'empire sous une idée unique de la supériorité des hommes sur les autres espèces, le contrôle strict de la technologie, et autre). Il va se retrouver à jouer les myrmidons dans le Colosso d'un autre monde, et à force de péripéties va attirer l'oeil du comte de cette planète, va essayer de faire valoir ses idées lors d'une rencontre avec les envahisseurs Cielcins ce qui va lancer enfin l'histoire dans le tome 2.
Ce tome a donc les inconvénients des 2 autres titres cités plus haut, le début est très long... beaucoup de longueurs.. En contrepartie l'univers est tellement bien écrit qu'on y croit. Et je vais vite entamer le tome 2 pour savoir ce qu'il se passe !
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J'ai commencé ce roman en étant complètement hypée par les avis dithyrambiques glanés çà et là sur différents blogs de SF : lauréat du prix Hellfest et acquis par de nombreux éditeurs, l'univers serait un habile mélange entre Dune et Warhammer 40K, etc. J'ajouterai pour ma part la caste des Métabarons de Jodorowsky, Hypérion (la civilisation mystérieuse qui bâtit des tunnels, les « extras » rebelles, etc) et même l'Assassin Royal, de Robin Hobb. On peut même y trouver certains éléments qui rappellent Star Wars (les épées en « matière haute », qui ressemblent à des sabre lasers), les armes biologiques des xénobites (le serpent blanc foreur qu'injectent les Cielcins)...Ces influences assumées en font un univers intéressant, plein de possibilités scénaristiques. Ce sont ces nombreux mystères (surtout ceux liés aux extraterrestres) qui donnent envie d'en savoir plus et de poursuivre la lecture, en dépit des lourdeurs qui la plombent… car ce roman a les défauts de ses références.

Hadrian Marlowe est un fils de seigneur déchu, renié par son père. Ce dernier représente le pouvoir dans tout ce qu'il a de plus sévère et patriarcal : gestionnaire d'une planète dont l'économie repose sur un système quasi esclavagiste (des serfs enchainés aux mines qui fournissent les matières radioactives au prix de leur vie), au sein d'un empire hégémonique et guerrier, il est dépositaire d'une longue lignée de « palatins » travaillés par la génétique, ce qui fait d'eux des demi-dieux au-dessus des autres. Non violent et fasciné par les civilisations extraterrestres, élevé par un sage féru de philo qui fait de lui un humaniste, Hadrian renie cet héritage. Il s'oppose à son père, qui le déshérite et l'envoie chez les fanatiques de la Fondation afin qu'il devienne inquisiteur. Pour fuir ce destin, Hadrian s'enfuit… et c'est là que les ennuis commencent. Abandonné par son équipage sur une planète loin de tout après avoir passé de nombreuses décades dans le coma, le fils de seigneur se retrouve tout en bas de l'échelle sociale. Pour survivre, il s'engage comme combattant aux jeux du Colosso…
Hadrian est le prototype de l'antihéros qui subit tout ce qui lui arrive. On sait dès le début, par exemple, qu'il sera responsable de l'extinction d'un soleil, de la disparition de l'empereur de l'humanité et de la mise en esclavage de toute une civilisation. Il n'a pas demandé à faire partie de l'élite de son monde, il tue son premier homme presque par accident, on le force à torturer une noble créature, etc. le récit, narré à la première personne, s'ouvre sur un prologue expliquant que le narrateur est condamné à mort (comme dans Endymion de Dan Simmons) et confère un style intimiste au roman : on est dans la tête d'Hadrian et on suit tout ce qu'il lui arrive, par ses yeux. Cependant, ce mode de narration échoue selon moi à conférer au personnage une aura épique et lui donne plutôt un petit côté pleurnicheur qui n'est pas sans rappeler Fitzchevalerie dans l'Assassin Royal ou Elric de Melniboné (qui reste beaucoup plus cynique). J'avoue être sévère dans mes jugements quant à ce genre de personnages : j'ai trouvé Endymion chouineur, et Fitz plus encore, alors que pour certains lecteurs, le procédé a fonctionné. Mais ici, le récit à la première personne me semble assez mal maitrisé, et donne l'impression qu'Hadrian se regarde beaucoup le nombril. Littéralement, puisqu'il se décrit lui-même très souvent : « mes cheveux noirs me fouettent le visage », « je me fendis de ce demi-sourire si caractéristique des Marlowe, ressemblant ainsi à mon père »… etc), donnant l'impression au lecteur qu'il passe son temps à s'observer dans un miroir. A contrario, les autres personnages, eux, sont peu décrits. Certains semblent être juste là pour ajouter un peu de tragique au personnage d'Hadrian (Cat…) et d'autres sont parfaitement incompréhensibles dans leurs motivations (Crispin, que j'ai imaginé comme Mordred dans l'Excalibur de Boorman) D'autres font un peu office de faire-valoir (Switch) On a parfois l'impression d'être face à un Gary-Sue avec Hadrian, un héros qui incarne un peu tous les fantasmes de l'auteur : à la fois extrêmement intello et très guerrier, noble et beau, plaisant aux femmes, mais incapable de le voir, assassin/ennemi public n°1 malgré lui, souvent sous-estimé par ses ennemis qui s'en mordent les doigts par la suite. Ses nombreux et larmoyants états d'âme sont décrits sur des pages et des pages, alors qu'on brûle d'en savoir plus Calagah, la Fondation ou les Cielcins (qui, malheureusement, ont très vite perdu leur aura menaçante en se faisant mater très facilement par les humains, alors qu'ils sont supposés être inexpugnables). L'histoire progresse très lentement, lestée par mini-épisodes qui font peu ou pas avancer l'intrigue et semblent même pouvoir se lire indépendamment. Chaque partie possède son ambiance propre, et aurait presque pu faire un roman à part : la première partie à Delos où l'on découvre Hadrian en tant qu'héritier d'une famille froide et patricienne, la seconde dans les bas-fonds d'Emesh, la troisième en tant que combattant dans l'arène (qui a fait dire à certains que le roman était un mélange entre Dune et Gladiator, alors qu'au final, cette partie est relativement courte), la quatrième centrée sur son amitié-et-plus-si-affinités avec la savante étrangère Valka (qui ralentit fortement le roman) et enfin le coup d'accélérateur final, plutôt bienvenu. J'ai retrouvé les défauts de narration et de construction qui plombent souvent les sagas tirées de franchises, comme Drizzt ou Malus Darkblade : des séries qui, bénéficiant tout de suite de l'énorme force de frappe des mastodontes derrière eux, se passent volontiers de travail éditorial. Une imposante annexe à la fin du roman, comportant glossaire, « astrographie » et présentation des familles palatines, le tout présenté sous la plume d'un savant « scholiaste », confirme que l'auteur a sans doute privilégié le world-building à l'intrigue ou la narration.

J'ai dit au départ que ce roman avait les défauts de ses qualités, mais c'est aussi vrai dans l'autre sens. le travail colossal sur l'univers, fignolé dans ses moindres détails, favorise l'immersion du lecteur et attise sa curiosité. En dépit de ses nombreuses longueurs et lourdeurs, on se retrouve embarqué à tourner les pages, désireux d'en savoir plus. Enfin, les personnages sont sympathiques. Hadrian, qui a toujours besoin d'une présence maternante dans sa vie pour lui dire quoi faire (Gibson, sa mère, Cat, Switch, Valka...), a ce petit côté héros de shônen japonais qui le rend attachant et fait oublier ses éclats de morgue palatin (le fait qu'il se fasse régulièrement molester y est aussi pour beaucoup) On s'inquiète un peu pour lui tout en sachant qu'il ne peut rien lui arriver de plus grave que la mort d'un side-kick (à qui on n'a pas le temps de s'attacher aux personnages secondaires, de toute façon) L'auteur évite le syndrome du rôliste et le « male-gaze » par ce biais, mais également par la présence surprenante de nombreux protagonistes « queer ». La mère d'Hadrian, pour commencer, qui préfère les femmes aux hommes et fait résidence à part de son époux (ce qui lui évite d'être une « Dame Jessica » de plus). le meilleur ami d'Hadrian dans le Colosso, Switch, ancien prostitué au service de seigneurs pédophiles, le comte Balian, qui est marié à un homme… l'hétérosexualité d'Hadrian lui-même est régulièrement mise en question par les autres personnages, ce qui est plutôt rafraichissant pour un héros de space opera ! Je me suis d'ailleurs attendue à un coming-out d'Hadrian jusqu'à l'arrivée de Valka, la savante rebelle dont il va plus ou moins tomber amoureux (je dis plus ou moins, parce qu'au final on ne sait pas vraiment : pudeur masculine oblige !).
Malheureusement, cette relation m'a paru plutôt indigeste : Valka passe son temps à le frapper et à l'insulter en langue exotique entre deux verres de vin extraterrestre, tout en collectionnant les amants. On sent bien que ce personnage a été construit de manière à éviter tous les écueils dans lesquels un auteur pourrait tomber en dépeignant le love-interest de son protagoniste. Mais au final, cela en fait juste un personnage énervant et une histoire d'amour ennuyeuse, qui a en plus l'inélégance d'occuper au moins un tiers du bouquin (sur près de mille pages) J'avais hâte qu'Hadrian passe enfin enfin à autre chose et parte réaliser son destin, comme l'auteur nous l'annonce de manière plus ou moins subtile tout au long du roman, à coup d'annonces grandiloquentes (« si vous cherchez un moment – le moment – auquel suspendre le reste de ma vie, c'est celui-ci. Sur cette côte dentelée en marge du monde, par une nuit où le feu régnait et tombait du ciel, je trouvais un objectif », p. 747) le ton général du roman est celui-là, théâtral et exagéré. Certains passages frisent le ridicule par leur maladresse (sans jamais tout à fait y succomber), mais d'autres sont d'authentiques moments de gloire rappelant la grandeur d'un Hypérion, ce qui laisse entrevoir un auteur très prometteur (si le succès ne lui monte pas à la tête), comme cet extrait que j'aime beaucoup : « Les poètes rendent les combats spatiaux romantiques ; les opéras holographiques en font des représentations son et lumière. Même vue de l'intérieur, une bataille n'a rien d'un spectacle. de loin, la guerre n'est que lumière et silence » p. 745)

Je ne sais pas encore si je vais continuer cette saga. Les quelques mystères soulevés en passant dans ce tome I (mais pas suffisamment mis en avant à mes yeux) me pousseraient à continuer. Les autres tomes coûtant très cher (25 euros l'un!), j'attendrai sans doute qu'ils sortent en poche. Je pense néanmoins que cette saga peut plaire à beaucoup de lecteurs (c'est déjà le cas d'ailleurs, au vu des ventes et des critiques), surtout ceux qui aiment la fantasy et les univers épiques. Fans de SF très mature ou de textes minimalistes, en revanche, passez votre chemin !
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Premier livre de la saga le Dévoreur de Soleil, L'Empire du Silence, nous conte les débuts de vie de Hadrian Marlowe.

De la SF très ressemblante à Dune au début, le texte est une biographie, donc intimiste, d'un homme condamné à mort, qui écrit ses mémoires avant son exécution. Un homme ayant vécu de nombreux siècles, ayant détruit un soleil et exterminé tout un peuple.
Nous suivons ses péripéties, dans la noblesse, dans sa déchéance, dans l'arène, ainsi que ses progressions futures.
De la politique, du combat, de l'archéologie, des contacts extraterrestre,...il y a de quoi faire dans ce gros bébé de 788pages.

La lecture est agréable, mais il faut s'accrocher, car c'est lent et avec un univers très riche.
J'ai bien accroché et vais continuer mon aventure, en suivant ce personnage d'un lointain futur, à travers ses nombreuses périodes de vie.

Le point fort, en dehors de la richesse de l'univers, c'est que l'on arrive à s'identifier à Hadrian, ayant des sentiments proche des siens, tout au long de l'oeuvre.

Un index bien développé, se trouvant à la fin du livre, aide à comprendre certaines terminologies provenant principalement de la Rome Antique.

Une très belle découverte, pour ce début de saga Space-Opéra.
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